Un maçon tue son collègue et l’enterre sur place
Mouhamed Diabang assène trois coups de pelle à son collègue maçon et l'enterre dans le chantier où ils travaillaient.
La réclusion criminelle à perpétuité, c’est la peine requise hier, par le maitre des poursuites, contre le maçon Mouhamed Diabang. Ce dernier, poursuivi pour meurtre, vol avec violence et inhumation sans autorisation, a comparu devant la barre de la Chambre criminelle du tribunal de Dakar. Il sera élucidé sur son sort le 17 novembre prochain.
La cité Namora (Tivaouane Peul) a été le théâtre d’un crime crapuleux, en 2016. En effet, au cours d’une bagarre, le maçon Mouhamed Diabang a asséné trois coups de pelle à son collègue Abdou Dionne, à la nuque, lui ôtant ainsi la vie. Après son crime, Diabang a trainé le cadavre jusqu’au trou qu’il avait lui-même creusé et y a enterré la victime. Avant de s’éclipser, il a pris le soin de prendre le téléphone portable du défunt et son portefeuille. Le reste des affaires du disparu, le maçon l’a tout simplement dissimulé dans un coin du chantier. S’étant rendu lui-même à la gendarmerie, Mouhamed Diabang a fait face, hier, au président de la Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar. Poursuivi pour meurtre, vol avec violence et inhumation sans autorisation, l’accusé a uniquement contesté le chef de vol avec violence.
Interrogé sur le mobile du crime, le mis en cause déclare : ‘’J'avais demandé au défunt combien il percevait comme salaire. C'est sur ces entrefaites qu'on a eu un échange de propos aigre-doux. S’en est suivie une bagarre. Abdou étant plus costaud que moi, j’ai saisi une pelle et lui ai donné d’abord un premier coup à la nuque et il a trébuché. Ensuite, je lui ai porté un autre coup qui l’a mis à terre. Enfin, je lui ai asséné un troisième coup au même endroit qui lui a été fatale.’’
Poursuivant sa confession, l’accusé avoue avoir enterré le cadavre sur place, car il était paniqué. S’agissant du vol avec violence qui lui est reproché, il plaide non coupable et explique : ‘’J'avais pris le portable, les sandales, la carte d'identité de la victime après l'avoir exécuté. J'avais gardé tous ses objets dans ma chambre. Ensuite, je me suis rendu à la gendarmerie’’, a-t-il dit.
Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public a estimé que Mouhamed Diabang avait bien l’intention de mettre fin aux jours d’Abdou Dionne. A l’en croire, la violence des coups le démontre à suffisance. S’agissant du vol avec violence, le maitre des poursuites relève que ce chef ne souffre d’aucune contestation. Il en est de même, en ce qui concerne l’inhumation sans autorisation. A en croire le substitut du procureur de la République, c’est avec sang-froid que l’accusé a enterré la victime pour cacher son crime. Pour la peine, le ministère public a requis la réclusion criminelle à perpétuité contre Mouhamed Diabang.
Ce qui ne conforte guère le conseil de la défense. Selon la robe noire, son client a agi par instinct de survie. L’avocat précise que la victime était plus costaude et plus forte que son client. Il a sollicité la requalification de l’homicide volontaire en homicide involontaire. Il a demandé une application bienveillante de la loi pénale pour son client.
L’affaire mise en délibéré, la chambre rendra sa décision le 17 novembre prochain. En attendant d’être élucidé sur son sort, Mouhamed Diabang retourne à la citadelle du silence où il est détenu depuis 2016.
CHEIKH THIAM