Cette année, la Foire internationale de Kaolack refuse du monde. Toutes sortes de produits locaux, de matériels électroniques et agricoles sont exposées. Venus souvent satisfaire leur curiosité, beaucoup  de visiteurs trouvent de quoi consommer sur place ou un article à ramener à la maison.

La Foire internationale de Kaolack (Fika) a grandi. Chez les exposants comme chez la clientèle, c’est la grande affluence. A 17 h, le grand espace est déjà bondé de monde. Marchandages et bousculades se partagent les lieux. L’animation devant les stands est assurée. Si ce ne sont pas les haut-parleurs, ce sont les marchands qui, à gorge déployée, essaient de capter l’attention des passants. Chaque exposant essaye d’être le plus visible. Dans cette compétition, les entreprises commerciales ne se laissent pas faire. Flyers et plaquettes sont distribués aux visiteurs et aux clients, les bâches publicitaires assurant plus de visibilité. Aly Touré est un commerçant qui a reçu la visite de Serigne Mboup. Il se félicite de la réussite du projet. Il est d’avis que tout ne doit pas être concentré à Dakar la capitale. La décentralisation de ces genres d’activités, dit-il, est une preuve de leadership à encourager.

Non loin, sur le même alignement, une vendeuse, membre d’un projet dénommé ‘’Baye doundé’’ (consommez ce que vous produisez) et qui commercialise des céréales ou produits céréaliers comme le mil, le couscous, le riz, le ‘’thiakri’’, le ‘’niéling’’ (couscous à base de mil) et le sirop ‘’bissap’’. Pour cette dame, cette initiative doit être prise en main par les Saloum-Saloum, car c’est une fierté de pouvoir exposer leurs produits dans leur région. Elle estime que la Fika va davantage assurer la promotion des produits locaux.

‘’ Le ‘robinet ngalakh’ fait ses preuves’’

Une autre dame très enthousiaste ne rate pas l’occasion de manifester son sentiment de satisfaction devant l’hôte du jour Serigne Mboup. ‘’Vous ne cessez d’investir pour votre région. Nous vous en remercions. Vous êtes sur les pas d’Imam Assane Cissé et de Serigne Mamoune Niasse (membres de la famille de Baye Niasse). Ces saints hommes qui ont œuvré pour l’intérêt de la population kaolackoise’’, encourage-t-elle avec détermination. Sa joie se justifie, en effet. Car les fruits et légumes s’écoulent bien dans cette Fika. Grande de taille, moulée dans son grand boubou, la commerçante a fait preuve d’originalité dans son offre. Devant sa cantine, elle a exposé un ‘’robinet ngalakh’’ (mélange de pâte d’arachide et de mil transformé). La tasse est vendue entre 300 et 500 F Cfa, selon que ça soit le petit modèle ou le grand. Sur la table, les pots sont bien rangés. ‘’Nous avons bien préparé le ‘’ngalakh’’, c’est propre et nous avons vu que les gens aiment ce que nous leur avons proposé. Ça se vend bien’’, s’enthousiasme-telle.

Quant à Tapsoba Séni, un Burkinabé, il a exposé ses chemises artisanales de toutes les couleurs, avec des designs variés : lin panaché avec du pagne tissé sur la colle ou bien des rouleaux. Le négociant se réjouit de recevoir tous les jours des clients qui adorent ses articles, vendus à 7 500 F Cfa l’unité.

‘’La Fika n’a plus rien à envier à la Fidak’’

En fait, dans cette foire, ce ne sont pas les clients et visiteurs qui font faut. Une bonne partie de la population afflue vers le cœur de ville de Kaolack. A l’entrée, un grand stand est réservé à l’entreprise Porokhane Investment Sarl spécialisée dans la vente de thé. Bien installée dans son espace avec ses coéquipiers, Ndèye Fatou Niang ne se plaint pas. La preuve, sa bâche est envahie de visiteurs qui veulent s’offrir un à deux verres de thé. Des hommes et femmes forment des groupes et sirotent leur ‘’boisson à la sénégalaise’’. De jeunes étudiantes, resplendissantes dans leurs uniformes, ont fini de prendre leur dose. Elles affirment être venues découvrir la foire. Elles apprécient l’initiative et se félicitent des prix, abordables à leurs yeux.

L’une d’elles, Mame Diarra, dit avoir acheté des nu-pieds, ‘’très jolis’’, à 2 500 F Cfa. ‘’Je n’ai même pas attendu d’être à la maison pour les porter. Je les ai essayés et ça m’a plu. Les prix ne sont pas chers ; vraiment, nous nous réjouissons de la tenue de la foire de Kaolack’’, dit-elle le sourire aux lèvres. Dans ses achats, Mame Diarra n’a pas oublié les produits destinés aux soins du corps. Dans sa main, un savon à base de carotte qu’elle s’est procurée à 1 000 F Cfa. Sa camarade Dieynaba est toute satisfaite du déroulement de la foire. Comme sa compagne, elle a acheté des nu-pieds en plus d’une perruque à 7 000 F Cfa. Au vu de ce qu’elle a découvert, Dieynaba pense que la Foire internationale de Kaolack (Fika) n’a plus rien à envier à la Foire internationale de Dakar (Fidak) qui était à sa 26e édition l’année dernière. La seule demande qu’elle formule à l’intention des organisateurs, c’est qu’ils redoublent d’efforts pour que cette foire attire les grands investisseurs du monde.

Dans cette 3e édition, les matériaux agricoles et électroniques ne sont pas en reste, avec la présence d’Inc-Co. Cette société est d’ailleurs le sponsor officiel, ce qui justifie que son grand stand abrite les plateaux de Télévision du Saloum (Tvs), la chaine de Serigne Mboup mise à contribution pour assurer davantage la promotion de ce rendez-vous d’affaires au cœur du Saloum.  

AIDA DIENE