Publié le 14 Jan 2022 - 22:59
SIGNATURE, HIER, DE LA CHARTE DE NON-VIOLENCE

Les germes d’élections apaisées

 

La cérémonie officielle de signature de la Charte de non-violence des acteurs politiques et sociaux du Sénégal s’est déroulée hier. Elle devra permettre aux initiateurs de passer du rôle de sapeur-pompier à un rôle préventif. La coalition Bunt Bi, la Convergence démocratique Bokk Gis Gis (BGG), le mouvement Grande force citoyenne Doomi Gueule Tapée-Fass-Colobane, le mouvement Frapp, l'Unacois/Yessal et plusieurs autres mouvements politiques et citoyens ont déjà procédé à la signature de ladite charte.

 

C’est le début d’un long processus de préservation de la paix. Hier s’est déroulée, à Dakar, la cérémonie officielle de signature de la Charte de non-violence. Selon les initiateurs de cette charte, face aux menaces en cette période électorale, ‘‘les acteurs politiques et sociaux doivent être capables de se retrouver autour de l’essentiel, pour les intérêts supérieurs de la nation’’. Une forte adhésion à cette démarche de décrispation politique a été notée.

Cependant, il faut noter l’absence de représentant de la coalition Yewwi Askan Wi à cette cérémonie. Candidate à sa propre succession à la mairie de Dakar, Soham El Wadini de la coalition Bunt Bi a assisté à la cérémonie solennelle et a signé la Charte de non-violence.

‘’En tant que femme politique, j’ai mon mot à dire. Il y avait déjà des prémices de ces violences. Aujourd’hui, il y a partout de la violence. Nous habitons dans un pays de 'téranga’, un pays de paix. Ce qui se passe est vraiment déplorable’’, dit-elle. Avant d’inviter tous les politiciens à prôner la paix. ‘’Je voudrais lancer un appel à tous mes collègues politiques, pour essayer d’apaiser le climat. Il y avait beaucoup de polémiques. Moi, depuis le début, j’ai dit que je vais signer cette charte. En signant cette charte, nous allons donner l’exemple à toutes ces personnes qui prônent la violence. Ce que je vois me désole et il faudrait que l’on revienne à l'ordre'', a-t-elle indiqué.

 Candidat à la mairie de Gueule Tapée-Fass-Colobane, Cheikh Oumar Sy est du même avis que Soham El Wardini. ‘’Nous prenons l’engagement de ne pas prôner la violence. Nous avons pris cet engagement avec tous nos collaborateurs. Il n’y a aucune raison pour qu'il y ait de l’animosité entre camps adverses. Nous devons sauvegarder cette paix. C'est d'ailleurs avec ce message de paix que nous avons démarré notre campagne’’, dit-il.

Le Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (Frapp) a été partie prenante de la rédaction de ladite charte.  ‘’Cette cérémonie va marquer le début du lancement du dispositif de veille et monitoring qui est l’élément de concrétisation de toutes nos aspirations'', s’est réjoui Souleymane Guèye, membre du Secrétariat exécutif du mouvement citoyen. Pour lui, la signature de la charte de la non-violence des acteurs politiques et sociaux permettra de passer d’une utopie à une véritable concrétisation de la paix dans l’espace politique et, au-delà, de la sphère politique.

Le président de l'Unacois/Yessal, Cheikh Cissé, s’est exprimé au nom du secteur privé. ‘’Nous approuvons cette initiative venant des gens qui ne sont d’aucun bord, si ce n’est le Sénégal. Nous sommes du côté de la paix, de la République et de la démocratie’’. 

Il faut aussi souligner que Wallu Sénégal et Bokk Gis Gis ont signé la charte.

Engagement des acteurs

En la signant, les acteurs s’engagent à adopter la non-violence comme principe et pratique de leur action politique, conformément à l’appel des autorités religieuses et de la société civile, à ne pas s’attaquer à la paix et à la convivialité par des attaques personnelles, des violences psychologiques, physiques ou armées. Ils s’engagent aussi à ne poser aucun acte et ne proférer aucun propos pouvant conduire à des conflits religieux, ethniques ou communautaires ; à travailler à renforcer l’unité et la concordance nationales, et à privilégier le dialogue pour surmonter les conflits et différends politiques ; à contribuer au renforcement et à la perpétuation de l’Etat de droit, à la dignité des institutions, au respect des règles du jeu et des acquis démocratiques du pays.

La Charte de la non-violence engage l’Etat à continuer de garantir, conformément à la Constitution et aux règlements en vigueur, les droits de manifestation, notamment la marche pacifique et le droit de la marche, l’obligation du respect des itinéraires et de la durée de la marche, l’engagement de la réponse de l’autorité administrative dans un délai raisonnable, en cas d’interdiction. L’ambition des initiateurs est de travailler sur un cadre apaisé à l’horizon 2024.

Safiétou Diop de la plateforme Jammi Rewmi de déclarer : ‘’Le Sénégal est un pays indivisible. Jammi Rewmi a eu l’idée de cette charte, lors des évènements de mars dernier, uniquement pour que ce pays qui est déjà connu pour sa stabilité, pour son désir de paix et son ancrage dans la démocratie, puisse trouver ses propres mécanismes pour gérer les tensions.’’

‘’C’est dans ce sens, ajoute-t-elle, que nous avons continué à prendre des initiatives pour que le Sénégal puisse continuer à être le pays qui donne l’exemple en Afrique’’.

Pour sa part, le président du Cudis (Cadre unitaire de l'islam au Sénégal), Cheikh Tidiane Sy Al Amine, a souligné l’importance de l’implication des religieux. ‘’Nous avions pensé, au sortir des évènements du mois de mars, que l’implication des religieux dans l’espace public pour la régulation devrait permettre de changer de méthode, en passant du rôle de sapeur-pompier à un rôle préventif’’.

En effet, conscient de leur rôle de régulation sociale, de consolidation et de transmission des valeurs qui fondent le Sénégal au-delà des différences, les khalifes généraux, le clergé catholique ainsi que la société civile avaient lancé un message à la communauté nationale dans un contexte de violence inédite en mars 2021. L’appel à la paix, une aspiration constante du peuple sénégalais, avait trouvé écho favorable auprès de la société.

BABACAR SY SEYE

 

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