Mes Mamadou So et Dior Diagne s’écharpent
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Le bâtonnier de l’Ordre des avocats est appelé à trancher entre deux de ses collègues, Me Dior Diagne et Me Mamadou Papa So. Deux protagonistes cités dans l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr.
Sur la table du bureau de Me Papa Leyti Ndiaye, Bâtonnier de l’Ordre national des avocats, reposent deux plaintes. L’une a été produite par Me Dior Diagne, le 9 mars dernier, contre Me Mamadou Papa Samba So qu’elle désigne être l’auteur de la plainte pour viol déposée par Adji Sarr contre le député Ousmane Sonko. L’autre plainte, dont ‘’EnQuête’’ détient copie, est de Me So qui a décidé de contre-attaquer, en fournissant des éléments de réponse aux accusations de Me Diagne.
Maitre So y soutient qu’il n’a jamais rencontré Mlle Sarr. Qu’il n’a jamais touché un clavier pour rédiger une plainte, ni soutenu s’être abstenu de communiquer, parce qu’Ousmane Sonko avait préféré établir la thèse du complot, en la désignant, elle, comme l’auteure de la plainte d’Adji Sarr, dans le but bien calculé de créer un lien direct entre les faits qui lui sont reprochés, le ministre de l’Intérieur et le président de la République. ‘’J’ai soutenu devant vous que le 2 février, le jour des faits, et le 3, date de la plainte, j’étais à Ziguinchor. Ainsi, je ne pouvais être avec elle. Mon séjour a duré du 31 janvier au 4 février pour différentes plaidoiries au tribunal de grande instance de Ziguinchor. Il est facile de vérifier. Comment, dans ces circonstances, j’aurais pu rédiger une plainte et recevoir en même occasion la dame Adji Sarr ? Le 11, elle fait un publireportage ou la plainte est publiée in extenso. Je ne comprends pas la démarche de Me Dior Diagne et le but recherché’’, poursuit-il.
Me So admet avoir reçu Adji Sarr
Selon la robe noire, Me Dior Diagne, en ne faisant pas de déclaration publique, a violé le serment de l’avocat et par la même occasion, les dispositions de l’article 22 du règlement intérieur sur la déontologie des avocats et mis gravement en péril la vie d’un confrère et de sa famille. Il a estimé sur ces points que les reproches de sa collègue sont spéciaux. Il en appelle à l’appréciation des articles 44 alinéas 1 du règlement intérieur sur la déontologie des avocats que sa consœur a bien voulu répondre dans sa lettre plainte, même si ce n’est pas pour les lui opposer.
L’avocat poursuit : ‘’Je ne pouvais m’opposer volontaire à des sanctions disciplinaires et pénales (article 363 du Code pénal). Pour autant que les dispositions de l’article 22 du règlement N5 du règlement de l’UEMOA sont claires, vis-à-vis de Me Dior Diagne, je n’ai pas manqué à une obligation de loyauté et de confraternité laquelle, je le rappelle, ne doit pas être de nature à compromettre les intérêts du client.’’
Seulement, Me So confie avoir rencontré la masseuse Adji Sarr, même si, dans la plainte, il ne s’avance pas sur ce qu’ils se sont dit et l’objet de cette rencontre. ‘’Pour terminer, écrit-il, je précise que la dame Adji Sarr n’est pas cliente, mais pour l’avoir une fois reçue, l’obligation de garder le secret professionnel pèse et pèsera toujours sur moi. Pour éviter aussi les conflits d’intérêt, je ne pouvais commencer ni avec Ousmane Sonko ni avec ses avocats pour connaitre leur stratégie de défense. J’exige que la plainte de Me Dior Diagne, Monsieur le Bâtonnier, soit instruite, car j’entends poursuivre autant pour dénonciation calomnieuse devant les juridictions pénales’’, lance M. So.
Ce dernier précise : "J'ai soutenu avoir reçu la dame Adji Sarr quinze jours auparavant et dans mon bureau à Dakar et lui ai donné des conseils. Le jour des faits, je ne lui ai pas parlé et je ne l'ai pas mise en rapport avec un médecin. Donc, les déclarations de la consœur sont fausses."
CHEIKH THIAM