Les chiffres de l’OIM au mois de septembre 2020
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Entre le 1er et le 30 septembre 2020, 61 alertes ont été signalées à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), pour un nombre estimé à 663 migrants qui ont embarqué dans 14 pirogues. Leur destination était les îles Canaries.
Dans un document intitulé ‘’Le suivi des mouvements vers les îles Canaries depuis le Sénégal’’, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) présente les données collectées, en septembre 2020, par des informateurs clés habitant le long du littoral sénégalais, sur les mouvements de migration irrégulière depuis le Sénégal et à destination des îles Canaries (Espagne).
Entre le 1er et le 30 septembre 2020, selon le document parcouru par ‘’EnQuête’’, 61 alertes ont été signalées. Certaines alertes font état de départ de 14 embarcations depuis les côtes du Sénégal (au nord de Saint-Louis, à Gandiol), à Mbour, (Joal) et à Barra (en Gambie). Elles ont permis de faire partir 663 migrants. Ces derniers ont pris départ du Sénégal vers les îles Canaries ou vers/via la Mauritanie. Sur ces 663 candidats, il y a 13 femmes, 608 hommes migrants et 42 mineurs.
Le document relève, ainsi, le surpeuplement des embarcations et la hausse des disparitions en mer, suite à la recrudescence des inscriptions, le nombre croissant de naufrages en raison de la qualité hasardeuse des embarcations et, enfin, les violations, extorsions et abus de migrants liés à l’isolation des zones de départ.
Concernant ces lieux de départ, l’OIM cite : Saint-Louis, Gandiol, Mbour, Joal, Barra (Gambie).
1 475 personnes en instance de départ
L’organisme renseigne qu’au moment de finaliser le rapport, 16 listes avaient été ouvertes sur l’ensemble du littoral, en vue d’inscrire des candidats au départ. Le décompte faisait état de 1 475 potentiels migrants qui se sont inscrits en vue d’un départ prochain.
Le rapport ajoute que, depuis 2019, un nombre croissant d’individus empruntent la route migratoire ouest-africaine. Cette route, qui avait été particulièrement active par le passé, notamment en 2006, est redevenue une voie privilégiée des migrants. Elle consiste généralement en une traversée depuis les côtes du Maroc ou de Mauritanie vers les îles Canaries.
Toutefois, les départs se préparent souvent depuis les côtes du Sénégal et le trajet jusqu’aux îles Canaries comprend souvent plusieurs étapes intermédiaires. En 2006, plus de 32 000 migrants de la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre avaient emprunté cette route. En 2019, 2 698 migrants sont arrivés sur les îles Canaries et plus de 6 000 en 2020 jusqu’à fin septembre.
Les principales nationalités embarquant, depuis les côtes du Sénégal, sont des Sénégalais, Gambiens, Ghanéens, Nigériens, Maliens, Bissau-Guinéens et Ivoiriens.
414 personnes seraient mortes le long de cette route, en 2020
L'OIM Sénégal, qui surveille les départs depuis la côte, avec l'aide de membres de la communauté, depuis début septembre, estime qu'il y a eu environ 11 000 arrivées aux îles Canaries, cette année, contre 2 557 arrivées, la même période de l'année dernière. ‘’C'est encore bien en deçà des sommets enregistrés en 2006, lorsque plus de 32 000 personnes sont arrivées. Avec ce tragique naufrage, au moins 414 personnes seraient mortes le long de cette route en 2020, selon le Missing Migrants Project de l'OIM, qui a enregistré 210 décès dans cette région en 2019’’, lit-on sur le site de l’OIM.
CHEIKH THIAM