Le CRAFS crie à l'injustice
Le Cadre de réflexion et d’action sur le foncier au Sénégal dénonce l’installation de la commission sur la réforme foncière, sans les acteurs du monde rural. Il invite Maître Doudou Ndoye à se démettre de ses fonctions, s’il n’est pas en mesure de régler le problème des paysans.
''Il est hors de question qu’une réforme viable puisse se faire, sans tenir compte des 60% de la population que représentent les paysans, les éleveurs, les artisans, les pêcheurs’’, a affirmé hier Marième Sow, la présidente du Conseil d’administration de Enda Tiers-monde. ''Nous tenons à rappeler au président Macky Sall que ces 60% de la population vivent de ces terres. Il faut que nous soyons intégrés dans cette commission car, depuis 2010, nous avons écrit une lettre pour apporter des critiques réalistes par rapport à la composition de cette commission'', souligne-t-elle. Selon Amadou Kanouté, directeur exécutif de CICODEV, il faut que cette réforme foncière soit inclusive. C’est dans cette symphonie que les membres du Cadre de réflexion et d’action sur le foncier (CRAFS) ont tenu leur conférence de presse, pour dénoncer l’installation de cette commission sur la réforme foncière.
Par ailleurs, Amadou Kanouté indique que le principal souci est l’orientation qui se lit à travers les textes de loi qui sont visés dans l’exposé des motifs du décret. ''Le premier texte qui est visé, c’est la loi de 2011 qui a pour objet de transformer en titre foncier les baux et les permis d’occuper. Cette loi date de 2011''. Toujours selon M. Kanouté, ''c’est quand certains affidés d’Abdoulaye Wade ont pris des terrains et se sont rendu compte qu’il leur fallait sécuriser ces biens, qu'on a fait passer une loi à l’assemblée, pour transformer les permis d’habiter et les baux en titres fonciers''. Ainsi, ''de 2000 à 2010, 650 000 ha ont été accaparés par 17 privés nationaux et étrangers qui représentent plus de 16% de la superficie des terres cultivables''.
Leur crainte aujourd'hui est que ''Doudou Ndoye emprunte la même démarche de régulariser la sécurisation des 650 000 ha, au profit de ceux qui se sont déjà accaparés de ces terres''. Selon lui, Doudou Ndoye travaille dans l’optique de faire la même procédure, avec la réforme foncière. Ce qui fait dire au secrétaire général du CNCR, Baba Ngom : ''Si Me Doudou Ndoye ne se sent pas capable de régler la question à la satisfaction du peuple sénégalais, il peut se démettre de ses fonctions et céder la place à un autre.''
Aida DIÈNE
AVERTISSEMENT!
Il est strictement interdit aux sites d'information établis ou non au Sénégal de copier-coller les articles d' EnQuête+ sans autorisation express. Les contrevenants à cette interdiction feront l'objet de poursuites judiciaires immédiates.