Boy djinné a pété les plombs à la salle d’audience du tribunal de grande instance de Diourbel où il était attrait hier pour des faits de vol commis en réunion et d’association de malfaiteurs. Finalement, c’est le 20 mars qu’il sera édifié sur son sort.

Devant la barre de la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Diourbel, présidée par le juge Ndir, Baye Modou Fall a déploré, hier, les dures conditions de son séjour carcéral. Il a demandé à être respecté, parce qu’il n’est pas un criminel ; il n’a jamais tué personne. Devant un public composé pour l’essentiel de ses parents, il est revenu sur les conditions de son transfert de Dakar à Diourbel. Il raconte qu’il a été ligoté, bâillonné et convoyé par des éléments du GIGN lourdement armés jusqu’à la prison de la capitale du Baol.

Affaibli, Baye Modou Fall, qui avait refusé, dans un 1^er temps, de se présenter devant la chambre criminelle pour être jugé, a fini par obtempérer, après que son avocat a menacé de quitter la salle, d’enlever sa robe et de ne plus lui servir de conseil. Cette méthode a fini par tempérer les ardeurs du prévenu, qui a pris place à côté de Moustapha Sow et de Ibrahima Ly, non sans déverser sa colère sur le magistrat Baye Thiam, coupable à ses yeux d’avoir ordonné aux gardes pénitentiaires de le torturer. A ce magistrat, il a demandé de prendre son tee-shirt de couleur bleue qu’il ne voulait pas porter et de le remettre à Macky Sall.

Le Chef de l’Etat, tout comme le Garde des Sceaux et Imam Ndao, ont été invités dans ce procès par le truchement de Baye Modou Fall qui s’en est violemment pris aux deux premiers nommés, avant de faire l’apologie du terrorisme, en disant que l’Imam Ndao était son marabout. Ce faisant, il a retracé le film de la tentative de vol commis au mois de janvier 2016 au marché Ocass. Il déclare qu’il était venu récupérer l’argent qu’un certain Ganila lui avait volé. Il n’a pu malheureusement rentrer dans ses fonds, parce qu’Ibrahima Ly qui devait l’amener chez Ganila l’avait informé de son projet de vol.

Une affaire qui a fini par foirer et qui leur a valu leur arrestation. Il n’y a jamais eu de vol, encore moins de tir de balle, selon ses dires. Après ses explications et les aveux de Moustapha Sow, un des coprévenus de Baye Modou Fall ainsi que ceux d’Ibrahima Ly, le procureur de la République qui n’avait pas voulu poser de questions, après que son souhait de voir l’affaire renvoyée lui a été refusé, a requis 3 ans d’emprisonnement ferme.

L’attitude du ministère public, souffle une source proche de la justice, « est une manière de protester contre le non-respect des institutions de la République, avec à sa tête le Chef de l’Etat et l’apologie du terrorisme faite par le prévenu ». Après ce réquisitoire, Abdoulaye Babou, avocat de la défense, a demandé que la peine de 3 mois qui est infligée pour des cas pareils soit appliquée à son client. La robe noire avait tenté en vain de faire invalider la procédure, en soulevant des exceptions de nullité tirées de l’article 101 du Code pénal en ses alinéas 01 et 04. Il n’a pas été suivi, les exceptions étant jointes au fond.

Djiby Yacine Guèye (correspondant Touba)