Un vent de licenciement empeste l’atmosphère
Au Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD) plusieurs travailleurs ne dorment désormais que d’un seul œil. Pour cause le licenciement annoncé de 41 employés disposant d’un Contrat à durée indéterminée.
Les travailleurs du Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD) recrutés en mars et avril dernier restent sur le pied de guerre. Même si rien ne leur est encore notifié, une note technique sur les charges du personnel qu’ils ont mis à la disposition du journal EnQuête les met dans tous leurs états. En effet, la note que les travailleurs attribuent à la direction générale du Coud et qui n’est pas encore publiée, fait état d’un licenciement de 41 travailleurs, tous disposant d’un Contrat à durée indéterminée.
Les raisons économiques avancées dans la note technique pour justifier le licenciement des travailleurs reste un argument ‘’fallacieux’’, selon les concernés. Ils confient qu’au moment où il est avancé des arguments économiques, le directeur général est en train de recruter des personnes. C’est le cas du recrutement du nouveau chef du service de l’approvisionnement et d’autres individus, confie-t-on. Suffisant, pour qu’ils parlent d’une décision purement ‘’politicienne’’.
Ce qui a le mérite d’afficher la peur chez nombre de travailleurs qui expliquent qu’il leur est impossible aujourd’hui de bénéficier d’un prêt bancaire à cause d’une note que le directeur du COUD aurait écrite aux différentes banques où sont domiciliés leurs salaires. Selon les explications des banques rapportées par les travailleurs, il est demandé aux banquiers de ne pas prendre le risque d’accorder un prêt aux 41 concernés car leurs contrats sont ‘’irréguliers’’.
Interpellé, le délégué syndical Adama Sène, bien qu’il reconnaisse avoir eu vent de ce licenciement, se refuse de croire en la véracité d’une telle mesure. ‘’J’entends les gens parler mais je me demande comment ils pourront aller jusqu’au bout sachant que le licenciement d’une personne bénéficiant d’un CDI n’est pas facile, surtout dans ce cas où l’on avance des motifs économiques’’, déclare le délégué syndical au COUD. Pour l’instant, il souligne que tout ça n’est que ‘’rumeurs’’ car jusqu’ici, personne ne l’a convoqué pour statuer sur la question. ‘’Et en pareil cas, les délégués syndicaux sont toujours convoqués pour la prise de certaines décisions’’, a-t-il ajouté.
Selon M. Sène, le COUD est alourdi par les portages des universités régionales sans que la subvention de l’Etat qu’il reçoit ne soit revue à la hausse. Ce qui fait dire au délégué syndical que le licenciement pour motif économique ‘’ne tient pas la route’’ et que l’Etat ferait mieux de régler la question du portage. A son avis, les raisons politiques qui minent le COUD ne devraient pas prendre illégalement le dessus sur l’emploi des gens. Réitérant son engagement aux côtés des travailleurs en question, Adama Sène en appelle à une discussion pour trouver des alternatives profitables à tous.
Nos tentatives d’entrer en contact avec Abdoulaye Diouf Sarr, le directeur de l’institution, pour plus d’éclairages se sont révélées vaines.
Amadou NDIAYE