Les exploitants sonnent l’alerte
L’inquiétude est le sentiment le plus partagé chez les cultivateurs de l’ex-Bud Sénégal. Ces derniers ont sonné l’alerte, lors d’un sit-in tenu sur le titre foncier 24-74 faisant 707 hectares dont les 207 sont déjà titrés, dans la commune de Diamnadio. Les exploitants de cette zone soulignent qu’ils risquent de perdre leurs terres par le fait d’investisseurs et de promoteurs qui se ruent sur leur lieu de travail pour s’en accaparer. De plus en plus, selon eux, les constructions en dur font légion dans la zone, malgré l’interdiction du président de la République. Cela à cause de la réhabilitation du forage de Beer-Thialane rendant plus rentable la zone, avec 50 000 m3 d’eau disponibles.
Pour Oumar Sakho, le président de la convention nationale pour le développement rural, actuellement, Bud exporte 15 000 tonnes de produits horticoles par an et plus de 3 000 personnes s’y activent par jour. Ce qui explique, selon Awa Diarra, qu’au dernier conseil des ministres, le président de la République avait demandé que ces titres soient réservés à l’agriculture. Mais depuis un certain temps, signale-t-elle, en accusant les services de l’Etat, « nous avons constaté que des gens nous viennent de partout avec des baux, prétextant avoir acquis des hectares. Ce sont les services du Cadastre, Domaines et receveur, parce que maintenant il y a de l’eau ». Ainsi, se désole-t-elle, « les autorités ont passé outre les instructions du chef de l’Etat pour avoir octroyé des hectares qui devaient servir à l’agriculture pour en faire des projets à usage d’habitation ».
De ce fait, Awa Diarra et ses compagnons demandent tout bonnement « l’annulation de tous les baux et que ce périmètre soit érigé zone horticole exclusive afin que Bud soit la vitrine de l’agriculture sénégalaise ». Dès maintenant, déclare-t-elle, une nouvelle forme de lutte est lancée pour que cela puisse être réalisé. En plus, les cultivateurs de l’ex-Bud Sénégal demandent au ministre de l’Agriculture la mise sur pied d’une commission afin de voir l’état des lieux et de suivi des instructions du chef de l’Etat.
PAPE MOUSSA GUEYE (RUFISQUE)