La déception du Sames
Entre le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) et le gouvernement, on ne parle pas encore tout à fait le même langage. Le syndicat est déçu de la rencontre de lundi dernier et en donne les raisons. Il a décidé de finaliser le plan de centralisation des urgences du 26 au 28 de ce mois.
La rencontre entre le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) et le gouvernement, ce lundi, à la Primature, n’a pas permis d’aplanir les difficultés. Au contraire, les blouses blanches sont passablement agacées par la situation et le font savoir. ‘’Le dilatoire ne passera pas’’, fulminent les médecins dans un communiqué parvenu à ‘’EnQuête’’. Cette rencontre, faut-il le rappeler, avait pour but d’évaluer l’état d’avancement des points de revendication. Etaient présents les différents représentants des syndicats de la santé, le ministre de la Fonction publique, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, sous la présidence du ministre Diène Farba Sarr.
Les syndicalistes constatent que sur les 7 points de revendication, aucun n’est totalement résolu. Et concernant la retraite à 65 ans et la création du corps des praticiens hospitaliers, aucune évolution n’a été notée. De ce fait, ils déplorent ‘’le dévoiement des objectifs de cette rencontre qui était annoncée’’ comme une rencontre avec le Premier ministre pour une prise de décision. Ils attirent ainsi l’attention du chef de l’Etat sur la situation ‘’délétère que provoquent ces reports répétés qui ne feront que raviver les tensions sociales’’.
Ainsi, le Sames a pris la décision de finaliser son plan de centralisation des urgences qui sera mis en œuvre du 26 au 28 mars 2018, à l’absence d’accord définitif. Dans ce sens, la liste des hôpitaux assurant la centralisation des urgences par région sera publiée incessamment.
En ce qui concerne les avancées, mais non significatives, aux yeux du Sames, il y a la question sur le prêt équipement. Les médecins soulignent que le directeur de cabinet du ministre du Budget a réitéré que son positionnement se fera à la fin du mois de mars 2018. Pour ce qui est des heures supplémentaires, le principe d’augmenter le taux horaire de nuit pour les médecins et les forces de défense et de sécurité, dit-on, est acquis. De même, à propos des prêts Dmc, le gouvernement s’engage à payer les conventions octroyées aux demandeurs jusqu’au mois de juillet 2010, soit un montant de 11 milliards de nos francs. Pour les autres demandes, il propose ‘’d’externaliser le service aux banques de la place, le crédit restant sans intérêt pour le bénéficiaire, l’Etat prenant en charge les frais liés à ce service pour un montant de 23 milliards de francs Cfa’’.
Mais le Sames, lui, veut un traitement préférentiel des dossiers de ses membres et compte transmettre la liste de ses adhérents avec des demandes en instance.
‘’Le Sames demande un traitement préférentiel des dossiers’’
Parmi les autres points de revendication, il y a le système de rémunération. Là, le Bureau exécutif national (Ben) du Sames renseigne que le compte rendu de la rencontre avec le ministre du Budget, avec les différentes hypothèses, a été transmis au Premier ministre qui n’a pas encore donné suite. Il y a aussi la question des parcelles à usage d’habitation. Le Ben du Sames rapporte que le ministère de l’Urbanisme a assuré que des parcelles seront disponibles à la fin du mois de mars. ‘’Il s’agit de 40 parcelles pour la Zone d’aménagement concerté (Zac) d’Ourossogui, 40 parcelles pour la Zac de Richard-Toll et 40 parcelles pour la Zac de Kolda’’. Le ministre de l’Urbanisme a aussi informé de la disponibilité du plan du titre réservé au lac Rose pour 200 parcelles, en attendant l’acte d’immatriculation. De ce fait, une réunion suivie d’une visite technique sera convoquée par le ministère de tutelle.
Un autre point concerne la création du corps des praticiens hospitaliers. Car, aux yeux des médecins, l’existence du corps des médecins n’est pas antinomique à celle des praticiens hospitaliers. Toutefois, le Sames constate que son mémorandum sur le sujet n’a pas été étudié. C’est pourquoi les syndicalistes disent marquer leur opposition à la signature du projet de décret tel quel. ‘’Le Sames se donne le temps de l’étudier sérieusement et de faire ses amendements’’, dit-on.
Une dernière revendication concerne la retraite à 65 ans. A ce sujet, le syndicat fait remarquer que ‘’le ministère du Travail n’a pas convoqué la rencontre sur la réforme des retraites qui devait intégrer ce point’’.
AIDA DIENE