MORT PAR BALLE DE PAPE DIAKHABY A WAKHINANE NIMZAT
Alassane Aly Sy et Djiby Ndao condamnés à 1 an d’emprisonnement ferme

Le juge du tribunal des flagrants délits de Pikine-Guédiawaye a condamné Alassane Aly Sy et Djiby Ndao à un an d’emprisonnement ferme. Ils sont respectivement reconnus coupables des chefs d’homicide involontaire et de détention d’arme sans autorisation. La victime, Pape Diakhaby, menuisier de son état, avait reçu une balle dans la tête. Son ami Alassane Aly Sy avait pris l’arme dans la boîte à gants du véhicule de Djiby Ndao, qu’il nettoyait.
Après plusieurs renvois, Alassane Aly Sy et Djiby Ndao ont finalement étaient jugés hier, par le tribunal des flagrants délits de Pikine-Guédiawaye. Les deux individus sont cités dans l’affaire de la mort tragique du jeune Pape Diakhaby. Ils sont poursuivis pour homicide involontaire et détention d’une arme sans autorisation.
Les faits se sont déroulés à Wakhinane Nimzat, au mois de mai dernier. Le jour des faits, le laveur de voitures, Alassane Aly Sy avait tiré à bout portant sur son ami, le menuisier Pape Diakahaby, en manipulant maladroitement le pistolet de Djiby Ndao.
Ce dernier, un agent de la société nationale La Poste, avait laissé l’arme chargée dans la boîte à gants de son véhicule que Sy devait nettoyer.
Face aux juges, le jeune homme de 21 ans déclare que l’arme avec laquelle il a tué Pape Diakhaby était un briquet. Le prévenu, qui dit être toujours surpris par la tournure des événements, raconte : ‘’Ce jour-là, je n'étais pas parti travailler, puisque je devais faire le linge. Mais mon employeur m'a contacté au téléphone pour une commission que je devais aller lui faire. Et vers les coups de 14 h, Bocar, qui est un collègue, m'a appelé pour me demander de venir regarder l'objet qu'il avait trouvé dans la voiture, alors qu'à ce moment, j'étais dehors en train de répondre au téléphone. Mais lorsque je suis venu, cela ne ressemblait pas à une arme. Parce que je pensais que c'était un briquet en forme de pistolet.’’
Poursuivant, le comparant, qui porte le poids des remords sur ses épaules, explique : ‘’Pour éclairer la lanterne de mes amis qui polémiquaient sur la nature de l’objet, j'ai pris l'arme et j’ai visé le ciel. Malheureusement, mon doigt a touché le détenteur et le coup est parti.’’
S’étant retrouvé dans cette situation à cause de sa négligence, Djiby Ndao, à qui il est reproché le délit de détention d’arme sans autorisation, plaide coupable. Mais il a tenu à préciser qu’il s’est procuré cette arme uniquement dans le but de se préserver, car, à deux reprises, il a été la cible d’agresseurs, du fait de sa profession. Transitant entre l’aéroport et la ville, M. Ndao souligne qu’il a toujours en sa possession d’importantes sommes d’argent. A l’en croire, il avait mis l'arme dans sa deuxième boîte à gants.
‘’Jamais je n'ai pensé que quelqu'un pouvait la trouver là où je l'avais cachée. Cela fait 6 mois que je détiens cette arme et personne de mon entourage n'était au courant de son existence’’, a-t-il raconté, tout en avouant que la boîte à gants dans laquelle se trouvait le pistolet n’avait pas de clé.
Malgré leurs regrets, le représentant du ministère public, pour qui la constance des faits ne souffre d’aucun doute, a requis trois ans ferme contre Alassane Aly Sy et un an contre Djiby Ndao. Pendant que l’avocat de la partie civile, qui déclare que la souffrance de sa cliente Philomène Preira est indescriptible, a réclamé la somme de 10 millions de francs CFA en guise de dommages et intérêts. Il a demandé au tribunal de condamner les prévenus à payer solidairement cette somme.
Les avocats de la défense ont, de leur côté, sollicité une application bienveillante de la loi pour leurs clients.
Finalement, le tribunal a reconnu Alassane Aly Sy et Djiby Ndao coupables. Ils sont condamnés à un an d’emprisonnement ferme. En sus de cette peine, ils sont contraints de payer solidairement à la partie civile 10 millions de francs CFA pour la dédommager.
MAGUETTE NDAO
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