La représentante du ministère public a requis, hier, 2 ans de prison dont 6 mois ferme contre Jean-Michel Landry. Ce ressortissant ivoirien, qui faisait face aux juges des flagrants délits de Dakar, est poursuivi pour collecte illicite de données à caractère personnel, menaces de mort et injures.
Jean-Michel Landry semble ignorer qu’au Sénégal, nul ne se fait justice soi-même. Ce ressortissant ivoirien, qui ne supportait plus que sa petite amie noue une relation amicale avec son ex Jean-Noël Diouf, ne s’est pas fait prier pour marquer son territoire. Après avoir contacté ce dernier en le sommant de quitter sa dulcinée, il a poussé le bouchon trop loin, en proférant des menaces de mort à l’endroit de celui-ci et de sa famille. ‘’Il m’envoyait des messages où il me menaçait de coucher avec mon épouse, si je ne laissais pas tranquille mon ex-petite amie. En effet, il ne supportait pas que je prenne toujours soin de celle-ci, notamment en lui envoyant à chaque fin du mois l’argent de la tontine’’, a raconté hier à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar Jean-Noël Diouf, en sa qualité de partie civile.
Selon lui, le jour même où il a reçu le message du prévenu, il a déposé plainte avant que celui-ci ne vienne lui présenter des excuses. Mais Landry, a cause de sa jalousie maladive, a collecté, via Facebook, les images de son épouse et les a diffusées sur WhatsApp. ‘’Il a même utilisé la photo de mon épouse comme photo de profil pendant six mois, rien que pour me provoquer. Mais je suis resté calme. C’est quand il a menacé de tuer Anne-Marie, mon ex-copine, avec un couteau que j’ai saisi la justice. Car il m’a envoyé un message disant que ma famille et moi sommes ses prochaines cibles’’, a-t-il poursuivi.
Des faits que Jean-Michel Landry a reconnus en partie. Selon lui, c’est le plaignant qui l’a insulté en premier, c’est la raison pour laquelle il a répliqué. S’agissant de la collecte illicite de données à caractère personnel qui lui est imputée, il a également plaidé coupable. ‘’A chaque fois que je suis avec ma copine, il l’appelle. Ils ont aussi l’habitude aussi de s’exprimer en wolof. C’est ce qui me met en rogne, car j’ignore ce qu’ils se disent’’, s’est-il justifié.
En outre, il a contesté avec véhémence le chef de menaces de mort qui lui est reproché.
Par ailleurs, Jean-Noël Diouf n’est pas la seule personne avec qui il a des problèmes. Jean-Michel Landry s’en est également pris à son ancienne superviseure, Ndèye Astou Amar Mbaye. Alors que celle-ci lui réclamait l’argent qu’il lui devait, Landry, qui a non seulement refusé de rembourser la dame, a traité celle-ci de ‘’prostituée’’, avant de proférer des injures à son endroit. Dans sa fougue, il partage avec ses collègues un enregistrement audio où il discutait avec sa supérieure hiérarchique sur l’argent que lui devait leur patron. La plaignante soutient qu’elle a été enregistrée à son insu et que le prévenu, en agissant de la sorte, a terni son image dans l’entreprise. Pour sa défense, Landry déclare qu’il a été traité de menteur par la dame. Cette dernière a réclamé la somme de 110 mille francs CFA en guise de dommages et intérêts. Quant à Jean-Noël Diouf, il n’a rien réclamé.
La représentante du ministère public, pour qui les faits sont constants, a requis deux ans d’emprisonnement dont six mois ferme contre Jean-Michel Landry.
De l’avis de l’avocat de la défense, son client a agi de la sorte parce qu’il a été provoqué par les plaignants. Il a ainsi sollicité une application bienveillante de la loi.
L’affaire mise en délibéré, le tribunal rendra sa décision le 4 mai prochain.