Diass attend un décret présidentiel de Macky Sall
Les populations de la communauté rurale de Diass n'attendent qu'une chose du président Macky Sall : un décret pour la délocalisation du Centre d'enfouissement technique (CET) devant abriter les déchets de la capitale sénégalaise.
Les populations de la communauté rurale de Diass, une localité du département de Mbour, située sur la nationale 1, jugeant inadmissible le déversement des ordures de Dakar dans une collectivité locale en dehors de la capitale, attendent, avec beaucoup d'impatience, un décret présidentiel pour la délocalisation du centre d’enfouissement technique (CET) implanté dans leur zone. Dr Ngom a fait cette déclaration en marge d’un atelier de restitution de l'état des lieux de la gestion des ressources naturelles dans la zone, dans le cadre du programme d’appui au renforcement des capacités politiques et technique de planification et de régulation de la gestion de l’environnement et des ressources naturelles dans les communautés rurales, initié par l'ONG internationale Enda Graf Sahel.
"Le président de la République, M. Macky Sall, a pris une décision salutaire en ce qui concerne l’émissaire de Cambérène qui devait être construit dans cette zone, parce que les populations ont toujours refusé. C’est la même situation que nous sommes en train de vivre à Diass avec ce Centre d’enfouissement technique'', déclare Mame Cheikh Ngom, docteur en géographie, enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Originaire du village de Bandia, dans la communauté rurale de Diass, Dr Ngom a rappelé que lorsque le CET a été improvisé en 2005, les populations avaient âprement réagi pour manifester leur désaccord par rapport à ce projet qui, par la suite, a été arrêté. Quelques années plus tard, les mêmes promoteurs sont revenus pour l’imposer encore une fois aux populations. Mais les cadres originaires de la zone se sont regroupés au sein d’une structure et ont élaboré un document stratégique dénommé "Regard critique sur le CET de Diass", en collaboration avec le collectif des riverains. ''Nous attendons donc, tout simplement, un décret présidentiel pour sa délocalisation. C’est ça le souhait des populations'', insiste Dr Ngom.
Les populations de la zone "safy" ont eu à organiser plusieurs activités avec pour objectif principal d'expliquer les méfaits d’un tel projet. "Cette collaboration avait permis aux autorités de s’arrêter un moment, parce que nous avons jugé que les normes d’un CET ne sont pas du tout respectées et que son implantation dans notre zone est aux antipodes de la décentralisation. Par respect aux principes de libre administration et de l’autonomie de gestion, ce centre qui reçoit des ordures de Dakar ne devrait même pas être installé dans une localité de la région de Thiès", croit-il. "L’autre aspect, c’est que nous avons constaté qu'avec sa proximité avec la nationale 1, il y a de réels risques d’augmentation du nombre d’accidents de la circulation dans cette partie du pays déjà accidentogène. Il y a aussi que les ressources naturelles sont menacées dans toute cette zone, avec la disparition de certaines espèces végétales économiques à usage commercial", regrette Dr Mame Cheikh Ngom. Portant la parole des populations de la communauté rurale de Diass, le géographe a souligné également d'éventuels risques d'affectation de la nappe phréatique, malgré l’installation d’une géo-membrane sur le site, pour essayer de préserver la nappe. Ce qui n’est pas rassurant.
Mouhamed Khaly Kâne
(Correspondant Mbour)