L’optimisme règne pour la libération de Guy Marius Sagna et Cie
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L’activiste Guy Marius Sagna a été entendu dans le fond par le juge du 3e cabinet. Son avocat a introduit une demande de liberté provisoire et se dit confiant.
L’espoir est permis, pour la libération de Guy Marius Sagna. L’activiste, arrêté le 22 février dernier et poursuivi pour association de malfaiteurs et organisation de mouvement insurrectionnel, a été auditionné sur le fond, hier, par le juge d’instruction du 3e cabinet. Une étape préalable à la l’introduction d’une demande de liberté provisoire. Et qui pourrait permettre au mis en cause de humer à nouveau l’air de la liberté, un mois après son interpellation musclée.
D’ailleurs, son avocat n’a pas tardé à s’y atteler, à peine son face-à-face avec le juge terminé. ‘’Aussitôt après l’audition, j’ai déposé une demande de mise en liberté provisoire. On attend une décision dans 48 heures. Nous espérons que dans les heures à venir, il sera libéré’’, déclare un Me Moussa Sarr très optimiste.
Cette posture, l’avocat la fonde sur deux raisons : ‘’La première est que Guy Marius Sagna a été arrêté sur la base de faits imaginaires. C’était une arrestation préventive. Il n’a posé aucun acte et n’a tenu aucun propos insurrectionnel. La seconde est qu’avec le climat de décrispation, nous espérons que le juge va aller dans le sens de lui accorder une liberté provisoire pour consolider cet état de fait et apaiser définitivement le climat social.’’
Guy Marius Sagna, Assane Diouf et Amadou Clédor Sène ont été arrêtés les 22 et 23 février denier dans leurs domiciles respectifs, par des éléments de la Dic (Division des investigations criminelles) et envoyés plus tard en prison. Les autorités policières nourrissaient des craintes de trouble à l’ordre public, en marge de la procédure de levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko, visé par des accusations de viols et de menaces de mort. Ils avaient retrouvé en prison beaucoup de jeunes manifestants interpellés lors de manifestations au domicile du leader du Pastef.
Dix-neuf d’entre eux ont été placés sous mandat de dépôt, accusés de ‘’participation à un mouvement insurrectionnel ; violences et voies de fait à agents de la force publique dans l'exercice de leurs fonctions, dégradation de biens appartenant à l'État, association de malfaiteurs et incendie criminel contre tous’’. A ceux-là, s’ajoutent Mame Dame Lô et Bada Ndiaye arrêté à Touba, les étudiants Amadou Sow et Mamadou Woury Barry cueillis au campus social de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, et l’administrateur du Pastef Birame Soulèye Diop ainsi que le coordinateur du Pastef-Dakar, Abass Fall.
Hier, a été le point de départ des interrogatoires séparés de tous ces détenus que l’opposition qualifie de politiques. Tous devaient se présenter devant le premier cabinet d'instruction. Mais ‘’le doyen des juges s’est fait substituer par le juge du 3e cabinet. Il est en convalescence’’, renseigne Me Moussa Sarr.
Toutefois, l’audition s’est passée dans d’excellentes conditions, selon l’avocat. Guy, ajoute-t-il, a répondu à toutes les questions dans le calme et la sérénité, tout en continuant à clamer son innocence.
Mais tout n’est pas gagné pour autant car, précise Me Moussa Sarr, ‘’je ne connais pas la position du parquet. La demande de liberté provisoire sera envoyée au parquet pour avis et observation. Après, on saura quelle a été sa position’’.
Leader du mouvement Frapp/France dégage (Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine) qui dénonce notamment le franc CFA et les accords de partenariat économique (APE), Guy Marius Sagna était déjà en prison au même moment de l’année 2020. Entre novembre 2019 et mars 2020, il avait été arrêté après s’être agrippé aux barreaux du palais de la République, après une manifestation pour la dénonciation d’une hausse sur les prix de l’électricité.
Lamine Diouf