Une ancienne secrétaire à l’intendance des armées condamnée à six mois assortis du sursis
Après trente ans de service à l’intendance des armées, Fatou Sadji a été traduite en justice pour escroquerie et faux et usage de faux. Le montant du préjudice causé à Birame Sène s’élève à 19 millions de francs CFA.
Les premiers jours de retraite de la dame Fatou Sadji sont amers. Âgée de 59 ans, cette ancienne secrétaire à l’intendance des armées est traduite en justice pour faux et usage de faux en écriture de commerce et d’escroquerie de cartons de papier A4 d’une valeur de 19 millions de francs CFA.
Selon l’économie des faits, Fatou Sadji, alors qu’elle était en service à l’intendance, se chargeait d’envoyer des bons de commande au fournisseur de papier qui se chargeait ensuite de la livraison. Partie à la retraite, dominée par sa cupidité, elle continuait à établir des bons de commande au nom de l’intendance des armées. Ensuite, elle changeait les lieux de livraison habituels.
A un certain moment, une pénurie de papier s’est fait ressentir sur le marché local. Ainsi, Birame Sène, qui peinait à recouvrer ses fonds, s’est rapproché de l’avocat de l’intendance. Sa surprise fut désagréable, quand on lui a appris que Fatou est partie à la retraite depuis une année. En désespoir de cause, il a déposé une plainte contre celle-ci.
Face aux juges du tribunal des flagrants délits de Dakar hier, elle a reconnu les faits sans ambages. Informant qu’elle a fait 30 ans de service, elle a avoué avoir émis tous les bons de commande incriminés, sur une durée de six mois. ‘’Je ne sais pas ce qui m’a pris. Je ne peux pas non plus dire à quelle fin j’ai utilisé cet argent. Mes proches sont même dépassés par ce qui m’arrive, car mon train de vie n’a même pas changé’’, a-t-elle soutenu.
Ayant reçu trois millions de francs CFA en guise d’acompte, le plaignant a demandé que ses intérêts soient réservés. Car, dit-il, il est dans une perspective d’apaisement avec la famille de la prévenue.
Le représentant du ministère public ayant requis l’application de la loi, les avocats de la défense ont sollicité une application bienveillante de la loi.
Après en avoir délibéré, le tribunal a reconnu Fatou Sadji coupable des chefs qui lui sont reprochés. Elle a écopé d’une peine de six mois assortis du sursis.
MAGUETTE NDAO