Publié le 10 Apr 2015 - 09:18
CONTRIBUTION

Ces actes qui risquent de plomber la candidature de Macky en 2017

 

Le 3èmeanniversaire de l’accession du Président Macky Sall à la magistrature suprême, offre l’occasion de poser un regard critique sur nombre d’actes posés durant son mandat, préjudiciables à bien des égards.

1)    La grande visibilité de la famille du couple présidentiel sur la scène politique rappelle un précédent dont l’issue devrait alerter :

-         le frère, maire de Guédiawaye s’est imposé Président  de l’Association des maires du Sénégal (après qu’un boulevard lui ait été ouvert) ;

-  le beau-frère, maire de Saint-Louis dont l’élection fut fortement contestée, a été nommé Ministre par la suite ;

- l’oncle (ou le cousin ?) est également devenu maire de Pikine après le désistement forcé des éventuels concurrents.

Si, sur du point de vue  de la légalité, il n y a rien à dire, sur le plan de l’image  et de la symbolique, cette brusque irruption en première ligne des parents du Président sur la scène politique, donne, aux yeux de bon nombre de personnes, l’impression qu’ils ont été parrainés par le Président, ou tout au moins, qu’ils profitent de la station qu’occupe celui-ci. Quoi qu’il en soit, pour d’aucuns, c’est l’histoire qui se répète.

2)    La position du Président Macky Sall par rapport aux propositions de la Commission nationale de Réforme des Institutions (CNRI) : globalement, le document proposé est d’une pertinence et d’une cohérence incontestable. Toutefois, la cacophonie notée parmi ses partisans dont certains affichent leur opposition aux propositions, et l’attentisme dont fait preuve le Président Sall, en tardant à trancher la question (il propose  un référendum en 2016, sur des points encore ignorés) alimentent l’idée d’un possible reniement de ses engagements, alors qu’il avait signé les conclusions des Assises nationales et offre à ses détracteurs l’occasion de l’attaquer, non sans raison ;

3)    La présence du Président à la manifestation contre le terrorisme à Paris : bien qu’il ait expliqué sa position, cette présence n’a pas été appréciée positivement par bon nombre de nos concitoyens qui semblent lui rétorquer que « ceux qui ont été à la base de tels actes (les caricaturistes de Charlie Hebdo)) n’en valaient pas la peine ». Un message de condamnation des actes terroristes et la signature du livre de condoléances à l’Ambassade de la France à Dakar n’auraient-ils pas suffit ? ;

4)    L’indemnité mensuelle de 500 000 F octroyée aux épouses des Ambassadeurs et des Consuls, l’annonce de doter tous les maires (423 seraient issus de l’APR) de véhicules, les dizaines de millions distribués pour l’accueil, à l’occasion des tournées économiques et des voyages du Président à l’étranger, accréditent l’idée de gaspillage, donnent  l’impression que les priorités ne sont pas bien cernées et que les faibles ressources de l’Etat ne sont pas utilisées à bon escient. Et puis, où est la gouvernance sobre et vertueuse tant déclamée dans tout cela ? ;

5)    « L’absolution » de certaines personnalités très marquées de l’ancien régime, après qu’elles eurent rejoint le camp du Président, alors qu’elles avaient été mises en cause pour mauvaise gestion par des institutions compétentes : un traitement qui accrédite la thèse d’une « justice sélective » ;

6)    La systématisation de la politique dite de « transhumance politique » qui consiste à recruter dans l’APR d’anciens adversaires politiques  dont certains traînent des casseroles. Procédé contreproductif pour trois raisons :

- il est en contradiction avec le discours de « rupture »du Président ;

-  il suscite de l’aversion de la part de la majorité du peuple sénégalais ;

-  le renfort politique de ces « transhumants » est discutable, dans la mesure où les élections ne se gagnent pas avec ce genre de débauchage.

