Un lieu, un symbole et une famille unie

Fondée dans les années 1960, au lendemain de l’indépendance du Sénégal, la Maison des anciens combattants de Thiès abrite, en son sein, un établissement moderne de santé composé de plusieurs services. A l’occasion de la 16e édition de la journée dédiée aux tirailleurs sénégalais, ‘’EnQuête’’ vous plonge dans l’environnement des anciens combattants où règne la solidarité.
Dans la ville de Thiès, au cœur du quartier Escale, trône la Maison des anciens combattants. Ici, flotte fièrement le drapeau du Sénégal sur son mat, devant la porte principale. Installée le long de l’avenue Lamine Guèye ou encore de la rue ‘’Sans soleil’’ comme l’appellent les Thiessois, la Maison des anciens combattants rivalise avec les commerces qui y poussent comme des champignons. Fiers d’avoir combattu pour leur pays, les anciens s’y retrouvent tous les jours pour passer du ‘’bon’’ temps ensemble, se remémorer des époques marquantes dans leur vie de militaire ou encore pour des rendez-vous avec les médecins. Une manière, pour eux, de déstresser et d’affronter les réalités de la vie civile. Tous ou presque débarquent sur place, les médailles bien arborées.
Cette maison constitue une seconde famille pour ces anciens, membres de l’Union régionale des anciens combattants (Urac) de Thiès. Celle-ci est le symbole de l’union. Une union sans faille. S’ils se séparent pendant la journée, c’est pour aller prendre le repas de midi et revenir sur place.
Emblème de raffermissement des liens, cette structure permet à plus 250 anciens soldats des armées sénégalaises de la région de Thiès de maintenir un élan de solidarité souveraine. Peu connue des Thiessois, elle accueille pourtant, outre les anciens engagés dans les différents théâtres d’opération, des veuves de militaires et même des citoyens lambda. Aussi, même si son nom l’indique, la Maison des anciens combattants n’est pas tout simplement un lieu de rencontre entre anciens. Au-delà, elle est une structure sanitaire composée de plusieurs services et qui fait la fierté de l’ancien combattant.
Selon l’adjudant-chef à la retraite et président de l’Union régionale des anciens combattants (Urac) de Thiès, cette infrastructure a été mise sur pied pour venir en aide aux anciens, aux victimes de guerre, aux invalides et à leurs veuves. Mais, aujourd’hui, il rappelle qu’avec le soutien de l’État du Sénégal et de leur partenaire établi à Caen, en France, il y a une diversité dans les offres de services au bénéfice de tous. ‘’Nous avons beaucoup de services au niveau de la Maison des anciens combattants. Nous avons un matériel d’ophtalmologie, un service dentaire, une salle d’hospitalisation, de chirurgie, une pharmacie, un service de kinésithérapie, etc. Tous travaillent à soulager les anciens combattants, les victimes de guerre et les épouses des militaires décédés. Nous avons aussi, avec l’appui des partenaires, envisagé de faire venir un gynécologue et un urologue. Ce sont deux services indispensables pour le bon fonctionnement de notre maison’’, explique Mandiaye Ndiaye, précisant que la Maison des anciens combattants est ouverte à tous les citoyens de la ville de Thiès qui souhaiteraient venir s’y faire soigner.
La culture de l’entraide, viatique des anciens combattants
Dans ces locaux, indique le président de l’Urac de Thiès, le social, l’entraide, le partage, bref la solidarité sont les maitres mots. ‘’La maison n’a pas été installée pour chercher un bénéfice quelconque. On s’entraide. Nous sommes là pour les populations, parce que nous recevons une subvention de la part de l’État du Sénégal via le préfet du département. Cette maison-là est tout ce que nous avons de plus cher’’, se réjouit le successeur du major Diadji Niang. Mandiaye Ndiaye invite tous les anciens ayant au moins effectué une opération extérieure à se rapprocher du service administratif des anciens combattants logé dans les locaux de l’Urac, pour enclencher leur processus d’enrôlement pouvant les conduire à l’obtention de la carte de l’ancien combattant. Ce qui leur permettra de bénéficier de tous les privilèges.
Cette année, la 16e édition de la Journée des tirailleurs sénégalais a été célébrée sous le thème ‘’Rendre hommage au Pr. Iba Der Thiam’’. D’après le colonel commandant la zone militaire n°7, Boubacar Koita, le défunt historien dont l’université de Thiès porte désormais le nom, était un ‘’grand défenseur des tirailleurs’’. Ces derniers, précise-t-il, sont aujourd’hui ‘’la source ou le mobile pour avoir un monde libre’’.
GAUSTIN DIATTA (THIES)