Mouhamed Mahi Touré, né pour maitriser le Coran
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Le Grand Prix du récital de Coran organisé par Senico, a été remporté par le jeune Mouhamadou Mahi Touré. Il a très tôt été initié dans l'apprentissage du livre saint. Il ne pouvait en être autrement. Il est né dans une famille où maitriser les sourates est une règle.
Tout le prédestinait à la mémorisation du Coran. Né en 2008, Mohamed Mahi Touré est le fils d’un commerçant doublé de maitre coranique et d’une maitresse d’arabe à l’école El Hadj Ibrahima Niass de Médina Baye. Dans cette famille, apprendre le Coran est une tradition.
Ainsi, dès qu’un enfant qui y naît balbutie ses premiers mots, on commence à lui apprendre ses premières sourates. Pour Mouhamed Mahi Touré, c’est à ses 6 ans qu’il intègre officiellement une école coranique. Il est inscrit dans celle que dirigeait son grand frère El Hadj Touré. Il s’agit de l’Institut du souvenir, de l'éducation, de l'enseignement et de la mémorisation du Coran. C’est sur demande de ce dernier que le petit y a été inscrit. Agé tout juste de 13 ans, Mouhamed Mahi Touré a juste pris deux ans pour mémoriser le Coran.
Moins de temps que d’autres. Mais il ne savait pas que réciter les sourates. Il sait le faire d’une fort belle manière. Ce qui lui a valu de remporter, ce week-end, le Grand Prix Senico du récital du Saint-Coran. C’était à l'issue d'une finale âprement disputée au King Fahad Palace de Dakar, entre de jeunes apprenants coraniques venant de plusieurs régions du pays, qu’il est sorti premier. Il a totalisé 98,66 points sur 100. Ce troisième fils et cadet de ses parents leur apporte une enveloppe de 20 millions de F CFA et un billet pour La Mecque.
Sa maman, Ndèye Khady Badiane, jointe par ‘’EnQuête’’, est aujourd’hui plus que fier de son ‘’bébé’’. Pourtant, ce n’est pas le premier prix que lui rapporte son fils qui est jumeau, mais a perdu son binôme à la naissance. ‘’Mouhamed a toujours été sérieux dans ses études. Ce qui lui a valu de remporter, en 2017, le Grand Prix international Cheikh Ibrahima Niass. Je prie pour que le bon Dieu le protège et l'assiste'', dit sa maman.
Ainsi, elle dit ne pas être surprise par cette distinction. Il en est de même pour tous ceux qui connaissent cet enfant.
Dans un communiqué, la cellule de communication de Médina Baye embouche la même trompette : ''Si cet éclatant succès a surpris plus d'un, à Médina Baye, presque tout le monde attendait le Graal. A juste titre ! Car le vainqueur du jour, Mouhamadou Mahi Touré, était le lauréat en 2017 du Grand Prix international Cheikh Ibrahima Niass. Cela nous conforte dans l'idée que le Grand Prix international Cheikh Ibrahima Niass pour le récital du Saint-Coran est une belle référence.'' Coordonnateur général du Prix international Cheikh Ibrahima Niass pour le récital du Saint-Coran, Mouhamed Abdoul Malick Ibrahima Niass se réjouit de cet état de fait, d’autant plus que la compétition de Senico, qui en est à sa sixième édition, réunit la crème en matière de récital coranique.
Par ailleurs, la candidature de Médina Baye a été soutenue par Mouhamed Abdoul Malick Niass, fils de Cheikh Ibrahima Niass. Justement, Cheikh Ibrahima Niass dit ‘’Baye Niass’’ (1900-1975) a été le parrain d'honneur de cette finale qui s’est tenue en présence du ministre de l'Éducation et de la Formation professionnelle, Mamadou Talla, et de plusieurs autorités religieuses.
Petit et timide devant les caméras, Mouhamed Mahi Touré semble avoir bien moins que 13 ans. ‘’Il a toujours été ainsi’’, assure sa mère. Aussi jeune soit-il et aussi frêle semble-t-il, il a su allier enseignement arabe, coranique et française. Son père ne voulait pas qu’il intègre l’école française. Mais le porte-parole de la famille de Médina Baye, Mohamed Mahi Niass, par ailleurs homonyme du petit, a su convaincre son père de l’inscrire à l’école El Hadj Ibrahima Niass de Médina Baye. Actuellement, il allie les deux, selon sa mère. ‘’Il est en classe de CE1, avec le double flux. Lorsqu'il n'a pas cours, il retourne à l'internat arabe ainsi que les week-ends. Son papa et moi continuons à le suivre et à l’encadrer. Mouhamed, que Dieu le protège, est un enfant timide, poli et discret. Il n’est pas capricieux'', souligne-t-elle. Un fait assez rare chez les derniers-nés d’une famille.
Issue d'une famille maraboutique, sa maman vient de Larmaram, dans la commune de Ndiédiène, où son père est imam. Un des oncles du petit, qui a requis l’anonymat, informe que sa maman a également mémorisé le Saint-Coran dès le bas âge. '' Elle a très tôt mémorisé le Coran aux côtes de son père Soulèye Badiane qui était l'imam du village. Elle est devenue maîtresse d'arabe dans le village pendant plusieurs années. Elle a appris l'arabe, les sciences religieuses et islamiques avant de tenter le concours du volontariat'', dit-il.
Aida Diene