Les travailleurs décrètent 48 heures de grève
Le Syndicat autonome des travailleurs des universités et centres universitaires (Satuc) va en grève pour 48 heures non renouvelable, dès aujourd’hui. Il veut la révision du décret 2021-1500 signé le 16 novembre 2021 qui les exclut de la participation à l’élection du chef du département et du chef d’établissement.
Après les étudiants des différentes universités du Sénégal, c’est au tour des travailleurs de ces universités de déclencher une autre grève. Le Syndicat autonome des travailleurs des universités et centres universitaires (Satuc) a décrété, hier, une grève de 48 heures non renouvelable. C'est un syndicat national qui est présent dans toutes les universités, sauf à l'UGB (université Gaston Berger de Saint-Louis). Les travailleurs des universités et centres universitaires ont organisé, hier, une assemblée générale pour dénoncer les contraintes qu'ils subissent. Si cette grève est maintenue, ça sera la deuxième fois, en l’espace de 15 jours.
Selon le coordonnateur du Satuc/Ucad, Lamine Badiane, une rencontre aura lieu avec le recteur. Ce sera, souligne-t-il, une rencontre tripartite. ‘’Nous espérons avoir un consensus fort pour que chaque partie puisse tirer son épingle du jeu’’, souhaite-t-il.
A l’origine de cette assemblée générale, le décret 2021-1500 signé le 16 novembre 2021. Selon ce décret, explique M. Badiane, les écoles et les instituts ayant rang de faculté sont au nombre de 8 à l’université, plus la biologie animale, la biologie végétale et la géologie. ‘’Le personnel administratif, technique et de service participait à l’élection du chef du département et aussi du chef d’établissement. Mais avec ce décret, nous nous sommes vu retirer ce droit de vote. Nous ne sommes pas d’accord sur le principe. Le combat sera mené sur le terrain. Il y aura aussi un combat juridique et tant que l’on ne sera pas remis dans nos droits, la situation risque de perdurer’’, menace-t-il.
Autre point de revendication : c’est la fidélisation en CDI pour un grand nombre de travailleurs qui ont des contrats de vacataire de très longue durée. ‘’Ils ont fait plus de 10 ans à l’université et ils doivent être régularisés. Il y a un autre point où le ministère doit jouer sa partition : Depuis trois ans, tous les bacheliers sont orientés vers les universités publiques. Actuellement, nous allons compter plus de cent mille étudiants. A la faculté de Lettres, sur 35 ou 40 000 étudiants, il n'y a que 50 personnels permanents’’, déclare Lamine Badiane pour dénoncer le sous-effectif.
Il en a profité pour expliquer certains problèmes sectoriels qui sont strictement liés à l’université Cheikh Anta Diop et qui ont été résolus, même si certains points restent critiques. Il s’agit, entre autres, de la gratuité de la consultation en médecine du travail, comme cela se fait dans les grandes structures. ‘’Le recteur a accepté notre demande. Cela va démarrer dès janvier. Nous allons aussi avoir une permanence aux heures de pause à l’IPM. Il y avait aussi des omissions au niveau de la prime de technicité pour quelques agents. Dès le mois prochain, elle sera mise en œuvre’’, renseigne-t-il.
VIVIANE DIATTA