Quelques idées fortes de Jules François Bocandé
Jules Bocandé, ancien capitaine des Lions, décédé lundi dernier était un bon client pour les médiats en raison de son franc-parler et de sa connaissance du football international. Mises bout à bout certaines de ses réflexions sur la sélection nationale, sur la place de l’attaquant, d’une star dans un environnement, peuvent être des leçons de vie à retenir pour dirigeants sportifs.
— Gestion du football : ’’C’est tout pour moi, quand on me le prend, je n’existe pas et c’est valable pour tous les autres anciens footballeurs. Ils doivent être au cœur du processus de décision. Il ne faut pas qu’on nous enlève de ce football. On a sué sang et eau pour lui. Les gens doivent avoir un peu plus d’égards pour nous. Dans tous les pays du monde, les anciens internationaux dirigent. Pourquoi le Sénégal doit faire exception à la règle? Platini, n’est pas plus intelligent, pourtant il a été nommé à la présidence de l’UEFA’’.
— Attaquant : Meilleur buteur du championnat de France en 1986 avec 23 réalisations, Jules Bocandé estime qu’on ‘’ne naît pas attaquant, on le devient. Les qualités d’attaquant, on y travaille au fur et à mesure. Pendant mon séjour en Europe, en Belgique puis en France avec Marcel Husson que mes qualités de buteur ont été travaillées’’.
Bocandé avait commencé comme défenseur central, avant d’être avancé au milieu de terrain et de terminer sa carrière au poste d’attaquant.
— Son différend avec Bakary Sarr : ‘’J’ai eu tort, un arbitre, on le touche pas. Je n’aurais jamais dû réagir de la sorte. C’est un geste à condamner, à oublier dans une carrière. Nous avons fait la paix et c’est derrière nous’’. Jules Bocandé, milieu de terrain du Casa Sports avait porté la main sur l’arbitre de la finale Jeanne d’Arc et son équipe en 1979. Un acte qui lui a valu d’être suspendu à vie.
— Pas de victoire sénégalaise à la CAN : ‘’Ce n’est pas normal qu’avec les générations de footballeurs passés sous le maillot du Sénégal qu’on ne puisse pas gagner ce trophée. A l’étranger, les gens ouvrent grand les yeux quand on leur dit que les Lions n’ont pas encore remporté ce trophée, il faut corriger ce manque. Avec la CAN 2012, il y a moyen d’aller au bout avec cette grande génération’’.
— Superstition : En tant que footballeur, Bocandé n’aime pas la couleur rouge et il le clame partout même quand il était dans l’encadrement technique des Lions. Même en caleçon, il ne le veut pas et ça remonte à une défaite mémorable quand il avait porté un maillot de couleur sang.… ‘’Une fois, j’étais dans tous mes états quand mon épouse a rangé un caleçon rouge dans mes habits à quelques minutes d’un départ pour une mise au vert. Elle était surprise de ma réaction. Par superstition, je ne porte pas cette couleur quand je joue. Et en équipe nationale, je le dis chaque fois aux joueurs et aux intendants, pas de rouge s’il vous plaît pour les Lions’’.
— Compromis avec les stars : ‘’Les génies dans toutes les activités humaines et dans le football en général, il faut les protéger. Ce sont des êtres humains entièrement à part. Il y a une petite dose de folie qu’il faut savoir gérer et ce n’est pas évident’’, disait Bocandé quand les critiques s’abattaient sur El Hadj Diouf . Il appelait les uns et les autres à protéger celui qui était l’atout offensif numéro 1 des Lions. Entre les attentes, la pression du public, des partenaires et des adversaires, il a besoin de se sentir protégé.