La police appelle les populations à la vigilance et à garder leur sérénité
Plus touchée par le phénomène, la population de Mbacké et de Touba est sur le qui-vive. Avec les cas d’enlèvement et de meurtre soulevés ces derniers temps, les familles s’inquiètent du sort de leurs enfants. Du côté des autorités administratives et policières, on veille certes au grain, mais on relève en même temps quelques ‘’exagérations et fausses informations’’.
D’abord, en ce qui concerne l’affaire du neveu du professeur Maïssa Babou, le commissaire de police de Mbacké, Younouss Diédhiou, bat en brèche et rétablit la vérité des faits. Joint par téléphone, il déclare : ‘’Dans ce cas précis, il n’a jamais été question d’enlèvement. Ce qui s’est passé, c’est que les camarades de classe de l’adolescent avaient prévu de se rendre à Dakar pour une excursion. L’enfant a voulu partir avec eux. Et comme ses parents le lui ont interdit, il a fugué et s’est rendu de lui-même à Dakar’’, soutient le commissaire.
Le policier de s’étonner : ‘’Dès que j’ai eu cette information, je me suis dit qu’il y a des zones d’ombre. Comment des enfants de cet âge peuvent-ils échapper à la vigilance de leurs ravisseurs dans ces circonstances ? Finalement, les parents ont reconnu ce qui s’est réellement passé.’’
Malgré ces précisions de la police, la frayeur continue dans la commune de Mbacké et ses environs. Avant-hier, poursuit l’officier de police, un mécanicien s’est rapproché de ses services pour lui signaler un véhicule 4X4 qui roderait autour d’une école de la place. C’était vers les coups de 8 h. Le lendemain, des éléments ont été dépêchés sur les lieux, mais n’ont rien découvert d’anormal. Toutefois, le policier affirme n’être pas en mesure de parler de psychose. Il appelle cependant les populations à être plus vigilantes, tout en gardant leur calme et leur sérénité. ‘’Il ne faut pas céder à la panique’’, conseille-t-il.
Même son de cloche à Touba. Au bout du fil, le commissaire Mamadou Mbacké Diagne affirme, lui aussi, n’avoir reçu aucune plainte relative à un quelconque cas d’enlèvement. Par rapport aux six enfants dont il a été question, il déclare sans ambages que les informations à sa disposition, en ce moment, ne lui permettent pas de parler ‘’d’enlèvements’’.
Face aux déclarations de Younouss Diédhiou, ‘’EnQuête’’ a tenté de joindre l’économiste Maïssa Babou pour recueillir sa part de vérité, en vain. Le téléphone sonnait dans le vide.
A. FAYE