La réforme des Masters entamée cette année
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Malgré la mise en place du système LMD (Licence-Master-Doctorat) dans les universités et établissements d’enseignement supérieur du Sénégal, les sortants de ces Masters restent souvent sans qualification, du fait de l’enseignement général qui y est dispensé. Pour normaliser ces diplômes, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation veut réformer le système.
L’enseignement au Sénégal reste toujours général, malgré les besoins du marché du travail. Pourtant, dans les universités et établissements d’enseignement supérieur du Sénégal, 295 Masters sont dispensés aux étudiants. Malgré ce nombre important de filières, peu d’étudiants sortent opérationnels de ces lieux. C’est pour cette raison que le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation veut normaliser l’ensemble des Masters. Il souhaite que les étudiants sortent avec des qualifications, afin de pouvoir très vite intégrer le marché du travail. ‘’Dans notre système d’enseignement public, nous avons 295 Masters. Nous avons 26 000 étudiants en Master. Le nombre de Masters professionnels est très limité (…) Ce dispositif n’est pas performant donc. Il faudra revoir les choses. Il faut, dès cette année, entamer la réforme’’, a souligné Cheikh Oumar Hann, lors de la cérémonie d’ouverture d’un atelier sur la normalisation des Masters à Saly Portudal, hier.
Dans ce sens, indique le ministre, les services de son département ont réuni les chefs d’établissement qui ont en charge le volet académique des universités. ‘’Nous avons contacté également certains partenaires sociaux pour se pencher sur la question ensemble, parce que nous savons tous que le système ne marche pas. Il y a 295 Masters pour 800 professeurs de rang et 26 000 étudiants’’, fait-il savoir. Selon lui, il y a eu beaucoup de dysfonctionnements qui ont conduit à cela. Si tous les étudiants en Licence veulent aller en Master, c’est parce qu'ils n’ont pas une formation qui leur permet d’accéder à un emploi.
Ainsi, promet-il d’échanger avec les étudiants et tous les acteurs du secteur. Le travail est déjà entamé, puisqu’une Commission de la réforme est mise en place par le président de la République et dirigée par le Pr. Oumar Sock.
De façon concrète, fait savoir Cheikh Omar Hann, ‘’tout devrait aller vers la professionnalisation des filières et l’employabilité des diplômés, parce que la finalité, c’est qu’ils puissent trouver un travail pour le développement économique et social de notre pays’’. Pour y arriver, le ministre estime que le travail ne va pas se limiter à cet atelier. ‘’Nous terminons mercredi. Je viens de donner des instructions aux recteurs et aux chefs d’établissements d’enseignement supérieur pour qu’ils rencontrent, dès leur retour dans les campus jeudi ou vendredi, les étudiants, les personnels administratif et technique. Je pourrais après les recevoir dès la semaine prochaine. Suivra le lancement de la procédure, parce qu’il nous faut aller très vite. Dans un mois, tout cela devra être finalisé‘’, dit-il.
IDRISSA AMINATA NIANG