Publié le 19 Jan 2012 - 13:16
APRÈS 5 ANS DE DÉTENTION PRÉVENTIVE

Les 3 agresseurs condamnés à 2 et 3 ans ferme recouvrent la liberté

Un œil perdu (pour Alassane Guèye) suite à des sévices corporels ; près de cinq ans de privation de liberté. Voici le préjudice subi par les accusés avant d’être condamnés hier, par la Cour à une peine inférieure à leur détention provisoire.

 

Car, dans son délibéré, la Cour a disqualifié les faits de vol en réunion avec usage d’armes reprochés à Assane Yabaré dit Assane Sadio et Alassane Guèye alias Boy Poulo en vol en réunion. Ils ont écopé de trois ans ferme tandis que Mama Diagne, coupable de vol en réunion, accusé de tentative de vol commis avec usage de violence, a écopé de deux ans ferme.

 

Ils ont été tous acquittés d’association de malfaiteurs. Mais également, ils ont contesté avoir agressé, les 14 et 17 avril 2007, le chauffeur Mamadou Gaye et le médecin colonel des Eaux et forêts, Cheikh Dieng. Celui-ci, atteint à la tête et à l’avant-bras, téléphonait devant son domicile à Pikine Djidah 2.

 

Les agresseurs armés de machette ont blessé au dos et au bras le chauffeur avant d’emporter son téléphone portable qu’ils ont vendu à 19.000 francs. C’est de là que tout est parti car Mama Diagne s’est emparé de l’argent du butin. Cependant à la barre, ils ont déclaré avoir ont été arrêtés à la suite de bagarre. ''Un jour, je frappais ma copine qui avait injurié ma mère et Alassane Guèye est intervenu'', a soutenu Mama Diagne. Arrêté trois mois après les faits, Assane Yabaré a également déclaré : ''Un jour, j’ai renversé le verre de bière de Mama Diagne et on s’est violemment bagarré dans le bar et Alassane Guèye nous a séparés''.

 

Et d’ajouter à l’image de ses co-accusés, que les aveux mentionnés dans le procès-verbal sont extorqués. ''C’est à cause des tortures que j’ai avoué. Les policiers m’ont accroché et m’ont frappé avec un gourdin tout en m’électrocutant'', a expliqué Alassane Guèye qui serait devenu borgne à cause des supplices. L’avocat général a requis sept ans de travaux forcés contre les accusés.

 

La défense a plaidé l’acquittement en dénonçant l’absence de preuve. ''Ces accusés sont victimes du délit de faciès car ils consomment tous de l’alcool et sont issus de milieu défavorisé'', a laissé entendre Me Massokhna Kane.

 

PROFIL DES ACCUSÉS

Patte blanche, crocs de loup

 

C’est au bout de moult retards que les trois accusés se sont présentés hier à la barre. Bien qu’on les ait attendus toute la matinée, le public n’en a pas eu pour son argent puisqu'Assane ''Sadio'' Yabare, Mama Diagne et Alassane Barry dit ''Boy Poulo'' n’ont, pour ainsi dire, rien d’exceptionnel.

 

Des accusés, à première vue, remarquablement ordinaires pour une affaire qui, elle non plus, n’avait rien d’extra. Voilà donc le menu servi lors de cette première journée des Assises 2012. On en baillerait, si ce n’était le respect dû à cette haute instance et au sort des accusés pris dans l’engrenage de la justice…

 

 

Pour en revenir à ceux qui ont tant voulu montrer patte blanche aux magistrats pour ainsi échapper au couperet de la justice, ils étaient tous les trois accusés d’association de malfaiteurs, vol en réunion avec violence et usage d’armes blanches. Difficile, c’est sûr, de les prendre pour des agneaux, ces loups qui ont montré leurs crocs à plus d’une occasion, terrorisant les habitants du quartier de Djeddah 2, à Pikine. Âgés respectivement de 27, 36 et 22 ans, les accusés entendus à la barre, hier matin, semblent tous avoir eu une enfance pauvre mais équilibrée.

 

Avec la présence de leurs parents à leurs côtés. Si seulement deux d’entre eux ont été à l’école, avec un autre plus instruit qui n’est allé que jusqu’en 5e secondaire, tous sont en pleine possession de leurs moyens. S’exprimant de manière cohérente et ne souffrant d’aucune maladie physique ou mentale.

 

L’enquête de personnalité a relevé, quant à elle, un penchant certain pour l’alcool chez chacun d’entre eux et un comportement belliqueux qui a déjà valu à ''Sadio'' Yabaré et à son compère, Mama Diagne, de faire de la prison pour coups et blessures volontaires avec, respectivement, des peines de 5 ans et de 6 mois… L’un des accusés porte même sur son visage de larges lacérations faites à l’arme blanche. A l’en croire, un cadeau de l’un ses complices lors d’un règlement de comptes les ayant opposés peu avant leur arrestation par les forces de la police.

 

Malintentionnés, peut-être, mais honnêtes. Puisqu’aucun des prévenus n’a nié avoir commis les faits reprochés… En cela réside, peut-être, leur trait le plus remarquable. Des miettes dont on doit se contenter en attendant la suite des procès qui sera, on l’espère, plus excitante…

 

MOT DU JOUR: ''De la Rigueur''

 

C’est très expressément que Me Massokhna Kane, le représentant du bâtonnier, a demandé aux juges de faire preuve de ''rigueur'' lors de cette 1ère session d’assises de l’année. Le mot était d’ailleurs sur toutes les lèvres, celles des avocats comme celles des juges, alors que se sont présentés à la barre les quelques quarante-six accusés devant être jugés durant ces deux prochaines semaines.

 

Avec une pléthore pareille, où l’on retrouve une foison de nationalités différentes et une variété de délits, c’est évident qu’il va falloir énormément de ''rigueur'' aux magistrats. Souhaitons-leur le courage nécessaire pour appliquer la loi de manière impartiale. Car c’est seulement de là que découle la justice…

 

AMBIANCE : ça tire en longueur…

 

Bien que prévue pour 9h tapantes, ce n’est qu’à 12h26 que la cérémonie d’ouverture de cette 1ère session d’assises de l’année 2012 a commencé. Les juges, sentant la langueur, que disons-nous, la torpeur qui avait envahi la salle, ont expédié la cérémonie d’ouverture pour aller, en 4ème vitesse, vers… une suspension de 20 minutes qui, en vérité, a frôlé la demi-heure.

 

C’est dire le courage des badauds et journalistes, venus assister à l’application de la justice. Café et autres excitants coulaient à flots. Mais les yeux peinaient à rester ouverts. C’est sûr que, quand lors de la cérémonie d’ouverture, le représentant du bâtonnier a plaidé pour une tenue plus régulière et rapide des procès, nombre de gens n’ont pu s’empêcher, dans l’intimité de leur esprit, d’ajouter ''et rapidité d’exécution'' à ses vœux.

 

Pour revenir à une note plus sérieuse, avocats et juges ont émis, pour cette 1ère session de l’année, le vœu unanime d’une application impartiale et rigoureuse des verdicts. Un bonne résolution quand on sait que ce ne sont pas moins de 46 accusés, dont de nombreux étrangers, qui vont donc, lors de 18 affaires, être fixés sur leur sort pendant ces 10 jours d’assises…

 

 

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