Publié le 10 Mar 2017 - 00:29
MAMADOU DIOP DECROIX (SECRETAIRE GENERAL D’AJ/PADS)

‘’Macky Sall est pire que ses prédécesseurs’’

 

Le Secrétaire général de And Jef/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (AJ/PADS) estime que Macky Sall est pire que ses prédécesseurs. Selon Mamadou Diop Decroix, le chef de l’Etat, à travers ses bourses de sécurité familiale, procède à des achats de consciences avec l’argent des contribuables. Aussi, dans cet entretien accordé à EnQuête samedi dernier, l’ancien ministre du Commerce sous Abdoulaye Wade revient sur beaucoup de question notamment la récente sortie du procureur de la République et la préparation des Législatives du 30 juillet 2017.

 

Le Président a entamé une tournée économique dans le Nord du pays depuis dimanche. Quelle appréciation faites-vous de cela ?

 En réalité, il a démarré sa campagne électorale. Cela veut dire que ça ne change pas. Que Wade l’ait fait, il n’y a pas de problème. Wade, c’est quand même une autre génération. Qu’Abdou Diouf le fasse, il n’y a pas non plus de problème, c’est une autre génération. Senghor l’a fait, il n’y a pas de problème, c’était une autre génération. Macky Sall lui, est né après les indépendances. Mais il est pire que ses prédécesseurs. C’est-à-dire, il a appris tous les micmacs de ses prédécesseurs et il en a rajouté. C’est ça qui est grave, c’est ça qui est le problème de Macky Sall. Vraiment, il est fort. Regarde cette histoire de bourse de sécurité familiale. Ça, personne n’y a jamais pensé. Ça, Diouf n’a jamais pu l’imaginer, ni Wade, ni Senghor. Lui, il nous fait voter de l’argent pour les bourses familiales. C’est de l’argent public qu’il distribue à ses militants de l’APR. Pendant la campagne, ses partisans  diront aux électeurs, parce qu’il l’avait promis au référendum, Macky va augmenter les bourses familiales. Si vous ne votez pas pour nous, vous n’aurez plus de bourse familiale. Ça, c’est de l’achat de consciences par l’argent public.

Mais vous ne pouvez pas dire que tout ce qu’il fait est négatif. 

Voilà une invention extraordinaire. Il pense qu’il peut leurrer les gens. Dire : oui, je vais faire une tournée économique. Il a déjà démarré sa campagne. Et en ce moment, il ne permet même pas à l’opposition de faire des meetings. Bamba Fall a fait un meeting à la Medina, ils l’ont interdit. Quand vous faites une marche, Macky envoie la troupe. On en rit mais on devrait en pleurer. Parce que c’est très sérieux et puis, vous savez très bien qu’on ne va pas se laisser faire. Ça, c’est clair. S’il ne se ravise pas, le pays va vers des difficultés. Parce que nous, on va résister, on va faire face. Et le peuple n’est pas content, il sera avec nous. Nous avons les moyens de faire face.      

Quelle appréciation faites-vous de la récente sortie du procureur de la République par rapport à l’affaire Khalifa Sall et le procès d’Abdoul Mbaye ?

J’avoue que je n’ai pas encore écouté le procureur. Je ne sais pas avec précision ce qu’il a dit. On m’a juste rapporté ce qu’il a dit. Mais je retiens de ce qu’il m’a été rapporté deux choses. La première est que le procureur ne peut pas convaincre un Sénégalais que toute cette agitation n’est pas politique. C’est une agitation politicienne. On est à la veille d’élection, le président de la République a des adversaires politiques de taille qui sont capables de renverser sa majorité à l’Assemblée nationale. Par conséquent, toute cette agitation relève de cela. Le Président Macky Sall est là depuis 5 ans. Le procureur qui a le droit d’auto saisine, pourtant il y a tellement de scandales qui se passent dans ce pays et il ne s’autosaisit jamais. Aujourd’hui il pourchasse des adversaires politiques et il veut que les Sénégalais considèrent qu’il n’y a rien de politique. Tout est politique là-dedans. Deuxièmement, il paraît qu’il a menacé aussi les acteurs politiques.

Il a dit d’une manière générale qu’il n’acceptera plus qu’on jette l’opprobre sur la justice.

