Publié le 13 Apr 2021 - 06:08
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Le petit commerce à l’agonie

 

Au Sénégal, le petit commerce agonise. Ceci, pas seulement à cause de la concurrence des grandes et moyennes surfaces, mais aussi de la concurrence du commerce électronique. C’est ce qu’a relevé la ministre du Commerce et des PME, Aminata Assome Diatta, lors d’un petit-déjeuner de presse.

 

Selon Aminata Assome Diatta, le petit commerce se meurt. Ceci, pas seulement à cause de la concurrence des grandes et moyennes surfaces. ‘’Le petit commerce meurt lentement, à cause également de la concurrence du commerce électronique. Face à cette situation nouvelle, le ministère s’est fixé un objectif clair : éviter la mort du petit commerce, sauvez les petits commerces. Une des réponses, c’est la modernisation du commerce traditionnel et sa mutation progressive vers le e-commerce. Dans ce cadre, la Plateforme nationale de commerce électronique, en cour de construction, permettra de faciliter l’accès des produits locaux aux plateformes digitales, de distribution et de commercialisation’’, notifie-t-elle.

Toutefois, la ministre signale que son département ne dispose pas de mécanismes de financement. Tout ce qu’ils font, c’est en rapport avec les autres structures. Elle rappelle aussi que dans leurs programmes de résilience, l’Etat avait déjà mis 50 milliards de francs CFA logés au Fonds souverains d’investissements stratégiques (Fonsis) pour aider le petit commerce, le secteur du petit commerce, de façon générale, à pouvoir bénéficier de garanties nécessaires pour accéder au crédit et financer leurs activités. Et le ministère du Commerce avait déjà élaboré un guide pour aider ces PME à mieux s’orienter.

 ‘’Une étude a été également réalisée par l’Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises (ADEPME) pour identifier les difficultés auxquelles elles sont confrontées et comment les accompagner. Le ministère, naturellement, a été aux côtés de ces entreprises pour les aider. Et comme je l’ai décidé, certaines avaient déjà bénéficié de l’appui direct de l’ADEPME avec ses partenaires’’, note-t-elle.

Pour ce qui est de la mise en groupe du marché d’intérêt national, la ministre affirme qu’elle est ‘’en très bonne voie’’ et qu’ils sont en train de le finaliser. La société de gestion est sur le point d’être créée et d’ici quelques mois, le marché pourra véritablement fonctionner.

La ministre n’a pas aussi manqué de décliner l’agenda de son équipe pour l’année 2021. D’après elle, l’intervention de son ministère s’articulera autour des actions prioritaires inscrites dans les différents axes de sa lettre de politique sectorielle. Pour ce qui concerne le développement du marché intérieur et de la consommation, en 2021, l’accent sera mis sur la distribution et la régulation du marché ainsi que sur le développement d’infrastructures et de plateformes commerciales. Il s’agira aussi d’assurer l’approvisionnement correct du marché en denrées de première nécessité, en hydrocarbures et en produits médicaux pharmaceutiques. Une priorité sera accordée au Programme de modernisation des marchés dont le chef de l’Etat a confié la gestion au ministère du Commerce et des PME. Les travaux relatifs à la connectivité des marchés intérieurs seront poursuivis.

Pour le volet ‘’Promotion et valorisation des produits locaux’’, elle envisage de promouvoir le consommer local. ‘’Si nous Sénégalais, dans notre immense majorité, consommons ce que nous produisons, cela produirait alors trois avantages mécaniques : le premier avantage : nous offririons plus de débouchés à nos entreprises. Nos entreprises produiraient plus et créeraient plus d’emplois. Les ménages consommeraient plus, créant plus de débouchés encore pour les entreprises qui emploieraient aussi plus de main-d’œuvre’’, pense Aminata Assome Diatta.

Le deuxième avantage, pour elle, est lié au fait qu’ils encourageront l’innovation pour une ‘’meilleure productivité’’. ‘’Nous réduirions le déficit de notre balance commerciale. Par ricochet, nous améliorerions notre compte courant, encourageant ainsi les investissements directs étrangers qui créeraient plus d’emplois et plus de richesses pour nos populations.  Le troisième avantage : plus d’impôts seraient versés à l’Etat qui pourrait ainsi investir davantage dans l’éducation de nos enfants, notre santé, notre sécurité’’, conclut-elle.

MARIAMA DIEME

 

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