L’Afrique condamnée à unir ses forces
Dakar a abrité hier une rencontre sur la problématique de la sûreté de l’aviation civile. Il en est ressorti que face à la menace terroriste, les Africains sont condamnés de s’unir sinon, bonjours les dégâts.
Le terrorisme ignore les frontières. Seule une grande détermination et une fermeté extrême peuvent venir à bout du phénomène. Pour l’Afrique, c’est une question de survie. En atteste le constat fait hier à Dakar par les experts de l’Appui à la sûreté de l’aviation civile en Afrique (ASACA). Le terrorisme est bien là et les risques de le voir se propager sont grands. Pour le directeur de cabinet du ministre Sénégalais des Infrastructures et des Transports, Aubin Sagna, Il est ''impérieux de mettre en place des mesures préventives efficaces et dissuasives''. Il s’agira de diffuser des renseignements sur les menaces en temps opportun.
Ces mesures doivent être déployées, à travers des contrôles de sûreté appropriés. Ce qui signifie pour M. Sagna une surveillance des mouvements de personnes, la garde des infrastructures, le contrôle des accès, l’inspection-filtrage. Il faut ajouter à ce dispositif la gestion des flux migratoires, car selon le directeur de l’ASECNA, il y a trop de monde dans les aéroports. D’où l’appel qu’il lance pour une meilleure sécurisation du périmètre des aéroports. L’accès de ces derniers doivent, à son avis, être ''normalisés''. Le Général Bruno Bollee, directeur de la coopération, Sécurité et défense au ministère français des Affaires Étrangères, insiste pour sa part sur les standards en matière de sécurité. Ils doivent être élevés partout aussi bien en Afrique que dans les autres continents pour plus de pertinence dans les démarches.
''Les menaces terroristes évoluent et se déplacent''
Là-dessus Dakar rassure. Du moins à en croire le directeur de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM), Pape Atoumane Fall qui a affirmé que ''les mesures de sécurité contre le terrorisme sont satisfaisantes et efficaces'' dans les aéroports Sénégalais. Il prévient tout de même qu’il faut toujours évaluer ces mesures car, ''les menaces terroristes évoluent et se déplacent''. Le mot d’ordre semble donc : ne point dormir sur ses lauriers. La formation des personnels est un maître-mot dans ce dispositif de veille. A ce niveau, l’atelier d’hier répond avec pertinence au besoin croissant des personnels concernés par une formation dans tous les domaines de la sécurité. ''Ils peuvent ainsi renforcer leurs capacités en planification conjoncturelle pour mieux faire face à la menace terroriste, grâce à de meilleures pratiques d’évaluation et de gestion du risque'', a déclaré Aubain Sagna.
Cette rencontre de deux jours intervient au lendemain de l’interpellation de dix présumés terroristes dont 3 Sénégalais et 7 Mauritaniens à Dagana (408 km de Dakar, au nord du pays). Ils ont été acheminés à Dakar où ils sont gardés à vue à la section de recherches de la gendarmerie nationale.
Dans les airs, Pape Atoumane fall joue la carte de l’assurance :''On rassure tout le monde que le niveau de sécurité est satisfaisant dans nos aéroports. Nous y avons installé des appareils pouvant détecter le moindre geste d’intrusion d’éléments prohibés dans les avions''. Il n’a pas manqué de préconiser, toutefois, l’évaluation les menaces terroristes, afin de mieux relever les défis.
Amadou NDIAYE