Moustapha Sidibé encourt 10 ans de réclusion criminelle
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Dix ans de réclusion criminelle. C’est la peine qu’encourt Moustapha Sidibé, si la juge de la chambre criminelle suit le réquisitoire du parquet. Il est accusé d’avoir tué son ami Alioune Badara Niang.
Après plusieurs années d’amitié, Moustapha Sidibé et Alioune Badara Niang se sont séparés brusquement. Pour des broutilles, Moustapha Cissé a tué Alioune Badara Niang, en décembre 2017. La veille du Magal de Touba, les deux protagonistes ont eu une vive altercation. Si la mère de la victime et le témoin Amadou Lamine Cissé évoquent l’argent comme mobile du crime, l’accusé avance une autre cause. Selon ce dernier, le défunt et lui ont eu une altercation à cause du chanvre indien. A l’en croire, son ami n’a pas apprécié le fait qu’il lui ai interdit de fumer ce produit prohibé devant sa maison.
D’après les déclarations de l’accusé, le défunt a même été arrêté pour usage de chanvre indien, avant d’être relaxé. ‘’Le jour des faits, Alioune Badara Niang a envoyé notre ami Amadou Lamine Cissé pour qu’il vienne me faire sortir. Celui-ci ayant réussi sa mission, m’a abandonné dans un terrain vague avec la victime. Nous nous sommes battus une première fois. Comme il était ivre, j’ai décidé de le laisser, mais il est revenu à la charge, muni d’un couteau’’, raconte le comparant. Il précise : ‘’J’ai tenté d’arracher le couteau, mais l’arme est tombée. Quand j’ai réussi à la ramasser, Alioune, qui venait m’attaquer à nouveau, a reçu accidentellement un coup de couteau à la poitrine.’’ D’après Moustapha Cissé, il ignorait la gravité de la blessure qu’il avait infligée à son ami. D’autant plus que, dit-il, celui-ci a rejoint, à pied, la route principale pour chercher secours. ‘’Je n’ai jamais eu l’intention de le tuer. On se fréquentait depuis l’âge de 7 ans’’, regrette-t-il.
Sa thèse est battue en brèche par la mère de la victime qui raconte que son fils avait chargé l’accusé de vendre sa moto. Ce dernier ne lui ayant pas remis la totalité de l’argent de la vente, il est allé à sa rencontre pour lui réclamer le reste de son argent. Car, selon la dame qui est meurtrie par la perte de son fils, Alioune Badara Niang comptait se rendre à Touba pour le Magal.
Le représentant du parquet, pour qui les faits sont constants, a requis 10 ans de réclusion criminelle contre Moustapha Sidibé. Le maître des poursuites a relevé que la victime, avant de succomber à ses blessures, avait désigné l’accusé comme l’auteur de sa blessure qui lui a été fatale.
Le conseil de la défense a sollicité la requalification du chef de meurtre en coup mortel, d’autant plus que son client a subi la furie de la victime. Pour la peine, la robe noire a demandé une application bienveillante de la loi pénale.
La chambre rendra sa décision le 7 avril prochain.
MAGUETTE NDAO