Publié le 28 Jun 2015 - 13:27
ACCUSES D’EXTORSION DE FONDS DE 2500 EUROS

Trois gendarmes risquent un mois assorti de sursis 

 

L’affaire des gendarmes accusés d’avoir soutiré 1,7 million F CFA à un Portugais a été jugée hier devant le tribunal militaire. Jugés pour extorsion de fonds, les trois gendarmes seront édifiés le 1er juillet, date du délibéré.

 

Les gendarmes S. Sy, Kh. Mbengue et J. Sagna ont comparu hier pour extorsion de fonds sur le Portugais Armando Formoso Ubango. Le plaignant raconte que le 13 novembre 2014, à sa descente d’avion aux environs de 3 heures du matin, il est tombé sur les trois gendarmes qui lui ont extorqué la somme de 2 500 euros, soit 1,7 million de francs CFA. Après sa descente d’avion, il est sorti acheter de l’eau en laissant ses bagages dans le hall. A son retour, un douanier l’a sommé de quitter les lieux avec ses affaires. En partant, il a été intercepté par les trois pandores qui l’ont conduit à l’écart, dans la pénombre du parking, pour une fouille corporelle, ensuite, de ses affaires.

Lorsqu’il a ouvert sa valise, les pandores ont, selon ses dires, pris son portefeuille en lui intimant l’ordre de garder le silence s’il ne voulait pas être tabassé. Sur ce, ils l’ont embarqué à bord d’un taxi en direction de Grand-Yoff. Une fois chez lui, M. Ubango a raconté sa mésaventure à ses parents. La victime ne pipant mot en français et en wolof, ces derniers l’ont accompagné à l’aéroport, le lendemain. Mais il n’était pas en mesure d’identifier ses bourreaux. Cependant, une enquête menée auprès des chauffeurs de taxi a permis de les démasquer facilement. Notamment  grâce à un ‘’coxeur’’ qui a aidé l’un des gendarmes à trouver un taxi au Portugais, moyennent 2000 F CFA.

A la barre, les trois gendarmes ont soutenu qu’ils n’ont ni touché, encore moins, fouillé les valises du Portugais. Ils ont plutôt soutenu qu’il a eu un comportement outrageant à leur endroit. Ce qui les a poussés à vérifier son identité. C’est ainsi qu’ils ont d’ailleurs découvert qu’il détenait deux passeports différents et trois cartes d’identité également différentes. Les trois ont ajouté qu’ils n’ont rien dit à leur supérieur. Toutefois, S. Sy a déclaré avoir reçu 2,5 euros du plaignant, après l’avoir aidé à trouver un taxi. ‘’Je ne voulais pas les prendre mais mes collègues m’ont convaincu’’, a-t-il ajouté.

Si les trois pandores n’ont pas pu convaincre le parquet, c’est surtout à cause des révélations de l’un des témoins qui a affirmé avoir vu les gendarmes porter les affaires du plaignant. Cependant, tout en jugeant l’attitude des gendarmes ‘inadmissible’’, le parquet a estimé que les prévenus méritent la clémence. Il a requis une peine d’un mois assortie du sursis. N’empêche que la défense l’a jugée sévère, en soutenant qu’il n’y a aucune preuve contre leurs  clients. Que la seule chose qu’on peut leur reprocher est le défaut de rendre compte. Pour cela, l’un des conseils a soutenu qu’ils ont été punis pendant 30 jours, avant de demander  leur relaxe. Le verdict a été mis en délibéré pour le 31 juillet  prochain.

AMINATA FAYE (Stagiaire)

 

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