Le Sels dépose un préavis de grève
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Un préavis de grève a été déposé, hier, par le Syndicat des enseignants libres du Sénégal/Authentique (Sels/A). Les enseignants exigent du gouvernement le respect strict du protocole d’accord signé le 30 avril 2018 et de tous les engagements pris, en plus de la réouverture des négociations.
Le Syndicat des enseignants libres du Sénégal/Authentique (Sels/A) déposait hier un préavis de grève. Dans la lettre envoyée au ministre de la Fonction publique, dont ‘’EnQuête’’ détient une copie, ces enseignants exigent du gouvernement le respect strict du protocole d’accord signé le 30 avril 2018 et de tous les engagements pris par le gouvernement. Ils exigent également l’ouverture des négociations sur le système de rémunération des agents de la Fonction publique ; la réouverture du concours des normaliens instituteurs, la prise en charge des années d’exercice dans le reclassement des décisionnaires qui changent de corps ; la réorganisation des CAP/CD, l’automatisation du paiement de la pension de retraite.
Contacté par ‘’EnQuête’’, le secrétaire général du Sels/A, Abdou Faty, accuse la ministre de la Fonction publique d’être à la source de tous leurs maux. Selon lui, elle est l’incarnation de l’immobilisme de la carrière des fonctionnaires et des agents de la Fonction publique. ‘’ Nous déposons ce préavis, afin que le gouvernement rouvre les négociations sur le système de rémunération, sur les lenteurs administratives sur le cas des décisionnaires. Nous pensons que ce gouvernement fera tout avant l’expiration de ce préavis pour nous appeler à la table de négociations avec un monsieur monitoring digne de ce nom, afin de dépasser cette situation’’, souhaite-t-il.
Au cas contraire, il annonce qu’ils iront vers des plans d’action avec la communauté éducative.
Le Sels/A, membre du G7, a demandé récemment le départ du ministre de la Fonction publique Mariama Sarr. Les enseignants, en colère contre elle, estiment que le système de rémunération doit être définitivement redressé, d’autant plus que, disent-ils, l’Etat s’était engagé à ne plus toucher au régime indemnitaire avant sa correction. Ils jugent que le gouvernement a manqué à sa parole.
Mariama Sarr botte en touche
En conférence de presse hier à la mairie de Koalack, la ministre de la Fonction publique ne s’est pas fait prier pour répondre à ses détracteurs. Mariama Sarr a informé qu’au 7 octobre dernier, il ne restait plus aucune demande d'intégration. De plus, indique-t-elle, 10 663 projets d'actes d'avancement de grade, d'échelon, d'engagement de nomination et de titularisation pris sous format électronique sont en instance d'enregistrement. Elle fait savoir que 25 966 actes de 44 970 enseignants ont été traités et publiés sur le site du ministère de la Fonction publique et du Renouveau du service public, entre 2019 et 2021. ''Pour ce qui est des statistiques générales en termes de production d'actes au titre de l'année 2020, au total, selon elle, 16 158 actes de 25 893 agents sont publiés, soit sur le site du ministère de la Fonction Publique et du Renouveau du service public, soit sur la plateforme Girafe’’. Concernant le protocole d'accord du 30 avril 2018 et l'état de traitement des dossiers au 23 mars 2021, elle souligne : ’’Comparé à la même période en 2019 où l'on avait enregistré 9 512 actes pour 18 525 agents, malgré la pandémie, il n'a pas été constaté une baisse de production, comme l'on pouvait s'y attendre. Au contraire, la production d'actes a évolué de 169,87 %.''
Pour les demandes de reclassement, elle évoque ''qu'en fin septembre, tous les dossiers de reclassement ont été traités et mis en circulation. Elle déclare que son département est en train de travailler pour la prise en charge des préoccupations des enseignants et de tous les agents de l'État, dans le cadre de la gestion de leurs carrières’’.
Par ailleurs, elle assure que le département qu’elle dirige a pour mission d'améliorer la fonctionnalité du Guichet unique trimestriel pour apurer les dossiers d'enseignants en instance. ‘’A cet effet, des guichets alternatifs sont programmés au courant de l'année 2018. Ce qui nous a permis de prendre en charge beaucoup d'actes qui devaient faire l'objet de retour, suite au remaniement ministériel '', dit-elle. Dans le but de faciliter les choses aux enseignants, la dématérialisation de certaines procédures est en cours.
En attendant qu’elles soient toutes effectives, il y a des bureaux relais qui sont ouverts dans certaines régions, pour mettre à disposition des agents, une Fonction publique de proximité afin d'éviter le déplacement à Dakar, en vue de s'enquérir de la prise en charge des dossiers.
Aida Diene