Publié le 8 Mar 2016 - 12:11
POUR UNE MEILLEURE PRISE EN CHARGE DES FEMMES ENCEINTES

Plaidoyer pour l’accouchement humanisé 

 

Le ministère de la Santé et de l’Action sociale veut que l’accouchement humanisé soit introduit dans le curriculum de formation des sages-femmes, infirmiers et médecins. Et ce, pour une meilleure prise en charge des femmes au terme de leur gestation.

 

Beaucoup de femmes optent pour l’accouchement humanisé pour mettre une vie au monde. Cette option permet de choisir librement une position pour donner naissance. Aujourd’hui, le ministère de la Santé veut introduire dans le curriculum de la formation  l’accouchement médicalisé. Le Directeur de la Santé de la Reproduction et de la Survie de l’Enfant Docteur Bocar Mamadou Daff, qui présidait hier un panel organisé par l’Association Nationale des sages-femmes d’Etat sur le thème : ‘’approche d’accouchement humanisé, un processus de droit humain’’, en a fait le plaidoyer.

Avec l’accouchement humanisé, a expliqué le Docteur Daff, au lieu de demander à la femme de se coucher sur la table, (elle n’est pas d’abord à l’aise parce que ce n’est pas la position anatomique normale), c’est à elle de choisir sa position. ‘’Au moment du travail, elle est assistée par une personne qualifiée qui regarde la progression, l’évolution et qui satisfait à ses besoins. C’est pour permettre à la femme d’être à l’aise et de garder sa dignité. D’ailleurs, nous avons constaté que c’est ce que les femmes préfèrent’’, dit-il. Dans cette optique, le ministère de la Santé compte élaborer un module et un curriculum de formation. Ainsi, le Docteur Daff appelle les autorités académiques qui forment les sages-femmes, les infirmiers et les médecins à l’introduire dans le processus de formation.

Pour la présidente de l’Association nationale des sages-femmes d’Etat, Marième Fall, la Jica (Agence japonaise de coopération internationale) a introduit une approche d’accouchement humanisé qui permet de donner à la femme le droit de s’exprimer librement par rapport à son style d’accouchement, mais surtout par rapport à la manière dont elle devrait être examinée. Donc l’accouchement, selon elle, est par essence humanisé. ‘’L’OMS a décrit certaines techniques qui rendent l’accouchement humanisé. Mais malheureusement l’application de ces directives tarde encore’’, constate-t-elle.

Pour elle, un bon accompagnement et une prise en charge optimale de la femme avant, pendant et après l’accouchement reste un droit fondamental qui mérite respect. ‘’Ce qui est demandé, c’est un accompagnement continu. Parce que si on se réfère simplement aux causes de mortalité maternelle, nous avons les trois retards. Le premier, c’est la décision de partir se consulter, et c’est l’homme qui donne cette décision’’, explique-t-elle. Le souhait de la sage-femme Fall est donc de voir  les hommes accompagner leurs femmes pendant les consultations. ‘’Même si c’est sur une consultation sur les cas présumés, l’homme peut faire sienne des recommandations que fera le prestataire pour le bon suivi de la grossesse’’, a-t-elle soutenu.

VIVIANE DIATTA 

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