Sébikhotane et l’équation de la pollution
Érigée en commune de plein exercice après la promulgation de la loi sur la décentralisation, la commune de Sébikhotane a du mal à changer son visage d’ancienne communauté rurale.
Bien que le nombre d’habitants ait considérablement accru (26 000 âmes), la commune rurale manque de tout. Aujourd’hui, elle est frappée par un déficit criard d’infrastructures de base. Pis, la commune ne parvient pas à se doter d’une voirie et l’insécurité y est grandissante en l'absence d'un poste de police ou de gendarmerie.Mais le problème qui menace le plus les populations, c'est celui de la pollution depuis que la commune est devenue un nouveau repaire d'unités industrielles. C’est d’ailleurs ce qui avait suscité l’ire de certaines populations qui avaient organisé une marche contre la pollution. Pour Alioune Badara Thiaw, ‘’c’était pour cette raison que tout Sébikhotane était sorti le 15 Juillet dernier contre la pollution des usines qui sont là’’. D’après M. Thiaw, les habitants de la ville sont en danger car ‘’la ville de Sébikhotane est encadrée par les deux zones industrielles ; ce qui peut être à l’origine d’une catastrophe’’. En outre, le protecteur de l’environnement de signaler que ‘’ce qui faisait le charme de cette localité est en train de disparaître. Le nombre des champs et vergers se réduit de plus en plus avec la spoliation des terres. Ce qui est en train de détruire les cultures’’.
Mais, du côté de la mairie, l’on assure que les études d’impacts environnementaux ont été faites. Mieux, l’édile de Sébikhotane de signaler que les usines et les habitations sont séparées par une distance minimum de 500 mètres. Mieux, l’Etat, par l’intermédiaire de l'Agence d'aménagement et de promotion des sites industriels (APROSi), s’occupe de l’installation des usines avec une prise en compte des normes environnementales. Selon le maire Mbaye Ciss, cette situation est due à la faiblesse du budget qui est de 400 millions de francs Cfa qu’il cherche à augmenter en encourageant l’installation d’unités industrielles. D’où la création d’une première puis d’une deuxième zone franche. ‘’Le but, c’est de faire en sorte qu’en moins de dix ans, Sébikhotane puisse faire plus de 2 milliards de francs de budget. Nous pourrons alors régler en même temps le problème du chômage’’, justifie le maire qui espère attirer plus de 20 entreprises avec la seconde zone franche.
Pape Moussa Guèye