S’il est difficile d’empêcher une personne publique affirmant son intention de rejoindre le camp présidentiel, la marginalisation d’un ou de deux cas pour l’exemple aurait constitué un signal fort pour freiner les ardeurs des adeptes des vertes pâturages ;

7)    Les difficultés que rencontre le maire de Dakar : créées volontairement ou involontairement par l’Acte III de la décentralisation, elles sont perçues comme des  entraves au bon travail qu’effectue celui-ci, alors que l’intérêt général aurait commandé de l’accompagner.L’emprunt obligatoire avorté de la ville de Dakar constitue un parfait exemple de ces « difficultés » qui aurait pu trouver une solution s’il y avait une réelle volonté du pouvoir central. Les sympathisants du maire de Dakar que l’on trouve même au-delà du parti socialiste pourraient se rappeler de cette « guéguerre » au moment de l’élection présidentiel ;

8)    L’absence de célérité, de volonté ou de fermeté (c’est selon le cas) pour le règlement de certains dossiers, même s’il faut convenir qu’ils constituent, parfois, des sujets difficiles à traiter : grèves répétitives des enseignants, définition de critères indiscutables pour l’attribution de bourses aux étudiants, réaménagement des avantages et indemnités octroyés aux différents corps de l’Etat.

Il fallait, dès le départ, prendre à bras le corps toutes ces questions, sans crainte des réactions qu’elles allaient engendrer, pour les inscrire dans le bilan en fin de mandat ;

9)    Des actes tels que la décision de peindre les abris-bus de Dakar Dem-Dikk et les nouveaux bus acquis récemment par cette société nationale, aux couleurs de l’Alliance pour la République (marron-beige), révulsent bien des gens. Ils peuvent passer pour de l’arrogance et sont en contradiction avec le fameux slogan « la patrie avant le parti ».

Au total, tous ces actes constituent des points noirs du mandat du Président Macky Sall. Parce qu’ils auront été appréciés négativement par la plupart de nos concitoyens. Ils risquent de peser sur la balance, lorsque le peuple sera appelé à se prononcer en 2017 et ce, en dépit de l’existence de plusieurs actions positives ayant marqué le mandat du Président. Nous pensons, notamment :

a)     à la lutte menée inlassablement contre la corruption et l’enrichissement illicite ;

b)    au relèvement du plateau technique des structures hospitalières ;

c)     la couverture maladie universelle (le montant qui lui est alloué devrait nettement être revu à la hausse);

d)    aux réformes engagées avec hardiesse dans l’enseignement supérieur (états généraux, construction de nouvelles universités) ;

e)     à l’appui apporté au secteur du tourisme (même si c’est un peu tardif) par la suppression du visa d’entrée et la baisse des différentes taxes qui renchérissent le coût des billets d’avion ;

f)      aux investissements structurants réalisés dans plusieurs domaines (modernisation de l’agriculture désormais réorientée vers l’autosuffisance alimentaire, accroissement des capacités de production de l’énergie électrique, achèvement de l’AIBD et le prolongement de l’autoroute à péage le desservant, etc.)

Pour conclure, il faut regretter que le Président SALL n’ait pas fait de la construction de la route de contournement de la Gambie une sur-priorité. Pourquoi pas une route bitumée 2 fois 2 voies ? Les gains à tirer d’une telle réalisation ne sont pas discutables. En effet, le désenclavement de la Casamance par une route de contournement :

- permettrait un resserrement de l’unité nationale :

- faciliterait la mise en valeur des énormes potentialités de la région ;

- mettrait fin « au chantage » du Président JAMMEH  (un revirement de sa part relativement à la construction d’un pont enjambant le fleuve Gambie ne devrait étonner personne) ;

- drainerait vers lui le suffrage d’une bonne partie de la population casamançaise. Avec une pareille réalisation, le Président Sall a des chances que le suffrage de la région sud lui soit acquis ; plus de chance, en tout cas, que celui de l’électorat mouride qu’il cherche à séduire par le biais d’une autoroute.