Qui porte l’opprobre sur la justice ? Ceux qui parlent de scandales dans la justice ou ce sont ces scandales qui se produisent dans ce pays ? Avec le procureur de la République, les choses marchent sur la tête. Est-ce que les Sénégalais ont inventé le malaise qui se passe dans la justice ?

Peut-on accuser l’IGE concernant l’affaire Khalifa Sall ?

L’IGE, l’OFNAC, la Cour des comptes etc., pour moi, ils font un excellent travail. C’est vrai que je ne lis pas souvent tous les rapports mais ceux que je lis sont excellents. Les gens y font un travail objectif. Moi, mon problème, c’est l’utilisation que l’Exécutif fait de ces rapports. C’est un scandale. Les gens sont installés pour gérer ce pays, selon les principes et les slogans que Macky Sall avait d’ailleurs inventés : ‘’gestion sobre et vertueuse’’ etc. C’est de cette façon qu’on aurait dû gérer les rapports de ces organes de contrôle.

N’est-il pas aussi réducteur de dire que si on est de l’opposition, on ne doit pas rendre compte ?

Tout le monde doit rendre compte. C’est bien ce que je suis en train de dire. La Cour des comptes, l’OFNAC, l’IGE, ces organes font du bon travail dans l’ensemble. En tout cas, moi, ce que j’ai vu, c’est ça. Mon problème n’est pas à ce niveau. Justement, il faut rendre compte. Mais quand vous recevez des dossiers, vous mettez certains sous le coude, comme disait l’autre. Vous attendez l’approche d’élection pour en sortir certains tout en continuant de garder d’autres sous le coude, comme les rapports de l’OFNAC. Pourquoi Macky Sall ne s’est pas acharné sur ceux qui ont été épinglés par l’OFNAC comme il s’acharne aujourd’hui sur Khalifa Sall ? En tout cas moi, on ne peut pas me convaincre. On ne peut pas non plus convaincre les chauffeurs de taxi que j’entends, qui sont dans les grands palaces et autres lieux de fréquentation. En gros, on ne peut pas convaincre les Sénégalais que Monsieur le Procureur est en train de faire un travail  sans parti pris. D’ailleurs le Procureur lui-même, il dépend de qui ?

Mais cela a toujours été le cas dans la structuration de la magistrature.

J’ai toujours dénoncé cela, y compris quand Abdoulaye Wade était là, pour être précis. Je vais même au-delà du Sénégal, je parle de l’Afrique. Nous sommes en retard malgré nos richesses innombrables, parce qu’on a des gestions catastrophiques. Il faut changer cela. Donc vraiment, il faut prendre de la hauteur et voir que tout cela, c’est du petit jeu qui ne mène à rien du tout. Il faut réformer les institutions, rendre la justice indépendante, diminuer les pouvoirs de l’Exécutif et renforcer le Parlement. Que ces institutions soient séparées et soient fortes.

Justement, on est à 3 mois des prochaines législatives. Le Président Sall a fixé la caution à 15 millions et certains candidats, surtout indépendants, jugent ce montant élevé. Vous, qu’en pensez-vous ?

Ecoutez ! 15 millions, c’est moins que les 20 millions qui existaient quand nous,  on présentait une liste en 2012. Disons qu’il y a un progrès. C’est une avancée, il faut le dire clairement. Maintenant, est-ce que ce n’est pas encore trop élevé ? On peut le penser aussi. Moi, je n’ai pas de religion là-dessus. Par contre, j’ai un principe qui est que, on ne peut pas dire que c’est zéro franc pour aller avoir dix mille listes et que les impôts des Sénégalais financent des listes bidons. Je suis absolument opposé à cela. On ne peut pas vouloir l’intérêt des Sénégalais et ne faire aucun effort à titre individuel et personnel.

Pourtant le PDS et certains de ses alliés réclament une caution entre 3 et 5 millions. Comment appréciez-vous cela ?

De toute façon, il faut montrer qu’on est prêt à se sacrifier pour avoir de la crédibilité. C’est un minimum.

L’opposition dénonce des velléités de fraudes et un transfert massif d’électeurs. Avez-vous les preuves de vos accusations ?

Sada Ndiaye a produit des preuves à la conférence de presse de l’opposition.

