Horizon Sans Frontières rappelle l’Europe à ses devoirs
Le 14 juin 1985, la France, la RFA, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg signaient les accords de l’espace Schengen. 30 ans plus tard, l’organisation internationale de migrant Horizon Sans Frontières profite de cette commémoration pour rappeler que dans ces accords, il était aussi question de liberté, de frontières et d’immigration. L’organisation ‘’demande à l’Europe de revoir son pacte sur l’immigration et le droit d’asile’’, dans un communiqué parvenu à EnQuête. HSF rappelle que le vieux continent est le premier pôle d’immigration dans le monde avec un solde migratoire de plus 1.4 million par an, contre 850 000 personnes pour les Usa, le Canada et l’Australie. Mais regrette le grand malaise au sein de l’Union, où les dirigeants européens ‘’peinent à trouver un consensus pour gérer cette crise migratoire avec plus de 1 800 morts depuis le début de l’année’’.
Boubacar Sèye, Président d’Horizon Sans Frontières, regrette les barricades physiques, politiques et juridiques d’une Europe devenue une ‘’véritable forteresse’’. Il rappelle que des sondages récents révèlent que 90% des Italiens ,75% des Français, 66% des Britanniques ne sont pas favorables à la venue des migrants sur leur sol. ‘’La thèse sécuritaire est avancée et justifiée par des craintes de terrorisme et malgré les naufrages, l’opinion publique reste hostile à l’immigration’’, constate le Président d’Horizon Sans Frontières. Et pourtant, Boubacar Sèye affirme que le continent a besoin de migrants pour faire face au vieillissement démographique et aux pénuries conjoncturelles et sectorielles du marché du travail.
HSF dénonce le concept selon lequel, il faut procéder à une répartition des demandeurs d’asile, ‘’avec comme idée dominante le « partage du fardeau ». Selon l’organisation, ‘’en matière de droit d’asile on ne peut pas obéir à des règles de quota’’. HSF fustige aussi la politique actuelle de l’Europe qui vise à maintenir les migrants et les demandeurs d’asile en dehors des frontières de l’UE, en créant des centres de rétention dans des pays du Maghreb comme la Tunisie.
GASTON COLY