Le Plan d’action de réinstallation des impactés partagé
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Les parties prenantes impliquées dans le Projet de relèvement d’urgence et de résilience à Saint-Louis (SERRP) sont en conclave de 72 heures dans la capitale du Nord. Un atelier d’échange et de renforcement des capacités des différents acteurs dans la mise en œuvre du Plan d’action de réinstallation (Par) de la langue de Barbarie. Une quarantaine de participants composés de techniciens de l’ADM, d’autorités administratives, d’élus locaux, d’impactés de l’avancée de la mer ont partagé le document.
Pour la sécurité les populations installées en front de mer et la réduction des dégâts occasionnés par l’avancée de la mer, en attendant qu’une solution pérenne soit trouvée, le Projet de relèvement d’urgence et de résilience à Saint-Louis (SERRP) a opté pour un recul stratégique sur la côte.
Ainsi, une des activités principales du SERRP est la libération d’une bande de sécurité de 20 m de large sur 1,6 km de long sur la langue de Barbarie, entre la mer et les quartiers de Guet-Ndar, Goxu Mbacc et Ndar-Toute.
A en croire la responsable technique de l’Agence de développement municipal (ADM) et par ailleurs coordonnatrice du SERRP, le déplacement et le relogement des concessions et activités sur la langue de Barbarie ont nécessité le déclenchement de procédures opérationnelles de protection des personnes et de leurs actifs, notamment celles relatives à la réinstallation involontaire. ’’Le projet a déjà déplacé sur le site de Djougob, dans la commune de Gandon, plus de 1 000 personnes qui ont été relogées provisoirement et aujourd’hui, nous sommes très en avance pour le relogement définitif des populations impactées. C’est pourquoi le projet a requis la préparation d’un plan d’action de réinstallation pour prendre en charge les populations affectées, pour se conformer au cadre législatif et réglementaire du Sénégal en matière de déplacement de populations et à la politique opérationnelle de la Banque mondiale en matière de réinstallation involontaire’’, a expliqué Marie Ndaw. Ajoutant que le document du Par a été préparé d’une manière inclusive avec la collaboration de toutes les parties prenantes, afin de prévenir et de gérer de façon équitable les éventuelles incidences qui pourraient découler de la mise en œuvre des opérations de déplacement des populations affectées, d’être en conformité avec la législation sénégalaise et les exigences de la Banque mondiale en matière de réinstallation.
Pour la responsable du Par, Marie Solange Dione, le déplacement des populations et des activités localisées sur la langue de Barbarie affectera 432 concessions, 1 027 ménages qui regroupent environ 11 808 personnes. Les actifs affectés concernent 30 places d’affaires dont 10 formelles et 11 infrastructures communautaires de base (poste de santé, mosquée, etc.), d’où la pertinence de la tenue de l’atelier avec toutes les parties prenantes du projet.
‘’Les échanges ont permis aux différents participants de partager l’état d’avancement et le rappel des étapes de la mise en œuvre, de parvenir à une compréhension commune des mesures de sauvegarde sociale et de la gestion des risques sociaux dans le contexte de la mise en œuvre du SERRP, de partager les exigences nationales et de la Banque mondiale en matière de déplacement et de réinstallation involontaire de populations, et surtout de s’accorder sur les mesures de compensation et/ou de réinstallation prévues dans le cadre de la mise en œuvre du Par’’, a déclaré Marie Solange Dione.
Ibrahima Bocar SENE (Saint-Louis)