De quel genre de preuves dispose-t-il ?

Rapprochez-vous de lui, il vous donnera des noms, prénoms et des filiations qui sont fausses.

Depuis 2000, on a toujours entendu ce même discours. A chaque veille d’élection, on parle de fraude. Mais pensez-vous qu’on peut, à l’heure actuelle, frauder des élections au Sénégal ?

C’est une très bonne question. Oui,  on peut frauder. Mais si frauder signifie bourrer des urnes, voter mille fois, ça, ce n’est plus possible. Il faut qu’on soit très clair. Il ne faut pas qu’on trompe les Sénégalais. Le jour du scrutin, bourrer des urnes ou voter mille fois, c’est devenu impossible. Avant, ça se faisait, maintenant ça n’existe plus. Maintenant, comment on fraude ? On fraude en amont. Mais c’est tout. Si on est 20 qui doivent voter ; j’ai 5, toi 10 qui peuvent voter pour toi. Si je peux m’arranger pour t’enlever 6 de tes 10, tu vas perdre.

Le vote étant secret, est-ce qu’on peut savoir en amont qui va voter pour qui ?

La science statistique, elle existe. Nous avons les résultats de tout le pays et de l’étranger. On connaît les zones qui sont favorables au pouvoir et celles qui lui sont défavorables. On peut, dans les zones favorables au pouvoir, favoriser le processus d’inscription. On peut dans les zones défavorables au pouvoir, défavoriser le processus d’inscription. Je ne suis pas en train de vous dire que le pouvoir est en train de réussir ce coup. Parce que ce coup, il est déjà perdu pour lui. Les Sénégalais veulent avoir la carte d’identité et pendant qu’ils y sont, ils s’inscrivent sur les listes électorales. Aujourd’hui, on a dépassé les 3,5 millions d’inscrits.

On va arrêter, disent-ils, le 21 avril prochain. On aura au moins 5,5 millions ou 6 millions d’inscrits. Ça, c’est clair et net. Ils se sont beaucoup fatigués pour créer des problèmes mais ça va être très marginal. Par contre, en 2015, on a surpris, la main dans la poche, des commissions d’inscription de la carte nationale d’identité, dans des officines de l’APR en train de faire faire des CNI à des gens. La CENA est allée sur place et a dit que c’est vrai. A Dagana,  les partisans de l’Alliance pour la République  ont fait faire des extraits de naissance en scannant la signature d’un des adjoints du maire. Donc il est possible de frauder en amont et ils sont en train de le faire. Mais tout cela est voué à l’échec.

L’ancien Président Abdoulaye Wade a appelé l’opposition à présenter une liste unique aux législatives. Où en êtes-vous ?

On avance et on avance bien.

Malgré les problèmes au sein du PDS ?

On avance très bien et vous en saurez quelque chose dans les jours et les semaines à venir. Maintenant, ce qui se passe au PDS, à l’APR, à l’AFP ou au PS, concerne les partis. Je ne fais pas de commentaires particuliers parce que les problèmes au PDS ne débordent pas pour l’instant. Par contre les problèmes à l’APR débordent. On a montré à la télé quelqu’un qu’on a failli assassiner, un gros mastodonte, la tête couverte de sang et qui venait d’une réunion de l’APR. Le Procureur ne s’est pas autosaisi à cette occasion. Ce sont des jeunes de la COJER.

Mais le problème semble être beaucoup plus sérieux au PDS.

Comment ça au PDS ? Ce qui se passe dans ce parti, c’est un débat où on discute. La violence n’existe pas dans tous les partis politiques. Ce sont les partis de pouvoir qui enregistrent ces violences. Au PS, c’étaient des armes à feu. En 1992 à Vélingara, toute la nuit, les gens se sont tirés dessus au PS. Ces combats, ce sont des batailles pour accéder aux ressources. Il faut bien comprendre que l’Afrique est riche mais les Africains sont pauvres parce que les richesses sont exploitées par l’étranger. D’ailleurs, on nous a mis dans la tête que nous sommes un pays pauvre. Ce qui est faux. Allez en Amérique, les jeunes Américains, on leur dit : à la guerre du Golfe, l’Amérique a gagné, à la 2ème guerre mondiale, elle a gagné. Ils grandissent avec l’Amérique a gagné. Ici on grandit avec nous sommes un pays pauvre.

