Les dix questions qui se posent à cent jours des jeux
Si loin et si proche à la fois. Mercredi, le compte à rebours des JO de Londres indiquera qu’il reste 100 jours avant l’événement sportif de l’année. 20 Minutes en profite pour faire le tour des dix questions qui animent encore la préparation olympique.
Où en est le choix du porte-drapeau? La coutume olympique veut que le porte-drapeau tricolore soit désigné à 100 jours de la cérémonie d’ouverture. Ce ne sera pas le cas cette fois: les instances se voyaient mal annoncer le nom de l’élu(e) à quatre jours du premier tour de l’élection présidentielle. Le processus de désignation, complexe, n’est pas encore terminé. Et pour savoir qui de Tony Parker, Alain Bernard, Nikola Karabatic (ou d’autres) emmènera la délégation française, il faudra attendre le 10 juin prochain et la finale messieurs de Roland-Garros.
Qui n’a pas encore son billet d’Eurostar? Si elle veut participer à sa cinquième olympiade, Laura Flessel, cinq médailles dont une d’or à son compteur, devra aller chercher son sésame lors du tournoi individuel de Bratislava, en Slovaquie, les 21 et 22 avril. De son côté, Steeve Guenot, médaillé olympique en lutte gréco-romaine à Pékin, cherchera, lui aussi, à assurer son billet à compter du 19 avril en Bulgarie. En ce moment même, cinq boxeurs français jouent leur qualification en Turquie. Pour les femmes, qui feront leur première apparition aux Jeux, celle-ci passera par la Chine au mois de mai.
Qui sont les grands absents? Si les qualifications ne sont donc pas terminées dans toutes les disciplines, certains sont déjà assurés de rater les JO. Le gymnaste Thomas Bouhail, argenté à Pékin au saut de cheval, mais victime d’une grave blessure au genou fin décembre 2011, ne sera pas du voyage à Londres. Après une quinzaine d’opérations, l’objectif pour lui est avant tout de remarcher normalement. Le cas du nageur de Frédérick Bousquet est beaucoup moins dramatique: le compagnon de Laure Manaudou s’est tout simplement loupé aux championnats de France et ne montera pas non plus dans le train pour la capitale anglaise.
Vers une délégation record? Le record absolu du nombre d’athlètes français engagés a 12 ans. A Sydney, en 2000, la délégation tricolore était forte de 330 sportifs. Pour Londres, Bernard Amsalem, le chef de mission de l’équipe de France olympique, table sur 350 athlètes au cas où le hand et le basket féminins seraient qualifiés. «Cette présence signifie autre chose aussi. On a failli organiser ces Jeux, il s’en est fallu de très peu: Londres a battu Paris de deux voix. Il y a peut-être dans l’inconscient du sport français une volonté de prendre sa revanche», a lâché dans Le Monde daté de samedi dernier celui qui est aussi président de la Fédération française d’athlétisme.
La France peut-elle viser 12 médailles d’or? Là aussi, la France vise le record. En nombre de médailles, il n’est pas bien vieux: 41 breloques, il y a quatre ans, en Chine. Un chiffre qui pourrait être dépassé à Londres, où les Français espèrent atteindre 45 médailles. Mais c’est le nombre de titres olympiques qui devrait augmenter sur les bords de la Tamise. Le total avait atteint sept médailles d’or en 2008. Quatre ans plus tard, l’émergence d’une nouvelle génération, notamment en athlétisme (Lemaître, Tamgho, Vicault…), pourrait permettre de moissonner autour de 10 titres. En se basant sur les performances de 2011, «l’objectif de 12 médailles d’or est réalisable», ajoute même à 20 Minutes Michel Sicard, chef de la mission expertise de l’Insep. Qui prend soin de rappeler que dans ce domaine, «ce sont des projections, ce n’est pas prédictible à 100%».
La menace des «no-shows» pèse-t-elle sur les Bleus? Qualifiée à la régulière dans les bassins, Laure Manaudou n’a pourtant plus le droit à l’erreur. Après avoir manqué deux contrôles anti-dopage, la star de la natation française est sous la menace d’un troisième oubli qui pourrait lui être fatal. Une étourderie qu’elle ne doit pas être la seule à avoir commise. Certains DTN ont ainsi rappelé par mail à leurs athlètes leurs obligations dans ce domaine. «La sensibilisation se fait au niveau des entraîneurs. Je n’ai pas connaissance d’autres cas que celui de Manaudou. C’est d’ailleurs un peu embêtant», explique Michel Sicard.
Pourquoi Teddy Riner se fait discret? Comme Lucie Decosse chez les filles, Teddy Riner ne fera plus aucun combat officiel d’ici les Jeux. Le géant des tatamis a ainsi décidé de faire l’impasse sur les championnats d’Europe, à partir du 26 avril, à Chelyabinsk (Russie). C’est au calme, à l’Insep, qu’il va peaufiner les derniers détails. «Bronzé» à Pékin, Riner ne pense qu’à l’or: «J’y pense tout le temps, en me rasant, en faisant tout», expliquait-il récemment sur RMC.
Christophe Lemaître va-t-il doubler 100m et 200m? S’il fera l’impasse sur le 200m aux championnats d’Europe, la décision n’est pas encore tranchée. Mais Christophe Lemaître a envie d’éviter le surmenage. «Si la décision devait se prendre aujourd’hui, je ne courrais qu’une seule discipline. Comme c’est les Jeux, je veux faire quelque chose et on va choisir la discipline la plus pertinente pour le podium», expliquait-il fin mars. D’autant qu’il sera également le fer de lance français sur le relais 4 fois 100m.
L’élection présidentielle perturbe-t-elle la préparation? Le PS a dévoilé mardi une liste d’une centaine de personnalités qui vont soutenir François Hollande à l’élection présidentielle, dont quelques-uns sont d’ores et déjà assurés d’être présents à Londres. En pleine campagne, il y a peu d’inquiétude sur la politisation des athlètes dans le camp français. «La liberté d’expression est admise. A partir du moment où ça ne les disperse pas, il n’y a pas de problème», ajoute Michel Sicard, chef de la mission expertise de l’Insep.
Où en est Londres? Il y a un mois, Denis Oswald, le président de la commission du CIO, a effectué sa dernière inspection dans la capitale britannique. «Londres est prête», a promis le visiteur. Tous les grands sites sont dans les temps, du Stade olympique à la Riverbank Arena, sont, au pire, en période de finition, comme le prouvent les webcams branchées sur zone. L’autre chantier pour les organisateurs, c’est la sécurité. Et là aussi, les Anglais ont décidé de mettre le paquet. Avec 40.000 agents dédiés au maintien de l’ordre sur les sites olympiques, il n’y aura jamais eu autant d’hommes pour sécuriser les JO de toute l’histoire de l’olympisme. Un effort qui a un coût: le budget est passé de 342 millions d’euros à 622 millions.