Abdoulaye DIENG

Hann Mariste 2 Le 3èmeanniversaire de l’accession du Président Macky Sall à la magistrature suprême, offre l’occasion de poser un regard critique sur nombre d’actes posés durant son mandat, préjudiciables à bien des égards.

1)    La grande visibilité de la famille du couple présidentiel sur la scène politique rappelle un précédent dont l’issue devrait alerter :

- le frère, maire de Guédiawaye s’est imposé Président  de l’Association des maires du Sénégal (après qu’un boulevard lui ait été ouvert) ;

-  le beau-frère, maire de Saint-Louis dont l’élection fut fortement contestée, a été nommé Ministre par la suite ;

-  l’oncle (ou le cousin ?) est également devenu maire de Pikine après le désistement forcé des éventuels concurrents.

Si, sur du point de vue  de la légalité, il n y a rien à dire, sur le plan de l’image  et de la symbolique, cette brusque irruption en première ligne des parents du Président sur la scène politique, donne, aux yeux de bon nombre de personnes, l’impression qu’ils ont été parrainés par le Président, ou tout au moins, qu’ils profitent de la station qu’occupe celui-ci. Quoi qu’il en soit, pour d’aucuns, c’est l’histoire qui se répète.

2)    La position du Président Macky Sall par rapport aux propositions de la Commission nationale de Réforme des Institutions (CNRI) : globalement, le document proposé est d’une pertinence et d’une cohérence incontestable. Toutefois, la cacophonie notée parmi ses partisans dont certains affichent leur opposition aux propositions, et l’attentisme dont fait preuve le Président Sall, en tardant à trancher la question (il propose  un référendum en 2016, sur des points encore ignorés) alimentent l’idée d’un possible reniement de ses engagements, alors qu’il avait signé les conclusions des Assises nationales et offre à ses détracteurs l’occasion de l’attaquer, non sans raison ;

3)    La présence du Président à la manifestation contre le terrorisme à Paris : bien qu’il ait expliqué sa position, cette présence n’a pas été appréciée positivement par bon nombre de nos concitoyens qui semblent lui rétorquer que « ceux qui ont été à la base de tels actes (les caricaturistes de Charlie Hebdo)) n’en valaient pas la peine ». Un message de condamnation des actes terroristes et la signature du livre de condoléances à l’Ambassade de la France à Dakar n’auraient-ils pas suffit ? ;

4)    L’indemnité mensuelle de 500 000 F octroyée aux épouses des Ambassadeurs et des Consuls, l’annonce de doter tous les maires (423 seraient issus de l’APR) de véhicules, les dizaines de millions distribués pour l’accueil, à l’occasion des tournées économiques et des voyages du Président à l’étranger, accréditent l’idée de gaspillage, donnent  l’impression que les priorités ne sont pas bien cernées et que les faibles ressources de l’Etat ne sont pas utilisées à bon escient. Et puis, où est la gouvernance sobre et vertueuse tant déclamée dans tout cela ? ;

5)    « L’absolution » de certaines personnalités très marquées de l’ancien régime, après qu’elles eurent rejoint le camp du Président, alors qu’elles avaient été mises en cause pour mauvaise gestion par des institutions compétentes : un traitement qui accrédite la thèse d’une « justice sélective » ;

6)    La systématisation de la politique dite de « transhumance politique » qui consiste à recruter dans l’APR d’anciens adversaires politiques  dont certains traînent des casseroles. Procédé contreproductif pour trois raisons :

-  il est en contradiction avec le discours de « rupture »du Président ;

-  il suscite de l’aversion de la part de la majorité du peuple sénégalais ;

-  le renfort politique de ces « transhumants » est discutable, dans la mesure où les élections ne se gagnent pas avec ce genre de débauchage.