Nous ne sommes pas un pays pauvre ?

On n’est pas un pays pauvre. Je suis désolé. Un pays qui a 700 km de côtes, 14 millions de gens, qui n’a pas de montagne. Nous sommes un pays mal géré seulement. Tous ceux qui ont eu à gérer ce pays ont une responsabilité dans cette situation.

Donc selon vous, nous sommes un pays mal géré et tous les hommes politiques ont leur part de responsabilité ?

C’est ce qu’il faut dire. Mais tous les hommes politiques n’ont pas leur part de responsabilité. Quand tout est bien, vous pouvez généraliser et chacun en profite. Mais quand ça se passe mal, il faut identifier les responsabilités.

Le régime de Macky Sall va mettre 600 milliards dans un TER (Train express régional) qui ne sert à rien du tout. Ces 600 milliards auraient pu servir à la création de postes de santé ou de forages pour apporter  de l’eau aux gens dans les zones rurales. On ne le fait pas. Au lieu de critiquer cela, on dit que nous sommes un pays pauvre. Ce n’est pas vrai. On est un pays très mal géré.

Selon Abdoul Mbaye il est impossible d’avoir une liste unique de l’opposition.

Je vais clarifier cette affaire. Nous, on ne parle pas de liste unique. Il y a eu en 2011 des gens qui ont parlé de candidat unique et qui n’y sont pas parvenus. Leur non-entente aurait provoqué la victoire de Macky Sall. Je veux que ça soit clair ; qu’on ne parle pas de liste unique. Elle n’est pas possible.

Quelle est la différence entre liste unique et liste commune ?

La liste unique c’est quand tout le monde est ensemble. Ce n’est pas possible. Tout le monde ne sera pas ensemble. Abdoul Mbaye l’a dit très clairement et je suis d’accord avec lui. La liste commune, c’est un certain nombre de forces politiques et sociales capables de battre la liste de la coalition au pouvoir et d’installer une nouvelle majorité à l’Assemblée.

Vous pensez que cela est possible ?

Tout à fait.

Comment comptez-vous vous y prendre ?

Non ce n’est pas à dire publiquement.

Mais on est à moins de 5 mois des Législatives.

Vous allez voir !

Comment vous préparez-vous en interne en perspective de ces élections ?

Pourquoi vous voulez que je vous dise la manière dont nous nous préparons ? De toute façon, chacun ira à ces élections avec ses propres moyens. Vous verrez le moment venu. And Jëf est dans des logiques de coalition et estime qu’il faut une liste commune de l’opposition capable de battre la coalition au pouvoir. Nous travaillons à cela. J’ai bon espoir que nous allons y arriver.

Etes-vous prêts à aller seuls aux élections en cas d’échec ?

S’il y a un échec, chacun tire les leçons. Je vous signale qu’en 2012, alors que nous sortions d’une élection où nous étions défaits, nous sommes allés aux Législatives sans argent et nous avons gagné, puisque nous avons un député. Les conditions sont infiniment meilleures aujourd’hui qu’elles ne l’étaient en 2012. Ces élections, ce n’est pas un problème de gagner des places. C’est pourquoi quand j’entends des gens faire des discours du genre : je veux être député, c’est nul. Tout le monde n’en est pas conscient. C’est pour cela d’ailleurs que je propose toujours à mes amis que quand nous aurons fini notre travail, nous allons faire le tour de toutes les directions de chaque parti membres de l’opposition. Nous allons nous asseoir pour expliquer clairement ce que ça signifie. Parce que si vous gagnez les législatives, vous formez un gouvernement. Ceux qui ne sont pas à l’Assemblée peuvent être ministres, directeurs généraux ou autre chose.

Vous êtes convaincus que la cohabitation est possible en 2017 ?

Mais bien sûr !

Actuellement, avec l’émiettement de l’opposition, est-ce que cela ne risque pas de constituer un handicap pour vous ?

Où est l’émiettement ? Justement, il faut créer une coalition qui fasse que dans chaque département, on ait plus que les 30% que le Président peut avoir. C’est aussi simple que ça. Les élections locales montrent clairement que si nous sommes ensemble, Macky et ses alliés n’apercevront même pas notre poussière.

