Publié le 26 Aug 2014 - 01:25
ETUDIANT TUE, MARCHE INTERDITE, ARTICLE 80…

Seydi Gassama vide son chargeur sur le régime de Macky 

 

C’est une avalanche de critiques que le président d’Amnesty International/Sénégal, Seydi Gassama, a déversé samedi sur Macky Sall, sa police, ses interdictions de marche ‘’dangereusement répétitives’’ et son article 80 ‘’anachronique’’.  

 

Le président d’Amnesty international/Sénégal n’adhère pas à la démarche du régime actuel et le fait savoir à haute et intelligible voix. A propos de la mort de Bassirou Faye, Seydi Gassama souligne que des ordres ont été donnés par la hiérarchie policière. Selon lui, ‘’il y avait une volonté délibérée de tuer et de faire mal’’. Le président d’Amnesty Sénégal bat en brèche toute idée d’infiltration des forces policières. ‘’Il n’y a eu aucune infiltration des policiers. Il y a eu des témoins oculaires dans cette affaire. Il ne faut pas que les policiers pensent qu’ils sont plus intelligents que le peuple’’, dit-il, avant d’incriminer la hiérarchie. ‘’Un grand nombre de policiers, selon lui, est responsable de cette affaire’’, car il est sûr que ‘’des ordres ont été donnés’’.

Seydi Gassama demande au président Macky Sall d’agir vite. Même s’il soutient que le régime en place n’est pas dans une logique de rupture. Car M. Gassama considère que rien n’empêche le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique de démissionner. ‘’Il faut que les Sénégalais sachent démissionner lorsqu’ils échouent. Cela fait 3 ans que Mary Teuw Niane tente de faire appliquer une réforme sans succès. Il doit en tirer toutes les conséquences et partir’’, dit-il.

Seydi Gassama, qui s’exprimait en marge de l’Assemblée générale de la Société internationale des droits de l’Homme (SIDH-Sénégal), s’est également prononcé sur l’interdiction de la marche de l’opposition prévue samedi dernier. Il parle d’actes ‘’dangereux et répétitifs’’. Le régime actuel, à son avis, n’est pas dans une ‘’logique de rupture’’. ‘’Le gouvernement invoque des arguments faux pour priver des partis légalement constitués de se réunir. Et ça, c’est un danger’’. Sur le maintien ou la suppression de l’article 80 du code pénal sénégalais, le droit-de-l’homiste s’est également montré ferme. ‘’Cet article, fulmine-t-il, doit être extirpé du code pénal. Il est anachronique’’. Ce faisant, il s’est félicité de l’intervention du président du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar, Moustapha Diakhaté, qui a demandé l’abrogation de l’article 80.

 Le défenseur des droits humains n’a pas manqué d’interpeller le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Me Sidiki Kaba : ‘’Sidiki Kaba, grand défenseur des droits humains, doit intervenir dans ce débat. Nous attendons vraiment son intervention pour que cet article disparaisse’’. En attendant, Seydi Gassama et les membres de la SIDH-Sénégal promettent de mener toutes les démarches auprès de l’Assemblée nationale pour que l’article 80 soit enlevé du code pénal sénégalais.

A. NDIAYE 

 

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