Un agent de la police arrêté par la DIC, l’arme du crime introuvable

Le procureur de la République a tenu une conférence de presse, hier, pour faire part des conclusions de l'expertise internationale sollicitée pour faire la lumière sur la mort de l’étudiant Bassirou Faye. Elle a permis d’arrêter le présumé meurtrier qui est en garde à vue dans les locaux de la DIC.
«Toute la lumière sera faite sur la mort de Bassirou Faye. Son meurtre ne restera pas impuni», avait rassuré le chef de l'Etat à la famille du défunt. Ces propos semblent se confirmer, puisque le présumé meurtrier, un agent de la police, a été identifié grâce au rapport de l'expert Alain Miras fait depuis Paris. L'étudiant Bassirou Faye a, en effet été tué le 14 août dernier lors d’échauffourées entre forces de l'ordre et étudiants au sein du campus social.
Dès le lendemain du décès, le docteur Victor Mendes avait avancé que la mort avait été causée par un traumatisme crânien avec une hémorragie interne et externe. Ces conclusions ont été confirmées par son collègue le Dr Miras. Ce qui a fait dire au procureur Serigne Bassirou Guèye : «Nous avons suffisamment d’indices qui nous permettent de dire que nous tenons le bon suspect, afin de l’interpeller. Nous avons eu toute la patience qu’il fallait pour amoindrir les risques».
Le procureur refuse de révéler la vraie identité du présumé meurtrier…
Toutefois, il a refusé de révéler la véritable identité du présumé meurtrier de Bassirou Faye, ni de donner des détails sur son grade. Mais, le procureur a expliqué à l’assistance comment l’expert français a pu confirmer leurs doutes. «Nous avons effectué des tirs pour les rassembler et pour les renvoyer à l’expert. Il s’agissait de 25 armes. Donc 25 cartouches ont été envoyées en France pour que l’expert les compare avec l’arme qui a tué l’étudiant», a expliqué Serigne Bassirou Guèye. Qui salue par la même occasion le professionnalisme dont a fait montre le commissaire Ndiaga Sène de la DIC.
Selon Serigne Bassirou Guèye, la personne suspectée ne devait pas être sur les lieux, le jour des faits, à plus forte raison disposé d’une arme à feu. Pis, l’arme qui a conduit à la mort de l’étudiant, «n’est pas une arme de la police. L’arme ne fait pas partie des 25 armes qui ont été régulièrement attribuées aux agents qui étaient sur le terrain. Maintenant, où est l’arme ? On ne l’a pas retrouvée », a révélé le procureur.
…mais rassure : «il ne sera pas jugé par un tribunal militaire»
Présentement en garde à vue dans les locaux de la DIC, le présumé meurtrier de l’étudiant Bassirou Faye ne sera surtout pas jugé par un tribunal militaire. C’est du moins l’assurance donnée par le procureur Serigne Bassirou Guèye. Le parquetier a en effet souligné que la personne est présumée innocente, « mais il pèse sur elle des charges qui me suffisent pour ordonner son arrestation», a-t-il dit. Avant d’ajouter : «elle sera jugée par un tribunal de droit commun. Il a commis une infraction de droit commun. Si au bout de l’enquête, dans les 48 heures ou 96 heures, nos charges se confirment, elle sera présentée devant un juge d’instruction», a conclu le représentant du ministère public.
NDEYE AWA BEYE