Un promoteur privé a mis la main sur 159 ha appartenant à la population
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Les habitants de Dougar vivent, depuis dix ans, une agression d’une société privée qui est venue construire ses chantiers sur une superficie qui ne lui appartient pas. Ils demandent l’arbitrage de l’Etat.
A Dougar, dans le département de Rufisque, les populations réclament à une société privée 159 ha de terres qu’elle leur aurait spoliés. Selon la directrice du cabinet immobilier CRCI, mandatée par les populations de Dougar et Sébi-Kip-Kip, ces terres concernent deux titres fonciers de 73 ha et 86 ha.
Suivant les explications de Mme Diop Ndour Ndiaye, l’État a attribué illégalement des terres à une société privée sans décret présidentiel, alors qu’elles appartenaient à des personnes bien identifiées. La vérité est que, selon elle, l’Administration a fait du faux et usage de faux en écritures publiques. ‘’C’est la première fois que nous voyons ce genre de cas dans le foncier. Nous souhaitons que cette entreprise arrête ses travaux, vu que l’Etat a reconnu qu’il y a problème.
Puisqu’il y a un conflit qui a été reconnu par le représentant du ministère de l’Intérieur, donc, ils doivent arrêter leurs travaux. Nous avons interpellé le préfet, mais elle continue. Ceci est une provocation, car elle continue de travailler sur les terres d’autrui qu’elle a prises de force, sans être inquiétée, avec la complicité des agents étatiques’’, explique-t-elle. Pourtant, poursuit-elle, les responsables de cette entreprise ont tenté de dédommager la population à hauteur de 100 millions F CFA. Ce qu’ils ont catégoriquement refusé, car cela n’est conforme ni à la loi encore moins à l’éthique, selon elle.
‘’Cette société veut mettre la main sur cette terre, car cela les arrange financièrement. Elle est bien placée pour leur business. Cela perdure depuis 10 ans. Il y a trop d’injustice. Plus d’une centaine de familles est touchée par cette histoire. Il y a des gens qui avaient déjà terminé de construire leurs maisons. Depuis deux ans, nous travaillons sur cette histoire. Nous avons fait des courriers à tous les démembrements de l’État. Même le président de la République a reçu une lettre à titre informatif. Mais rien n’a été fait dans ce sens’’, renseigne-t-elle.
En outre, sur une assiette de 72 ha des 159 ha, d’après Mme Diop, cette société a démoli tout ce qui est maisons, champs, vergers et fondations. A cela s’ajoute l’arrestation de 49 jeunes qui ont été emprisonnés. ‘’Nous avons tout fait, mais rien n’a été réglé. Nous allons passer à l’étape supérieure, afin que cette entreprise quitte cet endroit. Nous n’avons pas encore saisi les juridictions du pays, car c’est l’Administration qui a fait du faux’’.
CHEIKH THIAM