Publié le 10 Jun 2021 - 23:20
FAUX ET USAGE DE FAUX ET ESCROQUERIE À JUGEMENT

Mamadou Diop et son épouse Aissatou Seydi soldent leurs comptes 

 

Mamadou Diop, le PDG de l’Iseg, a fait face, hier, aux juges de la Chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Dakar. Poursuivi pour faux et usage de faux en écriture privée et escroquerie à jugement par son épouse Aissatou Seydi, il a contesté les faits.

 

Mamadou Diop Iseg a comparu, hier, à la barre de la Chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Dakar, pour faux et usage de faux en écriture privée et escroquerie à jugement. Le PDG de l’Iseg a été attrait à la barre par son épouse Aissatou Seydi qui s’en explique : ‘’Je l’ai traduit ici, car il a confectionné un faux avec lequel il m’accuse d’avoir fait un détournement d’objectif, notamment l’achat d’un immeuble pour l’établissement.’’

Selon la requérante, le prévenu a confectionné un PV pour obtenir une pré-notation sur l’immeuble 9023 qu’elle dit lui appartenir. Elle renseigne que la réunion d’administration, lors de laquelle l’acquisition d’immeubles dont celui litigieux devait être discutée, ne s’est jamais tenue. Du moins, à l’en croire, elle n’y a pas assisté.

A cet effet, elle conteste avoir signé le PV brandi par la partie adverse, lors d’une autre procédure judiciaire à l’origine de la prénotation de l’immeuble. Quand le juge lui a demandé comment elle a acquis l’immeuble litigieux qui vaut 140 millions de francs CFA, la dame a rétorqué : par ses propres moyens. Acculée, la plaignante, qui dit percevoir trois millions de francs CFA par mois, est revenue sur sa déclaration et déclaré qu’il s’agit d’un don. 

Alors que son ex a tergiversé dans ses dires, Mamadou Diop est, lui, resté formel sur l’authenticité du document qualifié de faux. Il a ainsi contesté les faits qui lui sont reprochés. Selon le prévenu, pour avoir l’accréditation du Cames, détenir des biens immeubles était un atout pour l’établissement. Et ça, d’après Diop Iseg, la plaignante en était consciente. Mieux, il précise que la rencontre s’est tenue le 15 janvier 2014. ‘’Quand je suis allé en prison, elle (Aissatou Seydi) a usé de subterfuges pour s’approprier l’immeuble en question. Étant mon épouse, je lui avais remis les chèques de l’Iseg. C’est avec ces chèques qu’elle a payé’’, a-t-il déclaré à la barre.

Il a ajouté : ‘’En quittant la maison, elle a emporté toutes mes affaires. Mais elle a oublié un sachet là-bas et c’est dans ce sachet que j’ai trouvé ce PV qu’elle déclare être un faux. Elle a fait disparaître tous mes documents dont ceux d’une centaine de terrains.’’  Mamadou de marteler que son épouse avait reconnu qu’elle a acquis la maison avec des chèques de l’Iseg, alors que cette demeure lui appartient ainsi qu’à sa mère. 

Retournement de veste

En outre, à l’instar d’Aissatou Seydi, d’autres personnes avaient contesté avoir signé le PV avant de revenir sur leurs propos. Il n’y a qu’Ismaila Sonko, membre de la direction de l’établissement, qui est resté constant dans ses dénégations. Celui-ci, entendu en qualité de témoin, déclare : ‘’Je n’ai jamais assisté à une réunion du conseil d’administration. Je ne suis pas membre du conseil. J’ai appris après que l’Iseg a acquis un immeuble. Je n’ai pas assisté à une réunion où on a parlé d’acquisition d’immeubles.’’

Mais le prévenu a contesté la fiabilité du témoin qui serait de mèche avec la partie civile qui est sa cousine. 

Dans leurs plaidoiries, les avocats de la partie civile ont réclamé le montant de 500 millions de francs CFA pour dédommager leur cliente. Selon Me Bamba Cissé, le faux est manifeste. ‘’On peut discuter de tout, mais pas de la grossièreté du document. On a poursuivi pour faux, car on nous a remis ce document où on a noté des irrégularités. Ce document n’a été produit ni en original ni en copie certifiée conforme. Et Diop se retranche derrière le fait qu’il ne garde rien’’, a relevé l’avocat. 

Après le parquet qui a requis l’application de la loi pénale, les avocats de la défense ont sollicité le renvoi de leur client des fins de la poursuite. ‘’La partie civile a été directrice de l’Iseg. En vertu de son pouvoir, elle devait faire la préparation de remise des diplômes de la 15e promotion. Elle devait également assurer l’implantation des campus dans les régions. On n’a pas contesté la remise des diplômes, ni l’implantation des campus, mais on a contesté l’acquisition d’un immeuble’’, a soutenu Me Alioune Sawaré, un des avocats de Mamadou Diop.

‘’C’est la prénotation qu’elle veut enlever’’

 Selon la robe noire, la partie civile, au lieu d’assister son époux, qui était en détention de mars 2020 à juillet 2020, elle a fait un faux manifeste qui lui a valu d’être sous contrôle judiciaire. ‘’Elle sait qu’elle devait être sous mandat de dépôt, poursuit-il. Le lot 9023 constitue le problème. A cause de ce même lot, elle est placée sous contrôle judiciaire. C’est la prénotation qu’elle veut enlever’’, renseigne l’avocat. ‘’Elle était mandatée pour acheter ces deux immeubles. Ce qu’elle conteste. La vente a été conclue le 20 avril 2020, quand Diop était en prison’’, renchérit Me Sawaré.

Maitre Moussa Sarr, également constitué pour le prévenu, souligne que l’action de la partie civile est mal dirigée, car son client n’est pas l’auteur du faux. ‘’En matière pénale, lorsqu’on poursuit quelqu’un pour faux, il doit confectionner ce faux. Le PV prétendument qualifié de faux est établi par Alioune Ndiaye qui est décédé. La responsabilité pénale est une responsabilité personnelle. Donc, l’action est éteinte’’, a plaidé Me Sarr. De plus, il estime que ce n’est pas à son client de prouver que le document n’est pas un faux. Selon Me Sarr, c’est au camp adverse d’apporter des preuves sur le faux qu’il dénonce. ‘’C’est à eux de prouver que ce document est un faux. C’est eux qui ont pris cette copie pour faire une procédure. On ne peut pas renverser la charge de la preuve’’, a-t-il conclu. 

L’affaire mise en délibéré, le jugement sera rendu le 23 juin. Les avocats de la défense ont également réclamé la somme de 100 millions de francs CFA pour le compte de leur client dont on cherche à compromettre la réputation. 

MAGUETTE NDAO

 

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