Publié le 24 Jun 2014 - 21:47
ESCROQUERIE PORTANT SUR LA SOMME DE 14 MILLIONS

Mamadou Faye et sa collègue Salimata Bodian risquent un an ferme

 

Si le juge suit les réquisitions du parquet, Salimata Bodian et Mamadou Faye risquent de séjourner en prison pendant une année. Ils sont poursuivis par leur patron pour abus de confiance et escroquerie.

 

En 2009, Rokhaya Sall met sur pied une agence multi-services. Sa petite entreprise est autorisée à recevoir le payement des factures d'eau et d’électrifié des clients moyennant la somme de 500 F Cfa par transaction. Pour satisfaire les clients qui lui font confiance, la dame engage quatre personnes. Chacun bénéficiait de son propre compte pour faire correctement son travail. Tout se déroule normalement jusqu'au jour où elle commence à noter des problèmes. Certains clients venaient faire des réclamations,  leurs reçus de paiement en main.

Suite à un longue maladie, Rokhaya déserte son bureau pendant un an et confie la tâche d'administrateur à Mamadou Faye, un de ses employés. Les réclamations doublent de volume, la dame décide alors de faire appel à un informaticien. Ce dernier lui fait savoir que les factures ont été réglées mais les données ont été supprimées sur le champ par celui qui a procédé à l'opération. Après une restauration des données de la corbeille, Rokhaya découvre que ces factures ont été réglées par deux de ses employés  en l’occurrence Salimata Bodian et Mamadou Faye. Interrogés, les deux mis en cause nient être les auteurs des faits incriminés. 

Mais devant la barre, Rokhaya maintient ses accusations. A l'en croire, ses employés avaient bien la possibilité de supprimer des données à partir de leur poste de travail. Ce que réfute Mamadou Faye selon qui, c'est plutôt la dame qui utilisait l'argent des clients à d'autres fins. 

Quand à Salimata Bodian, elle a laissé entendre qu'elle n'a jamais dépensé l'argent de sa patronne. Mais que cette dernière lui avait fait signer un document attestant qu'elle s'engageait à payer toute somme retrouvée dans sa base de données.

Selon les avocats de la partie civile, le délit d'abus de confiance est bien établi. Mes Malick Diouf et Assane Seck ont réclamé au nom de leur cliente la somme de 11 700 000 F Cfa à Salimata Bodian et 1 690 000 F Cfa à Mamadou Faye. Le procureur qui est lui aussi convaincu de la culpabilité des deux prévenus a requis une peine d'un an de prison ferme. 

De leur côté, les avocats de la défense ont tiré à boulets rouges sur la dame  Rokhaya Sall. Pour Me Baba Diop, toutes les preuves apportées à la barre ont été confectionnées par la partie civile qui, dit-il, a  manipulé les bases de données. '

'Ces documents n'ont aucune valeur juridique. Et par conséquent, le juge ne peut pas s'en contenter pour condamner les prévenus'', a-t-il plaidé. Me Mounir Balal va plus loin, affirmant que tout cela a été planifié par la plaignante. Son confrère Me Sylla, d'un ton révolté, dit qu'il ne serait pas surpris de voir un jour Rokhaya Sall attrait à la barre pour des faits d'escroquerie. Selon lui, la partie civile fait du ''soul bouki souli bouki''. 

Les deux employés de la dame Rokhaya Sall seront fixés sur leur sort demain.

NDEYE AWA BEYE 

 
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