Un parcours parsemé d’embûches
Malal Ndiaye, chef de file de l’écurie Yeumbeul Mbollo, est le lutteur qui a décroché la première victoire de la saison, face à Paul Maurice de l’école de lutte Manga 2. Une victoire qui lui fait voir le bout du tunnel, après un parcours difficile. Zoom sur ce lutteur talentueux
Il vient d'inscrire son nom dans l'histoire de la lutte avec frappe au Sénégal. Même si elle n'est aussi glorieuse que les succès de Balla Gaye 2, Yékini ou Tyson, sa victoire contre Paul Maurice reste la première de la saison 2013-2014 de lutte. En ouverture de ce nouvel exercice, le 17 novembre dernier au stadium Iba Mar Diop de Dakar, le chef de file de l'écurie Yeumbeul Mbollo a montré toute sa classe devant Paul Maurice de l’école de lutte Manga 2. Une surprise ? Loin de là.
Malal Ndiaye est sans doute le prototype du lutteur. Un vrai homme des arènes qui a cherché à se doter quasiment de toutes les techniques possibles dont son sport peut regorger ou même qu'il exige. Malal Ndiaye est pratiquement le seul lutteur au Sénégal à allier lutte avec frappe, lutte simple et lutte olympique. Toutefois, il a connu des fortunes très diverses dans ces trois formes de lutte. En lutte simple, le natif de Saint-Louis du Sénégal a remporté beaucoup de trophées, notamment du bétail et beaucoup d’argent.
Souvent hué par le public sérère qui est plus nombreux dans les stades, Malal Ndiaye a montré un mental sans faille et hors du commun. En bon Hal Pulaar, il ne se laisse jamais démonter par ces réactions hostiles. En lutte olympique, il s'est également distingué. Malal Ndiaye a décroché un e médaille de bronze, lors du championnat d’Afrique de lutte olympique organisé à Dakar en 2011. Par la suite, le lutteur a représenté le Sénégal aux Jeux olympiques (JO) de Londres, mais malheureusement sans trophée.
''D'aucuns pensent que je ne m'y connais pas en lutte avec frappe''
Si Malal Ndiaye a fait son trou en lutte simple et en lutte olympique, il peine à trouver son chemin en lutte avec frappe. Grand fan de Balla Bèye 2 alias ''Baboye'', l'homme a embrassé cette forme la lutte en espérant suivre les pas de son idole. Il rejoindra l’écurie l’écurie Hal Pulaar et deviendra le lieutenant du tombeur de Bombardier à Thiès en 2006. Le lutteur à la petite taille et aux muscles saillants passe plus de 10 ans dans l’écurie Hal Pulaar mais sans grand succès. Il a essuyé cinq défaites à son actif.
''Chaque lutteur a connu dans sa carrière des difficultés et c’était mon cas. Mais je pense que tout cela est maintenant derrière moi avec cette victoire sur Paul Maurice. D’aucuns pensent que mes difficultés sont dus au fait que je ne m’y connaissais pas en lutte avec frappe. C’est faux ! Je cogne très bien. La preuve : lors de mon combat contre Mbaye Ndaw, l’actuel entraîneur de Tapha Tine, je l’ai tellement frappé qu’il a arrêté la lutte. Depuis ce jour-là, je m’étais promis de ne plus cogner un lutteur’’, a-t-il laissé entendre au téléphone sur ses difficultés à décoller en lutte avec frappe.
Après quelques déboires, Malal Ndiaye décide alors de quitter l’écurie Hal Pulaar pour créer avec des amis l’écurie Yeumbeul Mbollo, dont il devient le chef de file. Depuis, comme débarrassé d'une sorte de malchance née de son compagnonnage avec Baboye, le lutteur a retrouvé le sourire dans l'arène. Malal Ndiaye voit désormais l’avenir en rose et espère représenter dignement le Sénégal lors des prochains Jeux olympiques à Rio de Janeiro (Brésil) en 2016.
KHADY FAYE