Panier réussi pour Baba Tandian
Alors qu’on prédisait le pire au basket sénégalais après son élection, Baba Tandian a prouvé en deux ans qu’il pouvait être crédible à son poste de président. Même si beaucoup de choses restent à améliorer.
Il y a deux ans, fraîchement élu président de la Fédération sénégalaise de basket-ball (Fsbb) pour un mandat de quatre ans, Baba Tandian n'était pas avare de promesses : ‘’Le basket sénégalais va se développer’’. Elu à l’issue d’une élection controversée, qui a vu son prédécesseur Ass Gaye boycotter le vote, Tandian présente un bilan encourageant, à mi-parcours de son mandat.
Bon promoteur, mauvais communicateur
Avec Baba Tandian à la tête du basket sénégalais, finie la violence dans le basket et les coups d’arrêt dans le championnat. Patron du ballon orange, Tandian, en dix mois, a bouté le cancer qui rongeait depuis quelque temps certaines disciplines sénégalaises (lutte, football) : la violence... Une révolution qui a permis au stadium Marius Ndiaye de retrouver son public et le basket sénégalais une nouvelle image et une crédibilité aux yeux des sponsors. Convaincu qu’une fédération est d’abord une entreprise, celui qui a fait fortune avec son imprimerie, va chercher partout de quoi financer son sport. Dans son viseur, les entreprises leaders pour en faire des sponsors.
Avec Tandian, les sponsors se montrent : allant de Orange à la Lonase en passant par le Port de Dakar, Sénégal Airlines et autres. Une ruée de sponsors qui a permis au patron de la balle orange de remplir les caisses de la fédération comme il l’avait déclaré au début de son magistère, même si parfois le bilan de l’année est déficitaire comme l’année dernière avec un déficit de 200 millions de F Cfa. Là où beaucoup de ses prédécesseurs ont échoué, Baba Tandian a réussi en vendant le basket sur le plan national et même international. Car, un projet avec la Fédération espagnole de basket-ball a été mis à jour ; un internat à Hann Maristes où les enfants vont étudier et faire du basket. Plus encore, un financement de 15 millions de nos francs pour le bon déroulement du championnat sénégalais dans toutes les catégories avec les minimes.
Mais là où le président de la Fsbb a failli, c'est dans sa communication et dans sa gestion des crises. ‘’C'est dans la tempête que l'on reconnaît les vrais capitaines de bateau’’, dit le dicton. Les campagnes africaines de 2011 (Garçons et Filles), à Madagascar et au Mali ratées dans et en dehors du terrain, laissent un bilan pas élogieux de sa première année de gestion de compétitions internationales. Les raisons : la gestion improvisée de la nomination d’Alain Weizs pour l’Afrobasket des Hommes, la perte du titre des Lionnes à Bamako, son feuilleton tragi-comique avec Tapha Gaye, le flou qui entoure les 50 millions donnés par le président de la République d’alors, Abdoulaye Wade. Des tiraillements sur lesquels viennent s’ajouter ses conflits internes avec certains membres de la Fédération dont les Vice-présidents Mouhamed Sy et Aya Pouye. Mais aussi avec le journaliste d’un organe de presse de la place qui lui a valu un procès. A tel point qu'il a failli jeter l’éponge l’année dernière.
Ce qui reste à faire
Malgré un bilan positif a priori, il reste encore du chemin et il le sait. ‘’Il nous reste encore du chemin à faire’’, a-t-il déclaré mercredi lors de sa conférence de presse bilan de la saison. Des ‘’choses’’ comme un trophée continental qui fuit l’équipe nationale masculine depuis le sacre de Dakar en 1997, reconquérir le titre perdu à Bamako l’année dernière chez les filles. Outre, l’aspect trophée, il doit être plus souple avec les clubs et les membres du comité exécutif de la fédération. En parlant des clubs, la fédération doit mettre une politique d’accompagnement pour aider certains qui sont de plus en plus fatigués et en manque de ressources financières. Pis encore, voilà des années que les clubs sénégalais ne sont plus engagés dans les compétitions continentales pour faute de moyens. En équipe nationale, Tandian doit solutionner une bonne fois pour toutes l’affaire des primes qui ont coûté le titre au Sénégal mais surtout le cas des coaches de l’équipe nationale masculine, Cheikh Sarr et Parfait Adjivon qui restent toujours après 10 mois sans salaire. Côté infrastructure, la construction d’un nouveau stadium ou réfectionner Marius Ndiaye s’imposent pour abriter une Coupe d’Afrique de basket ou les championnats du monde car Marius Ndiaye ne rentre plus dans les normes de la Fiba.
MAMADOU LAMINE SANÉ