Les libéraux concoctent un plan d'action
Oumar Sarr et ses camarades du Parti démocratique sénégalais n'entendent pas laisser le nouveau régime faire dans sa ''tentative de déstabilisation de leur parti''. Face aux enquêtes dans le cadre de la traque des biens mal acquis, ils opposent un plan d'action dont ils se gardent de révéler la teneur. Il faut seulement signaler qu'il est déjà mis en branle, au vu de la grande mobilisation qu'ils ont sonné hier.
Tôt le matin, les libéraux ont rallié, par petits groupes, la devanture de la caserne Samba Diéry Diallo arborant souvent des t-shirts estampillés des couleurs du Pds. Jeunes filles, jeunes garçons, vieux, tous convergent à la Section des recherches pour soutenir le fils de l'ex-président Wade. Avec parfois des slogans aux bouts des lèvres, les libéraux manifestent leur degré d'engagement par des discours va-t-en-guerre. ''Nous sommes près à laisser nos vies dans ce combat'', préviennent-ils d'entrée de jeu.
Alors que la foule grossit, l'attente devient de plus en plus longue. 10h déjà, pas même l'ombre de Karim Wade. Il est convoqué à 10h30, heure à laquelle il est d'ailleurs arrivé, à bord d'un 4x4 noir comme la dernière fois, accompagné de son oncle Doudou Wade. Il s'engouffre vite fait à l'intérieur de la caserne Samba Diéry Diallo, laissant derrière lui une foule en hystérie : les libéraux démarrent leur show. 20h passées de 30 minutes, Karim Wade n'est toujours pas sorti des locaux de la Section des recherches comme la dernière fois.
L'attente est longue. Mais cela ne décourage guère les libéraux qui, de temps à autre, entonnent : ''Libérez Karim, Libérez Karim'', occupant parfois la chaussée jusqu'à empêcher la libre circulation des véhicules sur cette artère. Les nerfs se chauffent, les libéraux perdent de plus en plus l'espoir de revoir leur responsable franchir le seuil de la SR pour rentrer. Las d'attendre au dehors, Ousmane Ngom, Oumar Sarr, Farba Senghor et autres responsables libéraux s'engouffrent à l'intérieur de la caserne pour s'enquérir de la situation.
Au bout de quelques minutes, ils en ressortent bredouilles. ''Il ne doit plus être retenu dans ces locaux'', tonne Ousmane Ngom selon qui, ''sur le plan humain, on ne peut pas retenir une personne et l'entendre pendant plus de douze heures, alors qu'aucune charge ne pèse sur elle''. Cela d'autant plus que ''nous ne sommes pas encore dans le cadre d'une procédure judiciaire, mais plutôt dans le cadre d'enquête de renseignement, selon même les dires du Procureur spécial près la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI)''.
Assane Mbaye
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