Publié le 14 Oct 2021 - 03:47
ECHAUFFOUREES ENTRE PARTISANS DE SONKO ET DE DOUDOU KA

Les deux camps s’accusent mutuellement

 

Ousmane Sonko a accusé, hier, Doudou Ka, la police et Macky Sall d’être responsables des échauffourées qui ont éclaté ce lundi à Ziguinchor, entre les deux camps. Une accusation que balaient, d’un revers de la main, les partisans de Doudou Ka, le directeur général de l’AIBD, qui parlent de provocation et d’agressions de la part du Pastef.

 

La tension était encore vive, ce mardi, à Ziguinchor, moins de vingt-quatre heures après les échauffourées qui ont éclaté entre les partisans d’Ousmane Sonko, Président du Pastef, et ceux de Doudou Ka, responsable politique de l’Alliance pour la République, par ailleurs Directeur général de l’AIBD. Toute la journée d’hier, cet incident, qui a eu lieu en face de la maison de Doudou Ka et qui a fait des blessés dans les deux camps, continuait d’alimenter la polémique et de défrayer la chronique dans la capitale méridionale du pays où les deux chapelles politiques s’accusaient mutuellement.

Du coté de Doudou Ka, l’on parle encore et encore de ‘’provocation’’ et ‘’d’agression’’ pilotées par Ousmane Sonko, parce que le rapport de force était de son côté. ‘’Il est venu jusque devant ma porte pour faire de la politique. Il s’est entêté, malgré les injonctions de mes partisans. Par courtoisie, il pouvait m’appeler ; il ne l’a pas fait. Tout ce qu’il a fait, il l’a planifié et prémédité’’, a indiqué Doudou Ka qui tenait, tard dans la soirée, une rencontre avec la presse, en présence de ses partisans venus en nombre.
 
Selon Ousmane Sonko, il est d’usage que, quand il vient à Ziguinchor, qu’il rencontre tous les acteurs économiques, sociaux et religieux. Mais également les populations pour les saluer, aller à leur rencontre. Et c’est dans ce sens qu’il a rencontré les commerçants réunis au sein de l’Unacois/Yesssal. ‘’Quelques commerçants nous avaient demandé de les rencontrer à leur siège qui se trouve être au quartier Boucotte.  Nous nous y sommes rendus vers 17 h. J’étais juste avec ma garde rapprochée et quelques responsables. Je voulais m’enquérir de la situation des commerçants, des problèmes auxquels ils sont confrontés. Au bout de quinze à vingt minutes, il y a eu un brouhaha de la part de partisans de Doudou Ka qui manifestent, dit-on, contre ma présence. J’ai cru à une blague, pour dire vrai. Mais, au fur et à mesure, la clameur continuait à augmenter. Nous avons continué la réunion, malgré tout. On est venu nous signaler ensuite qu’il y a un de nos garçons qui a été poignardé. Les partisans de Doudou Ka avaient même quadrillé le quartier’’, a expliqué, en substance, Ousmane Sonko qui lui aussi faisait face à la presse auparavant.
 
Selon lui, ce qui s’est passé hier (lundi) n’eût été le sang-froid de sa garde, sa retenue et son professionnalisme, il y aurait eu mort d’homme.  Le leader du Pastef a déploré l’attitude de la police qui a mis du temps à arriver sur les lieux pour s’interposer. De l’avis d’Ousmane Sonko, la police refuse de se professionnaliser. Elle est partisane. ‘’Le problème, c’est la chaine de commandement qui est politicienne et qui, à chaque fois que l’opposition est concernée, ne fait pas son travail. Elle est partiellement responsable de ce qui s’est passé. Elle était incapable de venir s’interposer’’, a déploré Ousmane Sonko qui a aussi indexé le président Macky Sall qui, dit-il, a fini d’instrumentaliser la police.
 
Jouant la carte de l’apaisement, le président du Pastef a appelé les populations à ne pas accepter que des ‘’mort-nés politiques’’, des ‘’avortons politiques’’ viennent instrumentaliser des jeunes pour leur dire d’aller attaquer x ou y, tout en sachant que les rapports de force ne leur sont pas favorables. ‘’L’auteur de ces agissements est un acteur politique mineur’’, a encore déclaré Ousmane Sonko qui demande aux chefs religieux de tous bords de tout mettre en œuvre pour des élections locales apaisées.
 
Toutefois, il a averti que ce qui s’est passé à Ziguinchor, ce lundi, ne se reproduira plus. Parce qu’il n’est pas de ces hommes politiques qui, si on les gifle, tendent l’autre joue.
 
HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)

 

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