Mais jusqu’à présent, aucune coalition crédible de l’opposition ne s’est encore dégagée !

Mais vous verrez !

Le Président Adama Barrow a séjourné à Dakar dans le cadre d’une visite officielle. Quel est votre avis sur les relations entre les deux pays après le départ de Yahya Jammeh ?

Elles ne changent pas. La Sénégambie, c’est un peuple avec deux Etats. Les gens n’ont pas suffisamment travaillé pour que le peuple sénégambien puisse gérer ses affaires de façon équilibrée et fructueuse pour les populations. Les Anglais et les Français y ont travaillé. C’est clair. Comme disaient les Yoroubas, la frontière qui séparait le Dahomey et le Nigeria séparait les Anglais et les Français et non les Yoroubas. Ici aussi, ça a été le cas. Mais les élites dans les différents pays, l’Afrique en général, sont encore aliénés pour l’essentiel. Dans les pays francophones, les gens sont contents de vous dire qu’ils vont à Paris ou ils viennent de là-bas. Dans les pays anglophones, ils sont contents de vous dire qu’ils vont à Londres où ils viennent de là-bas. C’est ce qui est dommage. Si les esprits ne sont pas désaliénés, on ne s’en sortira pas. Barrow, je ne le connais pas mais il m’a l’air très africain, très pragmatique aussi. Je pense qu’il est bien entouré. Je connais certains de son entourage depuis très longtemps, comme Khalifa Sallah, qui sont sages.

Que doit être, selon vous, la posture du Sénégal ?

Je prie pour que les relations entre le Sénégal et la Gambie deviennent des relations de confiance. C’est ce qui est fondamental. S’il y a la confiance, on aura le pont. Dans le document que j’ai fait et que j’appelle la ‘’vision pour un nouveau programme alternatif’’, j’aborde les relations entre le Sénégal et la Gambie. Je pense qu’il nous faut faire toutes les concessions possibles et imaginables pour qu’on puisse prendre son petit-déjeuner à Dakar et le déjeuner à Ziguinchor grâce au pont.

Mais ce pont, on ne l’aura pas tant qu’il n’y a pas la confiance mutuelle entre les deux pays. Ce que je vois aujourd’hui me donne de l’espoir. Si le Sénégal ne fait pas des erreurs majeures, je pense que ça ira. J’encourage le Président Sall à poursuivre dans cette direction. Mais je mets en garde aussi parce que souvent, ce qui crée les problèmes, c’est que la Gambie n’est pas une région du Sénégal. C’est un pays indépendant qui a la souveraineté internationale. Or ici, les gens veulent se comporter comme des colons. Si cette tendance n’est pas rigoureusement combattue, ce sera l’échec. Donc, nous devons nous comporter de façon responsable.

Comment analysez-vous nos relations avec nos voisins de la Mauritanie et de la Guinée ?

Il faut souhaiter que ces relations soient bonnes. Il n’est pas possible d’avancer dans ces conditions. On est des amis des pays qui sont à dix mille kilomètres et maintenant on ne s’entend pas avec des pays qui sont côte à côte, dont les frontières ont été tracées il n’y a pas très longtemps, à notre absence.

Mais est-ce que ces deux voisins aussi jouent le jeu ? Prenons l’exemple de la Mauritanie, cela fait plus de deux ans qu’elle refuse d’accorder les licences de pêche aux pêcheurs Guet-Ndariens. Mieux, elle a changé sa législation en matière de pêche.

Donc, puisqu’eux, ils ont fait ça, la faute leur revient. Donc les Sénégalais n’ont aucune part de responsabilité dans cette nouvelle situation. Est-ce que les eaux mauritaniennes nous appartiennent ? La Mauritanie est souveraine pour changer sa législation en matière de pêche ou dans d’autres secteurs. Je considère que le Sénégal et la Mauritanie doivent discuter de cette question en tant que pays frères et voisins et en ce moment, ma conviction est qu’ils trouveront des solutions. Parce qu’il n’y a pas un problème qui n’a pas de solution. Cela n’existe pas. 

PAR ASSANE MBAYE ET IBRAHIMA KHALIL WADE

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