Publié le 10 Nov 2021 - 20:49
ESCROQUERIE FONCIERE A SINDIA

Les victimes réclament justice au procureur de Mbour

 

Grugés par une bande de présumés escrocs fonciers à Sindia, les victimes, dont des professeurs d’universités et des médecins, s’interrogent sur les lenteurs de leur dossier qui dort au tribunal de Mbour.

 

Le calvaire continue pour les professeurs d’université et médecins grugés dans l’affaire des terres de Sindia. Voilà maintenant près de cinq mois que ces braves hommes et femmes courent derrière leurs sous, après avoir été roulés dans la farine par des spécialistes de l’arnaque au foncier. De guerre lasse, certaines parmi les victimes avaient porté l’affaire devant le procureur de la République près le tribunal compétent de Mbour, pour escroquerie foncière.

Depuis lors, c’est le statu quo. ‘’Des actes de procédure ont été posés dans un premier temps ; on pensait que le dossier allait être diligenté, puisque tous les éléments étaient sur la table. Mais jusque-là c’est le statu quo. On se demande vraiment dans quel pays nous sommes’’, confie une des victimes. Le plus désolant, se désolent les victimes, c’est que leur présumé principal bourreau, un certain A. Diongue, continue de les narguer, avec parfois des menaces à peine voilées.

Pour amener ces respectables citoyens à mordre à l’hameçon, M. Diongue et ses présumés complices, dont des proches du maire de Sindia, ont dû déployer pas mal de manœuvres, les unes plus convaincantes que les autres. La première étape, après avoir trouvé de possibles acquéreurs, c’est de leur présenter un plan de lotissement appartenant à la coopérative de la Sonatel, appelé Nombo I. Après cette étape, en vue de mettre davantage en confiance les éventuels acheteurs, des visites ont même été organisées sur le site (de la Sonatel) pour qu’ils constatent de visu l’état des parcelles objet de la négociation. Lesquelles étaient bien loties, déjà viabilisées. ‘’Il ne manquait que le bitumage et on nous avait assuré que ça allait être fait incessamment’’, rapporte la source.

A partir de là, la voie devenait parfaitement balisée. Le terrain assez propice. Il ne restait plus qu’à asséner aux proies le coup fatal pour les inciter à mettre la main à la pâte, en leur faisant parfois croire que s’ils ne font pas vite, d’autres étaient sur la liste et que leur attente avait des limites. ‘

’Nous avons ainsi accepté finalement de payer. Mais par la suite, nous avons appris que ces gens n’ont aucune parcelle sur ce lotissement de la Sonatel. Ils ont voulu nous donner des parcelles dans les lotissements de Nombo II, en lieu et place de Nombo I qu’ils avaient promis’’. Pire, la Descos leur fit savoir clairement que ces lotissements (Nombo II) étaient irréguliers ; et que si jamais ils y construisent, leurs constructions courent le risque d’être démolies.

Ainsi, les médecins et professeurs se sont rendu compte qu’ils se sont fait avoir. Depuis, ils tentent de recouvrer les millions déjà versés, mais en vain. Leur principal interlocuteur, Diongue, qui les avait démarchés, fait comme s’il n’a rien à voir avec cette arnaque, alors que c’était à son nom que certains chèques ont été libellés. Raison pour laquelle les victimes se sont mobilisées pour porter plainte devant les autorités judiciaires compétentes.

Mais au lieu de remboursements, ils ont surtout droit aux railleries de leur principal interlocuteur, mais aussi et surtout à l’inertie du parquet de Mbour. ‘’Ce qui me fait le plus mal, c’est que je l’ai même mis en rapport avec d’autres amis qui ont aussi mis leurs sous. Parce que je croyais que c’était vraiment une bonne opportunité. Nous nous sommes fait avoir. Maintenant, nous comptons sur la justice de notre pays pour dire le droit’’, fulmine une des victimes.

Sur le même dossier, ‘’EnQuête’’ révélait, dans son édition du 2 septembre dernier, que suite à plusieurs plaintes qui visaient les membres de cette bande de spéculateurs fonciers, la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation des sols (Dscos) a réussi à éventer le deal et avait même déféré les présumés délinquants devant le procureur. Qu’est-ce qui s’est passé entre temps ? Pourquoi ces gens ne sont toujours pas inquiétés ? Le collectif des victimes qui ont perdu des dizaines de millions s’interroge et exige des comptes au parquet de Mbour.

MOR AMAR

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