S’il est difficile d’empêcher une personne publique affirmant son intention de rejoindre le camp présidentiel, la marginalisation d’un ou de deux cas pour l’exemple aurait constitué un signal fort pour freiner les ardeurs des adeptes des vertes pâturages ;

7)    Les difficultés que rencontre le maire de Dakar : créées volontairement ou involontairement par l’Acte III de la décentralisation, elles sont perçues comme des  entraves au bon travail qu’effectue celui-ci, alors que l’intérêt général aurait commandé de l’accompagner.L’emprunt obligatoire avorté de la ville de Dakar constitue un parfait exemple de ces « difficultés » qui aurait pu trouver une solution s’il y avait une réelle volonté du pouvoir central. Les sympathisants du maire de Dakar que l’on trouve même au-delà du parti socialiste pourraient se rappeler de cette « guéguerre » au moment de l’élection présidentiel ;

8)    L’absence de célérité, de volonté ou de fermeté (c’est selon le cas) pour le règlement de certains dossiers, même s’il faut convenir qu’ils constituent, parfois, des sujets difficiles à traiter : grèves répétitives des enseignants, définition de critères indiscutables pour l’attribution de bourses aux étudiants, réaménagement des avantages et indemnités octroyés aux différents corps de l’Etat.

Il fallait, dès le départ, prendre à bras le corps toutes ces questions, sans crainte des réactions qu’elles allaient engendrer, pour les inscrire dans le bilan en fin de mandat ;

9)    Des actes tels que la décision de peindre les abris-bus de Dakar Dem-Dikk et les nouveaux bus acquis récemment par cette société nationale, aux couleurs de l’Alliance pour la République (marron-beige), révulsent bien des gens. Ils peuvent passer pour de l’arrogance et sont en contradiction avec le fameux slogan « la patrie avant le parti ».

Au total, tous ces actes constituent des points noirs du mandat du Président Macky Sall. Parce qu’ils auront été appréciés négativement par la plupart de nos concitoyens. Ils risquent de peser sur la balance, lorsque le peuple sera appelé à se prononcer en 2017 et ce, en dépit de l’existence de plusieurs actions positives ayant marqué le mandat du Président. Nous pensons, notamment :

a)     à la lutte menée inlassablement contre la corruption et l’enrichissement illicite ;

b)    au relèvement du plateau technique des structures hospitalières ;

c)     la couverture maladie universelle (le montant qui lui est alloué devrait nettement être revu à la hausse);

d)    aux réformes engagées avec hardiesse dans l’enseignement supérieur (états généraux, construction de nouvelles universités) ;

e)     à l’appui apporté au secteur du tourisme (même si c’est un peu tardif) par la suppression du visa d’entrée et la baisse des différentes taxes qui renchérissent le coût des billets d’avion ;

f)      aux investissements structurants réalisés dans plusieurs domaines (modernisation de l’agriculture désormais réorientée vers l’autosuffisance alimentaire, accroissement des capacités de production de l’énergie électrique, achèvement de l’AIBD et le prolongement de l’autoroute à péage le desservant, etc.)

Pour conclure, il faut regretter que le Président SALL n’ait pas fait de la construction de la route de contournement de la Gambie une sur-priorité. Pourquoi pas une route bitumée 2 fois 2 voies ? Les gains à tirer d’une telle réalisation ne sont pas discutables. En effet, le désenclavement de la Casamance par une route de contournement :

- permettrait un resserrement de l’unité nationale :

- faciliterait la mise en valeur des énormes potentialités de la région ;

- mettrait fin « au chantage » du Président JAMMEH  (un revirement de sa part relativement à la construction d’un pont enjambant le fleuve Gambie ne devrait étonner personne) ;

-         drainerait vers lui le suffrage d’une bonne partie de la population casamançaise. Avec une pareille réalisation, le Président Sall a des chances que le suffrage de la région sud lui soit acquis ; plus de chance, en tout cas, que celui de l’électorat mouride qu’il cherche à séduire par le biais d’une autoroute.

Abdoulaye DIENG

Hann Mariste 2 

 

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