Y en a marre
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La section thiessoise du mouvement Y en a marre a dénoncé, mardi, l’abattage et l’élagage des caïlcédrats, des arbres considérés comme faisant partie de l’identité de la capitale du Rail. ’’Le constat que nous avons fait, c’est que ces temps-ci, les arbres tombent un à un. A ce rythme, bientôt, nous n’aurons plus de caïlcédrat à Thiès’’, a averti le coordonnateur de Y en a marre-Esprit Thiès, Bassirou Diop, d’après l’Agence de presse sénégalaise.
Pour le symbole, des responsables de Y en a marre, accompagnés de leurs collègues du Front antiimpérialiste populaire et panafricain (Frapp) et de l’ONG One Africa, ont choisi de s’adresser à la presse non loin de l’Inspection régionale des eaux et forêts (Iref) de Thiès, devant un tronc de caïlcédrat ébranché et qu’ils ont recouvert du drapeau national. Auparavant, un membre de Y en a marre a été ’’brutalisé’’, alors qu’il prenait des photos de cet arbre dont les branches ont été sectionnées pour les besoins de la construction d’un immeuble juste à côté, a rapporté Bassirou Diop.
...Y en a marre demande aux eaux et forêts d’arrêter de délivrer des permis pour couper ces arbres considérés comme un ‘’patrimoine’’ et un élément d’‘’identité’’ de la ville de Thiès, en plus de leur importance dans la lutte contre le changement climatique. Plusieurs tentatives des activistes pour rencontrer à ce sujet les responsables de l’Iref, au cours de ces dernières années, sont restées vaines, a dit M. Diop, qui n’exclut toujours pas de leur parler. Disant ne pas s’opposer à l’élagage de vieux arbres qui risquent de s’effondrer et causer des dégâts, comme ce fut le cas durant l’hivernage 2019, il souhaite une coupe ‘’encadrée’’ et la mise en place d’un ‘’plan de remplacement’’, en relation avec la mairie.
Le mouvement citoyen annonce son projet consistant à recenser et à baptiser les caïlcédrats de la ville, tout en remplaçant chaque arbre coupé, avec l’appui de partenaires environnementalistes. Il en appelle à ’’une conscience citoyenne’’ de tous, pour que cesse le déboisement. Alousseynou Bâ de l’ONG One Africa a relevé le fait que Thiès, contrairement à l’imaginaire populaire, n’est pas une ville verte, comparée à certaines villes des Etats-Unis où il a vécu plus de deux décennies. Là-bas, a-t-il dit, il est fait obligation à ceux qui veulent construire une maison de planter deux arbres.