Publié le 5 Jun 2014 - 10:38
DIFFÉREND ENTRE AIDB ET LES HABITANTS DES VILLAGES ENVIRONNANTS

Alioune Tine négocie, les riverains maintiennent leur position

 

Les travailleurs de l’AIDB ont tenu hier un forum de négociations avec les populations de la communauté rurale de Keur Moussa affectées par le projet d'implantation du nouvel aéroport. Alioune Tine est facilitateur dans ces négociations.
 
 
«Nous tenons à ce que ce processus aboutisse de façon pacifique», a dit hier Alioune Tine, facilitateur dans le dialogue entre les travailleurs de l’aéroport international Blaise Diagne (AIDB) et habitants des villages environnants, lors d'un forum initié par l'aéroport. Il avait pour objectifs de partager des informations utiles, d’établir une relation de confiance avec toutes les parties prenantes et de trouver un consensus fort dans l’intérêt des deux parties.
 
Dans la même veine que le facilitateur, le directeur de l’AIDB, Abdoulaye Mbodj, a indiqué qu'il subsiste un malentendu entre les deux parties. « C’est un malentendu, non un conflit. Nous sommes en train de chercher des solutions face à ce malentendu. L’AIDB a toujours une position de négociations », a-t-il précisé.
 
A l’en croire, le site du nouvel aéroport est un bien commun, c'est pourquoi il a remercié Alioune Tine pour son initiative qui vise à trouver une fin heureuse à ce différend. Ce faisant, il a souligné que la cohabitation entre riverains et avions constitue un risque. «Nous voulons sauvegarder leur santé. C’est pour cette raison que nous tenions à les déplacer. Car, l’aéroport est à 1 km des villages», a-t-il déclaré. 
 
Mais, le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est loin d'être gagné pour les autorités aéroportuaires, puisque les populations refusent catégoriquement de quitter leurs villages. «Nous ne voulons pas quitter nos villages (catégorique). L’aéroport de Yoff est là, alors qu’il y a des habitations à côté et leur santé n'est pas menacée. Donc, il y a des choses pas claires dans leur politique de vouloir nous déplacer. Que ces autorités soient sûres que nous n’allons pas quitter nos villages», a tonné le représentant du collectif pour la défense des intérêts des villages de la communauté rurale de Keur Moussa, Abdoulaye Diouf.
 
Ensuite, le directeur de cabinet du ministre du Commerce, Augustin Faye, a pris la parole pour informer que l’État du Sénégal a aménagé un site de 150 ha, à moins de cinq kilomètres de l’aéroport, et construit 342 villas sur 75 ha. Chaque villa est érigée sur un terrain de 400 m² et est dotée de quatre pièces, de toilettes, d’une cuisine et d’un magasin. Afin de mettre les riverains dans de bonnes conditions, une cour spacieuse pouvant accueillir d’autres constructions a été  aménagée dans chaque concession.
 
Le tout est lié à un réseau d’assainissement, d’eau et au réseau de la Senelec. «Le site dispose aussi de commodités de base, comme une école de 12 classes, un poste de santé, une grande mosquée, un terrain multifonctionnel», a-t-il ajouté. Selon lui, malgré ces efforts, beaucoup de points de désaccords subsistent. Aussi, a-t-il souhaité que la journée de réflexion aboutisse à un dénouement heureux avec les populations. 
 
Samba DIAMANKA

 

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