Publié le 2 Dec 2020 - 14:41
FEUX DE BROUSSE

Les maires de Linguère demandent de l’aide

 

Les régions du Nord souffrent, depuis quelque temps, d’une multiplication des feux de brousse. Un fait qui risque de compromettre les activités dans cette zone sylvo-pastorale par excellence.

 

Cette année, la problématique des feux de brousse a pris de l’ampleur. A la date du 30 novembre 2020, le Sénégal a enregistré, dans neuf régions, 170 feux de brousse, soit une superficie totale brûlée de 14 793 hectares. Or, l’année dernière à la même période, on parlait de 19 cas pour 899 hectares. Et actuellement, la zone Nord est la plus touchée par ce phénomène. Face à cette situation, les maires du département de Linguère ont tenu à rencontrer le ministre de l’Environnement, en vue de trouver des solutions.

‘’L’année 2020 a été particulièrement pluvieuse dans tout le pays, et le département de Linguère n’a pas été épargné. Aujourd’hui, il y a un bon tapis herbacé et si on ne prend pas garde, ces ressources bénéfiques à l’élevage risquent d’être impactées. On a déjà commencé à enregistrer beaucoup de feux de brousse et cela même dans le ranch Dolly. On observe également des feux précoces. Prenons garde, sinon la catastrophe risque de se produire. La situation risque d’être compliquée pour ces populations qui dépendent exclusivement de ces ressources naturelles. Ces feux de brousse pourraient être à l’origine de déperditions scolaires et perturber la stabilité de bon nombre de ménages’’, décrit le président de l’association Yoro Sow. Ledit département présente un besoin de 308 km de pare-feu.

Au chapitre des solutions ‘’définitives’’ à un phénomène récurrent, les élus proposent la mise en place de pare-feu remplis de latérite. Une demande qui se heurte à un coût beaucoup trop élevé, selon les autorités. L’Agence de la reforestation et de la grande muraille promet de redoubler d’efforts et propose la mise en place de pare-feu verts. ‘’Nous allons réfléchir avec vous à planter des pare-feux verts à base de salane. C’est une plante qui résiste aux feux de brousse. Si on la plante en début d’hivernage, ça résoudrait le problème. Il nous faut aller vers cela et écrire ensemble un projet commun qu’on va présenter au bailleur. Je promets que nous ne ménagerons aucun effort’’, fait savoir son directeur Ali Haidar.

A la recherche d’une solution définitive

En réponse à l’ampleur de la situation, la tutelle compte lancer sous peu un programme de d’équipement de la Direction des eaux et forêts, ainsi que la réhabilitation des différentes unités de lutte contre les feux de brousse. ‘’On a demandé au ministre qu’il y ait, dans la zone Nord, un réseau de casernes et dans chacune, il y aura assez de citernes et de gradaires, de bulldozers, des salles de réunion pour sensibiliser les populations. J’ajoute que peu importe la quantité de pare-feu, de citernes ou de gradaires, sans un changement de comportement, cela ne sert à rien.

Le feu de brousse, c’est l’homme qui l’allume. Il faut que les maires nous aident dans la sensibilisation. Les populations doivent cesser de faire le thé dans la forêt ou d’y fumer une cigarette. Elles ne savent pas qu’un petit feu mal éteint peut provoquer un feu de brousse. Il faut faire attention à ces comportements, car la forêt est le restaurant de l’élevage’’, sensibilise son directeur.

Baidy Ba souhaite la mise sur pied de grands projets entre les ministères de l’Elevage, de l’Agriculture et des Collectivités territoriales. ‘’Je souligne également, poursuit-il, que les feux précoces sont un moyen de lutte contre les feux de brousse. Selon la loi, seul le président de conseil départemental a le droit de fixer la date des feux précoces. Il s’agit de brûler le tapis herbacé pour diminuer le potentiel en fourrage. Il se fait soit dans les axes routiers ou autour des villages. C’est organisé, mais souvent ce sont les populations elles-mêmes qui allument ces feux’’.

La solution définitive, selon le ministère, réside dans la prévention. Selon le secrétaire général du ministère de l’Environnement et du Développement durable, une réponse urgente est en cours d’élaboration.

EMMANUELLA MARAME FAYE

 

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