Le Premier ministre dépêche une délégation
Une semaine après l’entame de leur grève de la faim, les sortants de la Fastef ont reçu hier une délégation du Premier ministre. Et même s’ils se disent ouverts au dialogue, les grévistes campent toujours sur leur position.
Le directeur général de la Fonction publique a rendu visite hier aux sortants de la Faculté des Sciences et Techniques de l’Education et de la Formation (Fastef), en grève de la faim depuis une semaine. Demba Diallo, accompagné du secrétaire général du ministre, Baba Ousseynou Ly, était venu écouter leurs doléances et entamer une négociation avec eux pour trouver une solution au problème. Cette délégation dépêchée par le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne a visité d’abord la salle C2 abritant les grévistes avant d’avoir un entretien de plusieurs dizaines de minutes avec eux.
Selon le directeur de la Fonction publique, les étudiants sont ouverts au dialogue. Mais il précise : ‘’nous n’avons pas mandat d’apporter des solutions. Nous sommes venus juste écouter leurs revendications et aller rendre compte’’. Il a saisi cependant l’occasion pour leur expliquer le fonctionnement de l’administration. A cet effet, il a indiqué que les postes sont pourvus sur des bases légales précises. ‘’Les lois sur la fonction publique interdisent de recruter pour donner des emplois. Nous partons toujours des emplois libérés pour déclarer les postes et les pourvoir. Chaque année, nous faisons l’état des besoins et l’état des départs pour déterminer la demande en emploi’’, a expliqué M. Diallo. C’est sur la base de ce système de remplacement, a souligné le directeur, que les besoins exprimés par l’éducation sont examinés et traités par la commission chargé du recrutement en fonction des possibilités de l’Etat.
Les sortants de la Fastef ont salué le déplacement de la délégation. Pour eux, il ne s’agit que d’un premier pas allant dans le sens de la négociation. Mais, ils précisent que des efforts restent encore à faire car rien n’a été résolu. Pour le coordonateur des grévistes, Youba Coly, la délégation est venue juste voir l’état des lieux. ‘’Nous attendons encore que les autorités nous proposent des solutions concrètes pour pouvoir rendre compte au collectif et prendre ensemble une décision qui arrange tout le monde’’, a-t-il précisé.
Pour le représentant des grévistes de la Fastef, le besoin est énorme dans le secteur de l’éducation. A ses yeux, même les 447 diplômés chômeurs n’arriveront pas à combler le gap des professeurs dans le secteur de l’éducation. Pour lui les heures supplémentaires et les effectifs pléthoriques sont la preuve de l’expression de besoin en emplois, d’où leur détermination. ‘’L’école normale n’a jamais formé des chômeurs et nous ne serons pas les premiers’’, a fulminé Coly. Pour le moment, les grévistes de la faim entendent mener leur mouvement jusqu’à obtenir satisfaction de leurs revendications. Ils se disent toutefois être ouverts au dialogue.
Le 7 novembre dernier, deux promotions sortantes de la Fstaef issues de la formation payante ont entamé une grève de la faim pour exiger leur affection dans les collèges et les lycées. Si l’on en croit les jeunes diplômés, ils sont au nombre de 447, tous issus des promotions de 2012 et 2013. Depuis le début de la grève menée par 103 d’entre eux, une dizaine des grévistes ont été évacués à l’hôpital.
MAMADOU DIALLO (Stagiaire)