Ousmane Sonko placé sous contrôle judiciaire
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Ousmane Sonko hume l’air de la liberté, sous contrôle judiciaire. Le leader du parti Pastef/Les patriotes a fait face, hier, au doyen des juges Samba Sall, qui l’a inculpé pour les chefs de viols, de pédophilie et de menaces de mort que lui reproche la masseuse Adji Sarr.
Sa garde à vue levée, dimanche nuit, Ousmane Sonko a été entendu, hier, par le juge d’instruction Samba Sall qui l’a inculpé pour viols, pédophilie et menaces de mort, selon son conseil Me Ciré Clédor Ly. Le leader du parti Pastef/Les patriotes est placé sous contrôle judiciaire, alors que le maître des poursuites avait requis le mandat de dépôt à son encontre.
Même si la nouvelle a suscité de l’émotion chez certains, Ousmane Sonko reste à la disposition de la justice. En effet, il doit respecter un certain nombre d’obligations, dont l’interdiction de quitter le territoire. Il doit également s’abstenir de communiquer sur tout ce qui touche à cette affaire pour laquelle il est inculpé. Ousmane Sonko est contraint de se présenter, régulièrement, devant le juge.
Ses partisans, qui réclamaient sa libération, ont investi les abords du tribunal, très tôt le matin. Ils ont trouvé, sur place, un impressionnant dispositif sécuritaire. En effet, des hommes en tenue étaient postés dans chaque coin et recoin, pour veiller au grain.
Pour rappel, Ousmane Sonko a été cité dans une affaire de mœurs dont la plaignante Adji Sarr lui reproche les faits de viols multiples et menaces de mort. Alors qu’il se rendait au tribunal pour répondre à la convocation du juge d’instruction du 8e cabinet, après la levée de son immunité parlementaire, le leader Sonko, escorté par une marée humaine, avait été arrêté pour trouble à l’ordre public et placé en garde à vue. Ce fut le point de départ d’une série de manifestations un peu partout dans le pays.
Des heurts qui ont provoqué plusieurs morts, du côté des manifestants, et beaucoup de blessés dans un état grave, dans les deux camps (populations et forces de l’ordre).
Réactions Malick Gackou ‘’C’est une demi-victoire. Nous allons nous battre jusqu’à la victoire finale’’ ‘’C’est une décision du peuple sénégalais que nous saluons. Nous félicitons le président Ousmane Sonko pour son courage et sa bravoure. Nous remercions la jeunesse sénégalaise pour son combat. Et le combat du peuple va continuer, afin que le Sénégal puisse être une terre irréversiblement ancrée dans la démocratie, la paix et pour le développement économique et social de la nation. Le peuple sénégalais doit rester debout. Comme je l’ai dit tout à l’heure, c’est une demi-victoire. Nous allons nous battre jusqu’à la victoire finale. C’est-à-dire, la libération du peuple et que le peuple sénégalais puisse enfin obtenir tous ses droits, et les droits du peuple sénégalais sont inaliénables à l’expression des libertés démocratiques. C’est la raison pour laquelle nous nous battons et nous continuerons à nous battre jusqu’à satisfaction du peuple sénégalais.’’ ME BAMBA CISSE ‘’Il y avait, à l’audience, 16 vaillants avocats’’ ‘’Il y avait, à l’audience, 16 vaillants avocats. Ils se sont battus, depuis le début, arme judiciaire à la main, pour obtenir une mesure salutaire qui a été délibérée par le doyen des juges. Il est placé sous contrôle judiciaire. Nous le prenons comme un bel acquis pour la défense, mais estimons devoir rester vigilants sur la suite de la procédure. Comme vous le savez, il y a une autre affaire d’appel à l’insurrection pour laquelle l’Assemblée nationale a été saisie et pour laquelle une demande de levée d’immunité parlementaire a été faite contre monsieur Ousmane Sonko. Au-delà de cela, il y a une procédure pour laquelle il a été arrêté à la cité Mermoz et, hier, la garde à vue avait expiré à 16 h. Il était normal que, lorsque la garde à vue est expirée, que les autres soient libérés. Lui a été maintenu par le fait d’un mandat d’amener. Pour des raisons de sécurité, nous avons décidé qu’il reste là-bas, pour être présenté aujourd’hui devant le juge. ‘’Le doyen des juges a pris ce qu’on appelle une ordonnance contraire au réquisitoire du procureur de la République qui avait demandé le mandat de dépôt dans le contexte. Mais aujourd’hui, le doyen des juges a pris son contre-pied estimant, compte-tenu des éléments objectifs de la procédure, que je ne peux point révéler ici, de le mettre en liberté provisoire sous contrôle judiciaire.’’ ME CIRE CLEDOR LY ‘’Il est temps que l’on se débarrasse de juges et de procureurs qui pervertissent notre culture judiciaire’’ ‘’Nous considérons que sa détention est arbitraire. Il est inculpé sur le dossier de viols et le juge, apparemment, aurait augmenté les menaces de mort. Mais cela n’a pas d’importance. L’importance, c’est qu’on a imposé un rapport de force à la population. Cette population, par sa mobilisation, a prouvé qu’elle n’avait plus confiance, malgré ces rapports de force qui ont empêché que l’escalade continue contre Ousmane Sonko. C’est cela la réalité et il est temps que l’on se débarrasse de juges et de procureurs qui pervertissent notre culture judiciaire. Le procureur de la République doit démissionner. On doit l’enlever de ce poste. Le doyen des juges aussi, pareillement, et tous les magistrats qui ont toujours été à la solde du pouvoir Exécutif et qui ont fait que l’Etat de droit a reculé. Ces magistrats, on devrait les affecter ailleurs. ‘’Notre client n’a jamais eu peur. Il sait que le peuple a rompu avec l’Etat dictatorial, que le peuple était convaincu que tout était sous le fait d’un complot… Il est inculpé pour viols, pédophilie et menaces de mort. Il est manifeste que la décision du contrôle judiciaire prise ne l’a pas été, parce que c’est un cadeau ; c’est parce qu’ils ont compris que le peuple en a assez de la manipulation de la justice. Que les inculpations qui sont le complot de personnes qui sont complices avec des personnes qui sont dans l’appareil judiciaire et qui sont complices avec l’Exécutif…’’ |
MAGUETTE NDAO