Les opposants sont prêts à en découvre avec Macky Sall
Les modifications ‘’mineures’’ contenues dans le projet de loi sur le Code électoral suscitent l’émoi au sein de l’opposition radicale. Concernant les opposants qui ont pris part aux travaux de la Commission politique du dialogue national, c’est la manière employée par le président de la République qui choque.
Alors qu’aucun consensus n’a été noté sur les points de divergence entre le pouvoir et ses opposants (parrainage, L31 et L32 du Code électoral, bulletin unique, etc.), Macky Sall a signé le décret envoyant le Code électoral à l’Assemblée nationale pour l’approbation des députés. Réunis hier, les députés de l’opposition, les leaders du FRN (Front de résistance nationale), du CRD (Congrès de la renaissance démocratique), du M2D (Mouvement de défense de la démocratie), de la coalition Jotna, etc., ont tenu à lui apporter la réplique. Ceci, de la manière la plus radicale possible.
Selon leur porte-parole du jour, Moussa Sarr, le président de la République vient, avec cette décision, ‘’de fermer les portes du dialogue et, par la même occasion, a ouvert les portes de la confrontation. Nous avons décidé de faire face et d’engager la lutte dans un élan unitaire et solidaire. Nous demandons à nos sympathisants, nos militants et à toutes les forces vives éprises de justice et de démocratie à se tenir prêts et à rester à l’écoute des leaders. Très prochainement, les mots d’ordre seront annoncés’’.
Les opposants accusent Macky Sall de n’avoir jamais cessé ses magouilles et calculs politiques, malgré la bonne volonté affichée à travers le dialogue. Pour cause, se désole Moussa Sarr, ‘’le président de la République avait appelé au dialogue. En toute responsabilité, les leaders de l’opposition ont accepté, pour l’essentiel, d’y répondre. Ce dialogue a pratiquement duré deux ans. La communauté internationale a contribué à son financement. Près de 500 millions F CFA ont été dépensés. Les chefs religieux, traditionnels et coutumiers ont été invités à donner leurs positions sur les questions discutées. Manifestement, le président a saboté ce travail qu’il avait lui-même demandé’’.
Car, ajoute-t-il, aucune avancée n’a été notée dans le sens d’aboutir à l’organisation d’élections libres, transparentes et démocratiques. Relevant les actions à entreprendre, Thierno Alassane Sall a annoncé l’envoi de ‘’délégations pour discuter avec les chefs religieux et coutumiers, interpeller la société civile et les autres organisations pour engager la lutte. Ce dialogue a certes été une perte de temps, mais il nous a amenés à voir ce visage de Macky Sall’’.
Lamine Diouf